IL N'Y A RIEN DE NOUVEAU SOUS LE CIEL


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 JOB chapitre 14 versets 1 à 14.

"L'homme né de femme est de peu de jours...". C'est ainsi que s'est exprimé, il y a fort longtemps, un homme remarquable; j'ai nommé Job. Celui-ci était sans doute contemporain de Jacob. La déclaration de Job, parfaitement véridique au temps où elle fut faite, l'est encore de nos jours. Les siècles ont vu éclore un grand nombre de choses nouvelles, et peut-être le dix-neuvième et le vingtième siècle occupent-ils une place toute spéciale dans les productions de l'esprit humain. Le siècle dernier a vu naître de merveilleuses inventions et de géniales découvertes. Je citerai: la puissance de la vapeur, l'électricité avec ses nombreuses applications, le moteur à échappement qui a permis à l'homme de construire les automobiles, les dirigeables, les aéroplanes, pour citer seulement ces choses-là. En 1927 le monde tout entier a admiré le courage extraordinaire d'un aviateur, qui, ayant quitté New York seul sur son appareil, a atterri en France, au Bourget, ayant effectué un trajet de 5.809 kilomètres en 32 heures de vol. Cet homme, jeune encore, a reçu le titre justement mérité de "Vainqueur de l'océan". Cet exploit a rempli les hommes d'étonnement et de plus il reste riche en promesses pour un avenir prochain. Dans le domaine de l'électricité, les progrès ont été littéralement gigantesques. Nous voulons toutefois dans cette très brève énumération de découvertes, inventions et travaux, réserver un reconnaissant hommage aux savants qui, dans leurs laboratoires, se sont penchés sur leurs microscopes pour essayer d'enrayer les ravages des plaies modernes: la tuberculose et le cancer. Nous avons conscience, en payant ce tribut de gratitude aux chercheurs, de répondre aux enseignements de l'Écriture qui nous dit: "Quant à l'honneur, étant les premiers à le rendre aux autres" (Romains 12:10). Et encore: "Rendez à tous ce qui leur est dû... à qui l'honneur, l'honneur" (Romains 13:7). Le Seigneur Jésus Lui-même aussi ayant dit: "Rendez donc les choses de César à César" (Matthieu 22:21). Cependant, malgré tout ce que nous venons de dire en fait de découvertes, la première ligne qui figure en tête de cet écrit, malgré son ancienneté, n'a pas subi une nuance de variation. "L'homme né de femme est de peu de jours". Remarquez, cher lecteur, la précision et la justesse des expressions qui sont employées dans les Saintes Écritures. Il n'est pas dit: "peu d'années" ou "peu de mois" ou encore "peu de semaines", mais il est écrit: "peu de jours". Vous qui parcourez ces lignes, arrêtez-vous un instant et réfléchissez. Qu'est-ce que l'histoire d'un jour? Un jour,... c'est une pensée furtive, c'est un minuscule grain de sable sur le rivage du temps. L'histoire d'un jour ne se renouvellera pas pour aucun d'entre nous un très grand nombre de fois. Entre notre lever et notre coucher comme aussi dans les veilles de la nuit, un rien peut rompre le fil fragile de notre existence. Interrogez, je vous prie, ceux qui ont vieilli et blanchi sur la route de la vie. Demandez à un vieillard: "Y a-t-il longtemps que tu es en route, tenant dans ta main le bâton du voyageur"? Je suis absolument certain de la réponse qui vous sera faite. J'entends le vieillard dire: "Je suis parti hier, je voyage aujourd'hui et j'arriverai... demain". Jetez vous-même un regard en arrière et revoyez l'histoire de votre enfance. Pensez à votre adolescence. Beaucoup n'atteignent pas l'âge mûr et un nombre tout à fait restreint de personnes parvient jusqu'à la blanche vieillesse. Aussi, comme moi, vous serez contraint et obligé d'avouer, malgré la prévention qui pourrait peut-être se trouver dans votre coeur à l'égard des Saintes Écritures, vous serez contraint, dis-je, de reconnaître: "Ce livre si ancien exprime la vérité, l'homme né de femme est de peu de jours".

