HISTOIRE D'UNE FÊTE


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 "Car le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu'il fait lui-même, et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'admiration." Évangile selon Jean, chapitre 5.

Quelle belle déclaration que celle-là. Quel travail merveilleux que celui que Dieu poursuit envers des êtres tels que nous. Ce travail est bien de nature à nous remplir d'"admiration". La Parole de Dieu déroule devant nous le panorama des opérations sublimes de la destruction des oeuvres du diable et de l'entrée finale de l'homme dans la présence de Dieu.

La portion de l'Écriture qui nous occupe maintenant, nous parle d'une fête des juifs. Il y avait autrefois, en effet, un certain nombre de fêtes qui, annuellement étaient célébrées à Jérusalem. Dans un sens, ces fêtes différaient totalement de celles qui étaient célébrées chez les nations, c'est-à-dire chez ceux qui se trouvaient dans les ténèbres du paganisme. Les fêtes des juifs avaient été instituées par ordre divin. Elles devaient glorifier, exalter, magnifier, célébrer le Dieu d'Israël. Chacune d'elles rappelait quelque chose de spécial. Mais toutes commémoraient une délivrance ou une bénédiction de Dieu à l'égard de son peuple. Voyez, par exemple, la Pâque. Le souvenir de la libération du peuple, de sa sortie d'Égypte, était lié à ce jour solennel. La fête des tabernacles, qui comme nous le savons, se célébrait pendant sept jours, quand Israël avait recueilli les produits de son aire et de sa cuve, rappelait, sans doute, l'abondance des récoltes, mais aussi l'introduction dans le pays après le désert brûlant affronté pendant de si longues années. Les fêtes donc, ordonnées par Dieu, revêtaient un éclat incomparable lorsqu'elles se déroulaient selon la stricte observance des oracles divins. Jéhovah donnait à son peuple d'éprouver le sentiment de Sa présence bénie. Israël jouissait d'un bonheur, d'une allégresse inconnus chez les païens.

Ce qui précède, va nous permettre, ami lecteur, de poser déjà un premier jalon. Pour qu'une fête apporte véritablement la joie, il faut que Dieu y trouve Sa place. Il est indispensable que Dieu puisse se trouver dans nos fêtes, qu'il s'agisse de la famille ou d'un cercle de personnes encore plus étendu. Supposons un instant que le Seigneur Jésus soit exclu de nos réjouissances. Y aura-t-il vraiment "réjouissance"? Pas du tout. La fête est illusoire. L'ennui, la déception, le chagrin, l'anxiété viennent inévitablement troubler nos coeurs et les faire soupirer. Et pourtant, ne voyons-nous pas constamment autour de nous le monde cherchant à se réjouir, le Seigneur Jésus étant absent? Que dis-je? Il est même soigneusement écarté, évité, évincé. Ceci n'est pas nouveau. Notre chapitre va nous le prouver. Dois-je parler, ne fût-ce que pour mémoire, des fêtes païennes? Dans l'antiquité, elles étaient célébrées et on laissait les plus sinistres et les plus viles passions se donner libre cours. La cruauté la plus sauvage, les crimes les plus odieux, les pires folies étaient amenés, introduits par ces soi-disant réjouissances. Tout le monde a entendu parler des cirques romains et de leurs atrocités. Eh! bien, le monde n'a pas changé, il est exactement le même aujourd'hui qu'autrefois. Si la forme extérieure des fêtes a changé, au fond elles ne sont de nos jours comme dans le passé, que les instruments dont Satan se sert pour assoupir et endormir les consciences.

Certes, la civilisation a exclu des fêtes du XXe siècle le côté barbare et le raffinement de cruauté qui existaient jadis. Mais, la dépravation de l'homme est-elle moindre? La corruption est-elle moins accentuée? Le vice est-il moins révoltant? Lecteur, soyez honnête et reconnaissez qu'en dépit des apparences, l'homme est resté le même. Il se complaît dans les vanités, dans l'orgueil, dans les désirs coupables.

Il y a une chose particulièrement douloureuse à constater: c'est que le monde donne très souvent un caractère religieux à ses réjouissances, fêtes; cérémonies, commémorations, jubilés, centenaires, etc... En réalité, toutes ces choses ne sont que la glorification de l'homme et en même temps, celle de Satan.