Pourtant, cher lecteur, quand le livre de Job fut écrit, la durée de la vie n'était pas la même que dans les jours où nous sommes. Nous pouvons penser que Job a vécu environ deux siècles et demi. Si donc le patriarche dit: "L'homme né de femme est de peu de jours", ayant vécu lui-même approximativement deux cent cinquante ans, que dire maintenant, alors que la durée moyenne de la vie a baissé considérablement? Certes, nous ne voudrions pas ajouter un seul mot aux lignes sacrées. Mais ne peut-on pas dire, en considérant la brièveté de l'existence de nos contemporains, que l'homme né de femme est de très peu de jours? Et comment se répartissent les années d'un mortel sur la terre? C'est bien simple; dix ans absorbent l'enfance; ensuite au nombre d'années qui restent, enlevez le temps passé dans le sommeil,-et vous verrez combien sont brefs les moments que l'homme vit réellement sur la terre. Pourquoi ai-je dit tout cela? Uniquement pour vous montrer combien rapidement nous nous envolons et partant, combien vite chacun de nous se trouvera sur le bord de l'éternité.

Mais je voudrais poursuivre et, si Job déclare que: "L'homme né de femme est de peu de jours", il ajoute immédiatement cette saisissante parole: "et rassasié de trouble". Non! L'homme n'est pas rassasié de plaisirs, de joie, de bonheur, de repos, de satisfaction. Ce n'est pas cela qu'affirme le patriarche. Nous avons bien lu: "rassasié de trouble". Quelqu'un pourrait tout de suite objecter ceci: le livre d'où vous avez tiré cette citation est très ancien et les conditions de la vie moderne sont bien différentes que celles de ces âges perdus dans la nuit des temps. C'est ainsi, continuez-vous, que dans ce livre de Job il est écrit: "Comme l'esclave soupire après l'ombre, et comme le mercenaire attend son salaire...", ce qui nous montre qu'autrefois on travaillait depuis l'aube jusqu'à la nuit... tandis qu'actuellement des réformes sociales ont accordé aux travailleurs huit heures de repos et de distraction, -huit heures de sommeil,-s'il est aussi astreint à fournir huit heures de labeur! Lecteur! Vous venez de parler de repos et de distraction, et à mon tour je vous dirai: "Le bonheur se trouve-t-il dans les plaisirs, dans les amusements et les distractions toujours nouvelles que le monde offre aux pauvres humains?" Sans crainte d'être contredit je réponds: Non! Il nous faut faire preuve de la plus élémentaire logique et vraiment, si le bonheur se trouvait dans les lieux de plaisir, dans les frivolités et les divertissements tapageusement annoncés par voie d'affiches sur les murs des villes et des villages, alors, oui alors ceux qui sont les organisateurs ou les acteurs de ces spectacles, devraient être suprêmement heureux. Or la réalité est tout autre. Voilà donc des personnes qui prétendent procurer de la joie et du bonheur à autrui. Appelez-les, étoiles, vedettes, acteurs ou artistes, cela n'a aucune importance. Croyez-vous oui ou non, cher lecteur, qu'il soit possible de donner aux autres ce que l'on ne possède pas soi-même? Je ne le pense pas. Mais si votre raisonnement était vrai, les personnes que je viens de mentionner devraient vivre une vie pleine de charmes et de douce satisfaction, sans que jamais aucune ride de chagrin et de mécontentement vienne plisser leur front. Hélas! l'expérience nous apprend qu'il est loin d'en être ainsi. Chaque jour, les journaux apprennent à leurs lecteurs comment misérablement finissent ceux qui, précisément, s'étaient donné pour tâche de faire rire ou d'égayer leurs semblables. Loin de nous la pensée de juger et de condamner ces pauvres victimes; bien au contraire, nous sympathisons de tout coeur avec elles. Tout ce que nous désirons établir c'est que ces acteurs n'échappent nullement à la règle commune à tous. Pour eux comme pour le reste des humains se vérifie cette solennelle déclaration de l'Écriture: "L'homme né de femme est de peu de jours et RASSASIÉ DE TROUBLE".

Oui! Ceux qui s'ingénient à divertir les autres, qui mettent tout en oeuvre pour procurer la gaieté et l'hilarité, ce sont ceux qui souvent, très souvent, pendant la nuit, arrosent abondamment leurs oreillers de larmes. N'est-il pas écrit aussi: "Même dans le rire le coeur est triste" (Proverbes 14:13). Avant de passer plus loin, je voudrais vous citer deux exemples pour illustrer ces vérités. Il n'y a pas très longtemps en Amérique, deux "comiques" devaient amuser un soir de nombreux spectateurs. Le sujet qui figurait à leur programme était: la Mort. Au moment d'entrer en scène, ces malheureux recevaient un câblogramme d'Europe, laconiquement conçu. Voici d'ailleurs quelle en était la teneur: "Mère décédée". Savez-vous ce que ces hommes ont dit plus tard parlant de cette soirée mémorable? "Cette soirée-là, nous avons véritablement pleuré, et le public n'a jamais autant ri". Voici ma deuxième histoire. Un jeune chrétien en voyage, se trouva un jour à l'hôtel, à table d'hôte, où un monsieur d'un certain âge vint lui-même un instant après, prendre place. Aussitôt installé, cet homme commença à provoquer les rires de tous les convives par sa conversation. Quand cet homme si exubérant, quitta la salle, le jeune chrétien le suivit et l'ayant rejoint lui adressa ainsi la parole: "Monsieur, voulez-vous me permettre un mot? Il faut que vous soyez bien profondément triste pour paraître si gai". "Jeune homme, répliqua-t-il, qui vous a permis de sonder les coeurs"? Et puis cet homme d'ajouter: "Oui je suis triste, profondément triste et, sans y parvenir, je cherche à oublier en riant et faisant rire les autres. Mais ensuite je retombe plus bas encore dans les profondeurs de mon chagrin". En lisant ces choses et en constatant journellement ce qui se passe sous nos yeux, n'est-il pas bien vrai, cher lecteur, que "l'homme né de femme est de peu de jours et rassasié de trouble"?

Nous devons toutefois convenir que, pour l'homme, le plus grand sujet de trouble est incontestablement l'Au-delà. Sans doute, chaque jour amène son contingent de peines, mais n'y a-t-il pas aussi et surtout l'avenir... et la Mort? Il y a les redoutables conséquences du péché. Il y a les gages du péché. Il y a la mort. Il y a le jugement. Quitter la scène de ce monde est pour l'homme un sujet de terreur et d'épouvante. Et que dire des horizons des peuples plus que jamais assombris par de lourds et effrayants nuages? Partout on constate un déséquilibre absolu, un bouleversement profond, une inquiétude indéfinissable, une angoisse générale. Il semble que les nations sont toutes submergées par une marée montante de trouble et d'anxiété. Aussi, cher lecteur, ayant reconnu il y a un instant, la véracité de l'Écriture qui déclare que "l'homme né de femme est de peu de jours", vous devez maintenant convenir que la seconde pensée est non moins juste que la première, l'homme est véritablement "rassasié de trouble".

L'écrivain inspiré c'est-à-dire Job continue, disant: "Il sort comme une fleur..." Ah! c'est bien ainsi que l'histoire de l'homme sur la terre commence. "Il sort comme une fleur". La fleur est par excellence la fidèle expression de la fragilité. Elle est frêle et délicate. Un souffle passe, et rien ne subsiste de la beauté et de la fraîcheur de la fleur la plus recherchée. Quelle image nous avons là de la toute première enfance! Avez-vous vu quelque chose de plus attrayant et de plus captivant que ces petits berceaux préparés avec goût et avec une exquise tendresse, et dans lesquels reposent de petits êtres sur qui on fonde tant d'espoirs? Là, une petite créature commence son histoire. Souvent hélas! cette histoire est bien vite terminée. Ne semble-t-il pas qu'au-dessus de ces nids douillets et moelleux, plane un aigle qui, dans ses serres puissantes, voudrait emporter le trésor? L'aigle dont je veux parler, c'est la Mort qui frôle si souvent le petit enfant de son aile. Aussi, avec quel amour la mère, ce rempart de tout être humain, se penche sur le petit qui dort dans le berceau! Inquiète et sentant son nourrisson menacé, la mère veille. Quelle fragilité chez ce cher petit être. Pensez à cela! Un courant d'air pourrait suffire; un changement brusque de température; un mouvement inconscient de cette petite main rose et blanche, pour se découvrir, - et voilà la Mort qui étend aussitôt sa main à elle, pour cueillir rapidement et brusquement cette fleur qui n'a vu qu'un matin. Et l'on dirait que la mort prend plaisir à froisser dans ses doigts glacés cette fleur si jolie si fraîche, déjà si parfumée qui vient d'éclore dans le jardin de la vie