Les fêtes des Juifs devaient revêtir un caractère tout à fait différent de celui des fêtes mondaines. Tout devait parler de Dieu et de Son amour. Tout laissait supposer que la joie, le bonheur, l'allégresse seraient intenses. Les fêtes, n'avaient-elles pas, chez les enfants d'Israël une origine divine? N'était-ce pas l'Éternel Lui-même qui en avait réglé les grandes lignes, les dispositions générales, comme aussi les plus minutieux détails? C'est à Jérusalem, la métropole du pays que les adorateurs devaient se rendre en de semblables circonstances. Aussi, les personnes affluaient-elles de toutes parts, depuis Dan jusqu'à Beër-Shéba. Les maisons n'étaient pas alors assez vastes, pour loger tous les fidèles venant jouir des bénédictions promises.

Jésus, le Fils de Dieu, le Messie promis se rend aussi à la fête dont il nous est parlé dans ce chapitre 5 de l'évangile selon Jean. C'est pourquoi, au premier abord, il semble que jamais une fête ne s'est présentée sous de plus heureux auspices. Eh! bien, cher lecteur, cela vous surprendra peut-être, mais c'est précisément à cause même de la présence du Seigneur Jésus à Jérusalem que cette cérémonie juive, fut complètement manquée. N'oublions pas, que Jésus seul peut donner aux réjouissances leur signification véritable. Supposez un instant que Jésus n'eût pas été là. Librement on aurait pu donner le change à ceux qui étaient accourus des confins d'Israël. Souvent, on agit de cette manière. On se réjouit, mais hélas! c'est extérieurement. On s'enveloppe d'un manteau de formalisme. On célèbre une fête, quand au contraire il faudrait se lamenter, se couvrir d'un sac et s'asseoir dans la cendre. Jésus présent, le masque tombe. Il est, Lui, la vraie lumière. L'homme se sent repris dans sa conscience. La lumière juge tout, manifeste tout. Là, où l'état moral est mauvais, la présence du Fils de Dieu amène la confusion chez ceux qui voulaient, envers et contre tout, célébrer une fête. Les Juifs ne veulent point déroger aux principes établis, à la tradition, aux habitudes, aux coutumes en usage parmi la nation. Mais, je le répète, Jésus étant là, au point de vue humain, tout est gâté.

"Jésus monta à Jérusalem". Les oeuvres mauvaises vont être reprises. Ce qui, selon les apparences est à l'honneur de Jéhovah, en réalité, revêt un caractère de pure forme. Le Seigneur Jésus n'a-t-Il pas dénoncé cet état, quand Il a dit: "ils m'honorent en vain, enseignant, comme doctrines, des commandements d'hommes" (Marc 7:6-7). Aussi, si Jésus monte à Jérusalem, ce n'est certainement pas pour s'associer à la fête, mais bien plutôt pour démasquer les hypocrites et reprendre ceux qui prétendent, malgré leur état de péché et de ténèbres, honorer le Dieu d'Israël. Toutefois Jésus fera plus que cela. Il indiquera la seule manière, le vrai moyen de se réjouir. Et notez que cela est vrai, qu'il s'agisse de la joie dans la partie céleste du royaume, comme aussi de la partie terrestre de ce même royaume.

Ici, je dirai, entre parenthèses qu'il y aura en effet une fête continuelle pendant le règne millénaire du Fils de l'homme. Pour ce qui est de la Jérusalem terrestre, Jésus, le Messie, le Roi des Juifs, régnera sur Son trône au milieu d'un peuple de franche volonté. "A l'accroissement de Son empire, et à la paix, il n'y aura pas de fin..." (Ésaïe 9:6). "Le désert et la terre aride se réjouiront; le lieu stérile sera dans l'allégresse, et fleurira comme la rose; il fleurira abondamment..." (Ésaïe 35:1). Telle sera la condition du pays. Celle de ses habitants ne sera pas moins bénie. "Il n'y aura plus, dès lors, ni petit enfant de peu de jours, ni vieillard qui n'ait pas accompli ses jours. Car le jeune homme mourra âgé de cent ans, et le pécheur âgé de cent ans sera maudit" (Ésaïe 65:20). De plus, Jérusalem sera le lieu vers lequel afflueront les richesses des nations. Cette belle fête millénaire est décrite d'une manière admirable dans la Parole. Israël sera béni. Jérusalem sera rebâtie. La terre tout entière participera à cette joie universelle. Satan sera lié. La puissance du mal sera brisée; le méchant sera retranché chaque matin. La création ne soupirera plus, comme elle l'a fait pendant si longtemps. Mais, il nous faut aussi dire quelques mots au sujet de la Jérusalem céleste. La joie qui débordera sur la terre, l'exultation, l'épanouissement de la félicité, les chants de triomphe ne seront autre chose que l'écho d'une bénédiction autrement profonde: celle des fils de Dieu dans la gloire. La sainte cité, descendant du ciel d'auprès de Dieu aura "la gloire de Dieu". Et, remarquez-le bien, cher lecteur, il y aura un accord absolu, une harmonie parfaite entre le côté terrestre et le côté céleste du royaume... entre la Jérusalem qui sera édifiée sur la terre et la Jérusalem céleste. De la même manière nous savons qu'il y a maintenant, une concordance admirable entre le travail du Père et le travail du Fils. Ne lisons-nous pas: "le Fils ne peut rien faire de Lui-même, à moins qu'Il ne voie faire une chose au Père..."? Quel travail! Quel amour! Quel unité de pensées! Quelle communion!