Job l'a bien dit: "Il sort comme une fleur, et il est fauché." Quelle beauté et quelle précision dans le texte sacré! A peine est-il parlé du printemps, qu'aussitôt nous trouvons la moisson. N'est-ce pas ainsi, cher lecteur, que les choses se passent sous nos yeux attristés? J'en appelle à vous! Y a-t-il une grande distance entre le berceau et le cercueil? Entre la naissance et le tombeau? Les heures sont-elles donc bien nombreuses entre l'aurore et le crépuscule de la vie? Le sentier est-il long entre le point de départ et la borne qui marque l'arrivée? La Parole de Dieu sépare par une simple virgule ces deux extrêmes. "Il sort comme une fleur" et puis "il est fauché". Or, vous le savez, lorsqu'on apprend à lire à un enfant, on ne manque pas de lui faire remarquer que pour bien observer les virgules, il suffit de respirer, lorsque dans une phrase on rencontre l'une d'entre elles. Une inspiration, une virgule, et c'est ainsi que dans les versets que nous considérons, l'Esprit de Dieu sépare le matin et le soir, la grâce de la jeunesse et la décrépitude de la vieillesse, le commencement et la fin. Un poète chrétien s'est exprimé ainsi:

"Du berceau de l'enfant où tant d'espoir se fonde

Jusques au froid cercueil, c'est l'histoire du monde,

Il n'est qu'un court chemin, oh! bien vite franchi,

Le jour à peine est là, qu'il est déjà fini.

C'est un rêve très court, une vapeur légère

Qui paraît pour un temps puis s'en va passagère...".

Mais poursuivons. "Il s'enfuit comme une ombre, et il ne dure pas". Qui s'enfuit? L'homme s'enfuit... comme une ombre! Or, il est complètement impossible d'arrêter la course de l'ombre. On ne peut pas même retarder sa marche, ne fût-ce que pour un instant. Ainsi les humains sont poursuivis par le temps dont le cours est impitoyable. Combien auraient aimé suspendre cette avance constante du temps! Vaine illusion! Et pourtant nous aimerions tellement conserver auprès de nous ceux que nous aimons. Nous mettrions volontiers à contribution, lorsque nos êtres chers sont malades, toutes les ressources de la médecine et de la chirurgie. Mais, en dépit de tout, l'ombre s'avance sur le cadran de la vie. La divine Parole le déclare, et nous le constatons à chaque minute, "il s'enfuit comme une ombre". L'homme passe. Il ne dure pas. Depuis qu'il a été chassé de la terre d'Éden à cause de sa désobéissance, l'homme est poursuivi par le temps. Poursuivi où? direz-vous. Poursuivi dans l'ÉTERNITÉ!

Toutefois si les humains sont chassés comme une feuille morte, comme du chaume, par le souffle du temps, Dieu n'a pas abandonné Sa créature. Il aurait pu le faire. Il aurait pu laisser les hommes se débattre désespérément dans la nuit de la misère, de la honte et du péché, sans intervenir. Mais non; Dieu a voulu déverser sur les hommes les flots de Sa lumière, qui seule dissipe les ombres profondes de la mort, faisant luire dans l'âme "la vie et l'incorruptibilité par l'évangile" (2 Timothée 1:10). Et ceci nous amène un peu plus avant, dans cette portion du livre de Job.