Revenons à notre chapitre. Donc, "Jésus monta à Jérusalem". Cette ville n'est pas la Jérusalem terrestre future, ni la Jérusalem céleste dont nous venons de parler il y a un instant. Nous ne sommes pas encore au moment où le travail de Dieu est achevé. Le Seigneur ne se repose pas encore dans Son amour. Au contraire, le travail divin se poursuit, se développe et le Seigneur, dans la portion de l'Écriture qui nous occupe, va poser les principes fondamentaux qui permettront l'épanouissement complet de toute joie, qu'il s'agisse du ciel ou de la terre. Le Seigneur Jésus est vu dans ce chapitre 5 de l'évangile selon Jean sous trois différents aspects. A considérer ces choses, ces trois positions successives du Fils de Dieu, il découle pour nous une immense bénédiction. Puisse l'Auteur de toute grâce excellente nous accorder de suivre attentivement ce sujet et de recueillir les paroles du Sauveur adorable, afin que nous soyons "dans l'admiration." Ah! le Fils de Dieu est venu dans l'abaissement, mais, s'Il a pris cette place, c'est afin de nous faire don de la grâce de Dieu. Bientôt, Il sera vu, Lui le Fils de l'homme, le Sauveur des pécheurs dans les splendeurs de la gloire qui Le couronnera. Que notre ardent désir, le soupir profond et continuel de nos âmes soit de le suivre et d'obéir à Sa voix. Alors, il nous sera donné, cher ami lecteur, de faire la fête avec Lui. Ce sera une fête que rien jamais ne troublera. Elle ira s'amplifiant toujours plus, dans cet infini que l'Écriture appelle le "jour d'éternité".

Nous ignorons quelle était la fête des Juifs qui se célébrait au moment où Jésus est allé à Jérusalem. D'autres fêtes sont mentionnées par Jean, l'évangéliste. C'est ainsi que nous trouvons la Pâque, la fête des Tabernacles. Nous ignorons, je le répète quelle était la fête qui a motivé le voyage de Jésus à Jérusalem. De plus nous ne savons pas, si le Seigneur était seul ou si d'autres personnes sont allées en Sa compagnie. Une chose est certaine: dans l'état de péché où se trouvait le peuple, aucune cérémonie ne pouvait avoir la sanction, l'approbation, le sceau du Seigneur. Ce dernier ne pouvait en aucune manière s'associer à ce qui, au fond, n'était que ritualisme, superstition, ténèbres et incrédulité. Et malgré ces choses, en dépit de toute cette hypocrisie, on avait la haute prétention d'honorer et de glorifier, de vénérer et d'adorer Jéhovah.

Non. Pour le Seigneur Jésus, monter à Jérusalem est tout autre chose que prêter Son concours à une nouvelle démonstration d'apparences sans vérité et de profession sans vie. Pour le Fils de Dieu se diriger vers la ville coupable, c'est accomplir un lugubre voyage et je m'en vais vous dire tout de suite pourquoi. Ce voyage n'est que le prélude d'une marche suprême que Jésus effectuera bientôt et où les ombres de la croix se changeront en de terrifiantes réalités. Vous avez peut-être remarqué que plusieurs fois dans la Parole de Dieu, nous avons des détails concernant le dernier voyage du Sauveur. "Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui sont écrites par les prophètes touchant le fils de l'homme seront accomplies: car il sera livré aux nations; on se moquera de lui, et on l'injuriera, et on crachera contre lui; et après qu'ils l'auront fouetté, ils le mettront à mort; et le troisième jour il ressuscitera" (Luc 18:31-33). Il est donc plus qu'évident que ce n'est pas pour s'associer à une joie artificielle, que Jésus est monté à Jérusalem. C'est bien plutôt pour mettre au grand jour le dernier voyage qu'Il entreprendrait ayant devant Lui la croix et son infamie, le péché et son abjection, les pécheurs et leur contradiction, la coupe avec la colère du Dieu saint offensé, la justice divine avec son glaive redoutable dirigé contre Lui, la sainte et glorieuse Victime. Voilà quelles sont les choses que le Seigneur Jésus entrevoyait en montant à Jérusalem.