"Pourtant, sur lui Tu ouvres tes yeux, et Tu me fais venir en jugement avec Toi". L'homme est en effet responsable devant Dieu et c'est une chose bien solennelle à considérer. Sur la route de l'existence, l'homme a des témoins oculaires de sa manière de penser, de parler et d'agir. C'est ainsi que chaque pensée, chaque parole ou chaque action est soigneusement contrôlée et enregistrée. Pourquoi, pouvons-nous nous demander, pourquoi ce minutieux contrôle de chaque instant? Il a lieu en vue du jugement. Chaque homme devra comparaître devant Dieu, et qui dit jugement dit aussi condamnation. Occupons-nous, si vous le voulez bien, des témoins à charge qui, au jour où l'homme se tiendra à la barre du tribunal suprême, viendront apporter leur accablante déposition. Nous comprendrons clairement ainsi ce que Job voulait dire par ces paroles: "sur lui Tu ouvres tes yeux". Les yeux de Dieu sont ouverts sur chaque homme, alors que dans ce monde on parle si souvent de "fermer les yeux", pour ne pas voir ce que font les autres. En agissant de cette manière, on peut feindre de tout ignorer. Fermer les yeux est ce que Dieu ne fera jamais!

Le premier témoin se nomme la conscience et elle est un témoin fidèle. On peut discuter avec sa conscience, on peut lui imposer le silence, on peut étouffer sa voix; il n'en demeure pas moins vrai que jamais la conscience ne nous donne raison lorsque nous avons mal agi (Romains 2:15). La conscience avertit les uns et les autres, à toute heure du jour et de la nuit. Elle dit: "Ceci est bien et cela est mal".

Le second témoin s'appelle la Parole de Dieu. C'est un volume merveilleux que la Bible. On peut dire en parlant de ce livre unique: "Il m'a dit tout ce que j'ai fait" (Jean 4:2). Dresser le bilan des transformations opérées par le Livre est une chose impossible. N'a-t-il pas changé complètement la face de l'Europe païenne, dotant celle-ci d'une civilisation à nulle autre comparable? D'autre part nous constatons que là où la Bible n'a pas pénétré, tout est demeuré dans son état primitif. Tel est par exemple le cas de la Chine, du Tibet, de l'Afrique Équatoriale. Quand, par contre, la Parole de Dieu est reçue dans le coeur, qu'il s'agisse des habitants d'un palais ou de déshérités demeurant sous un toit de chaume,-voilà la paix et le bonheur, le repos et la joie, au lieu du trouble et du tumulte de l'anxiété! La conscience a le repos. L'âme est sereine. Le coeur goûte la paix que procure l'efficace du précieux sang de Christ répandu sur la croix du Calvaire. Quels effets, quels changements, quels résultats quand la Parole divine est reçue avec foi! L'époux est rendu à son épouse et le fils débauché et corrompu retourne vers sa mère. Les foyers sont illuminés du rayonnement d'En Haut. Avez-vous jamais songé, mon cher lecteur, à ceux qui consacrent leur vie tout entière à répandre les Saintes Écritures et à les faire pénétrer dans les régions les plus reculées, où règne encore l'esclavage et où se trouvent, à côté du fétichisme le plus grossier, les moeurs les plus dissolues? Connaissez-vous beaucoup de "sceptiques" de personnes faisant profession d'"athéisme", des "esprits forts" qui, renonçant à tout, sont allés porter leur incrédulité et leurs mensonges, aux tribus anthropophages perdues sur quelque île du Pacifique? Mais Dieu dans ses compassions infinies à l'égard des enfants des hommes, a permis et permet chaque jour encore, que Ses serviteurs portent Sa Parole dans les recoins les plus inaccessibles des deux hémisphères. La Bible a été traduite en plus de 1000 langues ou dialectes différents. A quel prix peut-on se procurer un exemplaires des Saintes Écritures? A un prix tellement modique que les plus pauvres sont à même d'acquérir le trésor et par sa lecture passer des ténèbres à la merveilleuse lumière et de la puissance de Satan à Dieu (Actes 26:18).

Oui, Dieu "ouvre Ses yeux" sur l'homme. Puis-je vous demander, ami lecteur, quel cas vous avez fait jusqu'à ce jour de la Parole de Dieu? Sachez ceci: ce Livre merveilleux sera votre salut ou il sera votre perte. Il sera votre bénédiction ou il sera votre condamnation. Certes, ce n'est pas en vain que la voix de l'Écriture se sera fait entendre. Si vous ne recevez pas ce que Dieu dit dans Sa Parole, son témoignage touchant Son Fils, alors cette Parole se dressera plus tard contre vous, en jugement.