Le Fils bien aimé du Père ne pouvait sanctionner de Son approbation une fête où chacun cherchait sa propre gloire et où, par contre, la gloire de Dieu était foulée aux pieds. Il ne pouvait aucunement célébrer publiquement un jour solennel quand le péché s'étalait dans toute sa laideur, quand l'hypocrisie se montrait comme aussi l'incrédulité. L'amour de Dieu n'était ni chez les pharisiens, ni chez les sadducéens, ni chez les hérodiens. Aussi longtemps que la question du péché ne sera pas résolue, il n'y a pas, pour le Seigneur Jésus, de fête possible. Il faut que la Parole de Dieu manifeste tout... que les rayons de l'amour de Dieu pénètrent dans les coeurs. Mais pour l'instant, que voyait le Fils de Dieu? Des coeurs égoïstes, haineux, rusés et désespérément malins, haïssant Dieu et se haïssant l'un l'autre. L'homme est en effet souillé de la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. Au lieu de la foi, qui croit Dieu sur parole, les Juifs orgueilleux se berçaient de vaines illusions et se reposaient sur de vagues espérances. Mais Celui qui a les yeux trop purs pour voir le mal, monte à Jérusalem en grâce. Il va sonder les coeurs et les reins. N'est-Il pas venu pour faire la volonté de Son Père? Pour amener des enfants à la gloire? Il est venu s'offrir en sacrifice. Il a été manifesté pour ôter le péché du monde. C'est pour accomplir cette oeuvre qu'Il montera à Jérusalem? Il dressera résolument Sa face vers cette ville où Il fera par Lui-même la purification de nos péchés. C'est là qu'Il répandra Son sang précieux. Lecteur, aimez-vous à contempler ce cher Sauveur allant ainsi pour nous au devant du jugement d'un Dieu irrité à cause du péché? Quelle abnégation chez le Seigneur. Quel renoncement sublime. Quel amour insondable. Oui, Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures... Il a été livré pour nos offenses. Voilà la signification exacte, véritable, du voyage suprême que le Seigneur de gloire entreprendra vers Jérusalem. Il est bon de nous souvenir de ces choses. Saisir ces vérités par la foi, est le point de départ d'une vraie délivrance de Satan, de la mort, du péché. Le premier acte qui nous prépare pour une fête éternelle est la croix.

Dans la portion de l'Écriture que nous considérons plus spécialement maintenant, l'heure de la croix n'a, sans doute, pas encore sonné. Mais cette heure s'approche et c'est pour ce moment unique que le Fils du Père est venu sur la terre. En attendant, la haine des hommes doit être pleinement mise en évidence. Les âmes qui soupirent doivent être visitées en grâce. Tout ce que nous avons dit précédemment prouve surabondamment ce que j'ai déjà exprimé, savoir que Jésus ne montait pas à Jérusalem comme les autres, pour célébrer une fête des Juifs mais pour tout mettre en lumière. Aussi nous lisons qu'Il se rendît en un point de la ville le moins apte, le moins favorable, le moins propice pour mettre de la joie et de l'allégresse dans le coeur. Jésus porta ses pas vers la porte des brebis où il y avait un réservoir d'eau appelé en hébreu Béthesda. La porte des brebis nous rappelle que le Sauveur a dit: "En vérité, en vérité, je vous dis que moi je suis la porte des brebis" (Jean 10:7). Quant au réservoir de Béthesda rien ne saurait montrer davantage combien l'homme naturel a besoin de recevoir la grâce. Les cinq portiques abritaient, couchés, une multitude d'infirmes, d'aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs. Les malheureux qui étaient là attendaient le moment convenable pour être plongés dans l'eau et être ainsi guéris. Ils ne devaient pas s'absenter. Ils ne devaient pas se décourager. Bien au contraire, ils devaient manifester une attention soutenue. Ils attendaient tout de Dieu et apprenaient à dépendre de Lui seul. Considérez un instant, cher lecteur, ce tableau affreux. Les cinq portiques regorgeaient de malades. Parmi ceux-ci il y en avait un surtout qui, au point de vue humain, présentait l'état le plus misérable. "Or il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans" (Jean 5:5). A cause de son impuissance complète, plusieurs fois il avait manqué l'occasion d'être guéri. Trois mots pouvaient définir sa position critique: attente, impuissance, déception.