Passons au troisième témoin qui, à son tour, viendra déposer contre l'homme au jour du grand règlement des comptes. Dans chaque pays il y a des lois qui assurent l'ordre. Ces lois doivent être respectées. Mais, s'il y a des lois humaines, il y a aussi ce que j'appellerai le Code divin. Le premier article de la loi divine est: "Tu aimeras l'Éternel ton Dieu, de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta force" (Deutéronome 6:5; Luc 10:27). Le second article est celui-ci: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lévitique 19:18; Luc 10:27). Et voici le dernier commandement: "Tu ne convoiteras point..." (Exode 20:17; Deutéronome 5:21). Or, ce que la loi de Dieu commande, l'homme ne le fait pas. Par contre ce qu'elle défend, c'est précisément ce que l'homme s'empresse d'accomplir. Et exactement, comme dans la société actuelle, "nul n'est censé ignorer la loi", de même l'ignorance ne pourra aucunement être invoquée au tribunal du grand trône blanc.

Enfin, il y a cette merveilleuse création dont le psalmiste David a parlé en ces termes: "Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue annonce l'ouvrage de Ses mains" (Psaume 19:1). L'épître aux Romains nous dit: "Sa puissance éternelle et sa divinité, se discernent par le moyen de l'intelligence par les choses qui sont faites, de manière à les rendre (les hommes) inexcusables" (Romains 1:20).

Que de témoins à charge, mon cher lecteur! Que de témoins pour déposer contre l'homme, au jour où Dieu jugera chacun selon ses oeuvres: la conscience, l'Écriture, la Loi divine, la Création! Voulez-vous ne pas venir en jugement? Cela est possible et je dirai même que cela est pour vous facile. Écoutez cette parole du Seigneur Jésus Lui-même: "Celui qui entend Ma parole, et qui croit Celui qui M'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement" (Jean 5:24).

J'ai dit que le salut était pour le pécheur, facile à obtenir. Souvenez-vous toutefois, qu'il ne fût pas facile au Seigneur de gloire de nous l'acquérir. Son agonie et Sa mort ont été nécessaires pour qu'une pleine et entière délivrance nous soit maintenant offerte.