C'est ce malheureux homme que Jésus aborde par ces mots: "Veux-tu être guéri?" Quel moment sans pareil pour cette pauvre épave. Chez lui, toute illusion s'était à jamais évanouie. Aussi nous entendons cette confession sortir de sa bouche: "Seigneur, je n'ai personne qui, lorsque l'eau a été agitée, me jette dans le réservoir; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi". Seule la grâce peut former dans un coeur une semblable réponse: "Je n'ai personne. Et moi je suis incapable de faire le chemin". Mais Jésus a dit: "Moi, je suis le Chemin". L'âme peut expérimenter ainsi ce qu'est la délivrance. Oui, le paralytique n'entretient plus dans les retraites cachées de son coeur de vains espoirs. C'est pourquoi Jésus peut lui dire: "Lève-toi, prends ton petit lit, et marche". Quel tableau que celui qui s'offre à présent à nos yeux. "Et aussitôt l'homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha". Un homme qui a été couché si longtemps sur un lit de souffrance porte maintenant son lit sur ses épaules et quitte définitivement Béthesda et toutes ses douleurs.

Il est vrai que l'on arrête le paralytique guéri: "C'est un jour de sabbat; il ne t'est pas permis de prendre ton petit lit". Que peut l'homme lorsque la puissance de Dieu se déploie? Rien. Toutefois il y a quelque chose qui ne peut être contesté. Le Fils de Dieu est l'Auteur d'une guérison miraculeuse. Quelle dureté de coeur cependant chez les hommes les plus religieux, mais qui ne sont jamais encore entrés en contact avec la grâce! Quelle froideur! Quel formalisme! Et n'est-il pas frappant de constater que l'activité de l'amour met tout de suite en mouvement l'égoïsme, la jalousie, la partialité, l'orgueil, toutes ces choses viles et basses qui sont à l'état latent dans le coeur naturel et qui s'agitent et se soulèvent comme les vagues de la mer, à la première occasion?

Et voilà les personnes qui prétendent célébrer une fête selon Dieu, se réjouir en Sa présence. Certes, l'amour est absent et on ne trouve que des pensées humaines au lieu de la Parole divine. Malgré toute cette opposition des Juifs, celui qui a été guéri montre publiquement le lit sur lequel il était autrefois couché. N'en est-il pas exactement de même aujourd'hui du pécheur délivré par l'oeuvre de la croix. Il confesse désormais que Jésus l'a sauvé. Il a recouvré la vie. Il marche au milieu du monde avec l'assurance de sa délivrance. Ainsi en est-il du pécheur converti. La guérison du paralytique illustre ces vérités d'une manière saisissante.

Plus tard, Israël sera restauré comme nation. Les membres secs, les os répandus dans une plaine immense seront arrosés, vivifiés, fécondés par l'Esprit de Dieu. Ce qui n'exprime actuellement que la mort, reprendra vie et ainsi s'accomplira l'Écriture qui dit: "Tout Israël sera sauvé". Les infirmités disparaîtront. Ceux qui s'opposent à la bénédiction apportée par Jésus ici-bas, seront jugulés; le jugement précédera le règne glorieux et bienheureux du Seigneur Jésus-Christ.

Ah ! combien l'homme est malheureux quand il est étranger à la vie de Dieu! Mais voici la plénitude de la grâce souveraine: "En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie." La vie éternelle! Telle est la part du croyant. La question du péché a été examinée et résolue en dehors de toute participation humaine. L'oeuvre étant accomplie, le pécheur est invité à jouir pleinement de la victoire remportée par Christ à la croix. "Le Fils vivifie ceux qu'Il veut": c'est à dire tous ceux qui consentent à reconnaître qu'en eux-mêmes ils sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. Moyennant l'acceptation de cette vérité, Dieu nous comble de toutes Ses faveurs et nos coeurs débordent de louanges.