"Qui est-ce qui tirera de l'impur un homme pur? Pas un"! Cette même question se trouve encore un peu plus loin dans ce livre de Job (15:14). Il n'est au pouvoir d'aucun être humain de purifier son semblable. De plus, il est totalement impossible à l'homme de se purifier lui-même. C'est du coeur de l'homme que viennent les mauvaises pensées (Matthieu 15:19) et, la déclaration divine au sujet du coeur de l'homme est absolument irréfutable: "Toute l'imagination des pensées de son coeur n'est que méchanceté en tout temps" (Genèse 6:5). Mais, alors que du côté de la créature tout était irrémédiablement perdu, Dieu a envoyé Son Fils dans ce monde. Jésus est venu ici-bas. Il est "la semence de la femme" (Genèse 3:15). L'ange Gabriel dit à la vierge Marie: "La sainte chose qui naîtra sera appelée: Fils de Dieu" (Luc 1:35). L'apôtre Paul nous présente cette glorieuse Personne et nous dit, profond et saisissant mystère: "Celui qui n'a pas connu le péché, Il l'a fait péché pour nous" (2 Corinthiens 5:21). Le sacrifice du Seigneur sur la croix a répondu aux droits de Dieu et à toutes les exigences de la misère de l'homme coupable et corrompu. Jésus est "saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs" (Hébreux 7:26). Jésus fut la victime expiatoire approuvée de Dieu alors que l'homme était totalement incapable de faire quoi que ce soit pour se débarrasser de sa souillure. Le prophète Jérémie n'a-t-il pas dit: "Quand tu te laverais avec du nitre et que tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité reste marquée devant moi, dit le Seigneur, l'Éternel" (Jérémie 2:22). Que faire puisque les moyens humains sont inefficaces et qu'il est écrit toutefois, dans ce même prophète: "Ne te purifieras-tu pas, ... après combien de temps encore" (Jérémie 13:27)? Le moyen de se purifier réside tout entier dans la Personne et dans l'oeuvre du Seigneur Jésus Christ dont je viens de parler il y a un instant. "Le sang de Jésus-Christ Son Fils nous purifie de tout péché" (1 Jean 1:7). Mais il y a une condition requise pour bénéficier de ce moyen divin de purification. Cette condition, cher lecteur, est celle-ci: "Si nous confessons nos péchés..." (1 Jean 1:9). Il est indispensable que nous confessions nos péchés. Si nous le faisons, l'Écriture déclare que Jésus: "est fidèle et juste pour nous pardonner ... et nous purifier" (1 Jean 1:9). Ces deux termes, pardonner et purifier, ne sont pas synonymes. D'ailleurs dans la Parole de Dieu, nous trouvons une grande richesse d'expressions employées par le Saint-Esprit pour nous dire ce qu'il est advenu des péchés du croyant. David a dit: "Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée..." (Psaume 32:1). L'apôtre Paul s'exprime ainsi dans la lettre qu'il adresse aux Colossiens: "nous ayant pardonné toutes nos fautes" (Colossiens 2:13). Le roi Ézéchias avait déjà dit: "Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos" (Ésaïe 38:17). Le prophète Ésaïe déclare: "Ton iniquité est acquittée" (Ésaïe 40:2) et encore: "J'ai effacé comme un nuage épais tes transgressions et comme une nuée tes péchés" (Ésaïe 44:22). Le prophète Jérémie n'est pas moins affirmatif: "Je ne me souviendrai plus de leurs péchés" (Jérémie 31:34). Ce verset de l'Écriture sainte est cité dans l'épître aux Hébreux de la manière suivante: "et, je ne me souviendrai plus jamais (ou: absolument plus) de leurs péchés ni de leurs iniquités" (Hébreux 8:1). Nos péchés! quel fardeau accablant ils constituent pour nous, lorsque nous ne connaissons pas encore Jésus comme notre Sauveur personnel! Mais, le chrétien peut dire (et quand je parle de chrétien je parle de celui qui par la foi, a un lien vivant avec Christ), le chrétien peut dire que ses péchés ont été "lavés" (Apocalypse 1:5), "éloignés" (Psaume 103:12), "remis" (Matthieu 26:28). Christ, "a porté nos péchés en Son corps sur le bois" (1 Pierre 2:24). "Le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs..." (Hébreux 9:28). Ce poids insupportable ne repose plus sur la conscience du croyant car Jésus est "l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde" (Jean 1:1).

Il y a toutefois une différence entre les termes variés que je viens de citer: pardonner, acquitter, effacer, laver, porter, ôter, purifier. Je vous raconterai une petite histoire, pour que vous saisissiez bien la grande pensée renfermée dans ce mot: "Purifier". Un père avait un fils indocile. Chaque fois que ce dernier commettait une action répréhensible, son père enfonçait un clou dans le tronc d'un arbre du jardin. Un jour, le fils regrettant sa mauvaise conduite, implora le pardon de son père pour chacune de ses fautes. Celui-ci lui dit: "Mon fils, à partir d'aujourd'hui, chaque fois que tu feras quelques chose de méritoire, nous arracherons un clou du tronc de l'arbre". Au bout d'un certain temps, le fils vint près de l'arbre et eut l'extrême douleur de constater que les clous autrefois plantés avaient bien été enlevés, mais que tous les trous demeuraient, - témoins de son inconduite. Le père s'était bien acquitté de sa promesse mais, il n'avait pu bannir le triste souvenir des fautes du passé. Il en est autrement du sang de Christ, cher lecteur. "Le sang de Jésus Christ Son Fils nous purifie de tout péché" ou "de chaque péché". Aussi le thème de la louange des rachetés sera: "A Celui qui nous aime... (voilà ce que le Seigneur Jésus est: Celui qui nous aime) ... et qui nous a lavés de nos péchés dans Son sang... (voilà ce qu'Il a fait pour nous) ... et Il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour Son Dieu et Père... (voilà ce qu'Il a fait de nous)... à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles! Amen"! (cette gloire est celle que les croyants rendront à leur Sauveur et à leur Seigneur, pendant le grand jour d'éternité) .

"Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois est par devers toi, si tu lui as posé ses limites, qu'il ne doit pas dépasser, détourne de lui Ton regard, et il aura du repos...". Les jours de l'homme sont déterminés. Sa vie est comme un livre dont quotidiennement, il doit tourner un feuillet. Ces pages, si rapidement tournées les unes après les autres, ne sont pas cependant vierges de fautes, de manquements, de péchés, quand sur chacune d'elles est venu régulièrement s'inscrire l'histoire d'une journée. Chaque péché commis est inscrit. Chaque désobéissance est constatée. Chaque infraction à la Loi divine est soigneusement contrôlée. Un rapport de toutes ces choses est immédiatement rédigé dans les livres du ciel. Si toutefois le nombre des fautes, errements, iniquités, souillures est considérable,-le nombre des feuillets de notre livre individuel, n'est pas, lui, considérable du tout. "Le nombre de ses mois est par devers Toi" dit Job en s'adressant à Dieu. Il est par devers Dieu, mais il n'est point par devers vous, lecteur de ces lignes. Dois-je vous dire que si Dieu vous conserve la vie, s'Il vous laisse sur cette terre un nombre de jours "déterminé", ce n'est nullement afin que vous ajoutiez encore à la somme déjà si grande de vos péchés, mais bien afin que vous mettiez à profit le temps précieux que Dieu dans Ses compassions infinies vous accorde pour passer condamnation sur vous-même et vous repentir?

Où est située votre limite? Je m'en vais faire une petite comparaison. Sur votre chemin il y a un câble électrique transportant un courant à haute tension. Ce câble est sur votre route et il est impossible que vous l'évitiez. Tôt ou tard vous devez le rencontrer, y poser le pied et tomber... c'est la limite que vous ne pouvez franchir! Il en est ainsi de vos jours. Vous ne dépasserez pas d'une seconde la durée qui vous est assignée par votre Créateur.

"Mais l'homme meurt et gît là; l'homme expire, et où est-il"? L'homme meurt et son cadavre est là immobile et glacé. Toute son activité a cessé, son labeur et ses agitations ont désormais pris fin. Cependant, avec la mort, tout n'est pas terminé et lorsque la course ici-bas est achevée, voilà que l'éternité commence! L'homme, à la mort, ne cesse pas d'exister! "Où est-il"? dit Job. Il n'y a que deux lieux où vont les humains en quittant cette terre: le ciel et l'enfer. Affectueusement je vous demande: "Vers quel lieu portez-vous vos pas"?

"Ainsi l'homme se couche et ne se relève pas: jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de cieux, ils ne s'éveillent pas, et ils ne se réveillent pas de leur sommeil". Remarquez cette expression si juste: "L'homme se couche et ne se relève pas". L'homme ne peut se soustraire à cette loi. Il faut qu'il se couche dans la poussière. Mais hélas! combien sont nombreux ceux qui se couchent, c'est-à-dire qui meurent dans leurs péchés! "Ils ne se relèvent pas jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de cieux". L'incrédule dit pourtant: "Quand on est mort, tout est mort". L'Écriture déclare toutefois: "Pour Dieu, tous vivent".

A quelle classe de personnes appartenez-vous? L'incrédulité et la moquerie ne vous donneront jamais la paix de la conscience et la paix du coeur. Tout ce que l'on peut dire, c'est que l'incrédulité est pour la conscience terrifiée comme une piqûre de morphine qui assoupit momentanément le pauvre incurable. Son mal se réveille au bout de peu de temps plus atroce que jamais. Je termine ces lignes en attirant votre attention sur ces solennelles paroles du Seigneur Jésus: "Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront Sa voix; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie; et ceux qui auront fait le mal en résurrection de jugement" (Jean 5:28-29).

Venez au Sauveur aujourd'hui! Il a dit: "Moi, je suis la résurrection et la vie" (Jean 11:25). Croyant en Lui, vous aurez le pardon de vos péchés et vous vous réjouirez dans l'espérance de la gloire. Puisse cela être, mon cher lecteur, et dès maintenant, votre bienheureux partage!

M.C.

 


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