"Après ces choses, Jésus le trouva dans le temple..." Voici la troisième étape du paralytique. Après la délivrance, le salut, on confesse de sa bouche. Puis, ce sont les actions de grâce, les cantiques d'allégresse, les accents de reconnaissance. Sans doute, nous examinons ici une scène qui se déroule à une époque précédant le déploiement de la grâce dans sa plénitude. Mais les principes sont là, et maintenant, avec la lumière du Saint-Esprit, nous pouvons considérer ces choses de plus près. Le temple est un endroit qui correspond pour nous aux lieux célestes. Le temple avait été bâti au commencement, selon les données et les plans fournis par la sagesse divine. Pour un vrai israélite, c'est dans le temple que les louanges revêtaient leur véritable caractère. Ne lisons-nous pas que lorsque le roi Ézéchias fut guéri de son ulcère il dit: "Nous jouerons de mes instruments à corde tous les jours de notre vie, dans la maison de l'Éternel". Si le paralytique est au temple, le Seigneur y est aussi. Jésus lui dit: "Voici, tu es guéri; ne pèche plus, de peur que pis ne t'arrive". Il est question désormais d'une marche entièrement en rapport avec la position nouvelle. Les effets du péché ont été détruits par le Seigneur Jésus, de sorte que maintenant le chrétien doit avoir horreur du péché. Il doit vivre uniquement pour Dieu. Tel est l'enseignement que nous retirons du Seigneur: Ne pèche plus. Ce même principe se retrouve dans toute la Parole de Dieu: "Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas; et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père..."

Portons, encore un instant, nos regards en avant et considérons les radieuses beautés du jour millénaire. Tous monteront au temple où brilleront et rayonneront les splendeurs du Fils de l'homme glorifié. Les rois de la terre reconnaîtront la seigneurie de Jésus. Toute trace de péché aura disparu ou du moins ne sera pas tolérée.

Le paralytique connaît Celui qui l'a guéri. Il quitte le temple. Il sort. "L'homme s'en alla et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri". Il y a là une vraie reconnaissance chez cet homme. Il dit en substance: "C'est Jésus qui m'a guéri. Il m'a délivré. J'étais infirme mais maintenant j'ai le libre usage de mes membres. C'est à Jésus que je dois cela". L'épître aux Romains nous dit: "Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé". "Car du coeur on croit à justice et de la bouche on fait confession à salut".

L'homme guéri rend de son Maître un vrai témoignage. Quel ordre moral sublime nous avons en tout cela ! D'abord, c'est la guérison. Ensuite, il nous faut quitter le lieu où le péché nous retenait: abandonner les associations anciennes, laisser les vieilles habitudes, déserter les compagnies que nous fréquentions autrefois. Puis, nous devons montrer aux yeux du monde, dans le cercle de nos relations, parmi nos voisins et nos proches, que par les meurtrissures du Sauveur nous sommes guéris. Cela en adorant et en bénissant le Seigneur qui a eu compassion de nous. Quelle joie de pouvoir encore rendre un témoignage public à la puissance, et à l'amour qui nous a cherchés et trouvés. Tout est là: guérison, séparation, adoration, confession. Quel beau tableau de la vie d'un pécheur sauvé par Jésus des eaux profondes du péché et de la mort. Cette oeuvre est celle de Dieu dans une âme. Puis-je vous demander, cher lecteur si une oeuvre semblable s'est jamais opérée dans votre coeur? Avez-vous la guérison? Mais d'abord avez-vous réalisé votre misère, votre incapacité comme le paralytique du portique de Béthesda? Avez-vous la guérison de ce mal affreux qui vous ronge et qui vous entraîne rapidement vers l'éternel malheur? Savez-vous ce que c'est que de marcher dans une sainte séparation et du mal et du monde? Êtes-vous un adorateur? Confessez-vous Jésus? Rendez-vous témoignage? Le paralytique a passé par ce chemin-là. Sa conduite constitue un saisissant contraste avec celle des foules qui n'avaient point dans leur coeur la lumière de l'amour de Dieu, mais qui, en réalité, n'avaient que de la méchanceté et de la haine.

"Et à cause de cela les Juifs persécutaient Jésus et cherchaient à le faire mourir, parce qu'il avait fait ces choses en un jour de sabbat". La grâce excite l'animosité des Juifs. Mais Jésus va s'occuper des foules. "Mais Jésus leur répondit: Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi je travaille". Le Seigneur est accusé de violer le sabbat. Il est monté à Jérusalem. Il est allé au réservoir de Béthesda, aux portiques encombrés de malades. Il a guéri un infirme. Il l'a rencontré dans le temple. Les foules sont au comble de la surexcitation à cause du miracle lui-même et à cause du témoignage irrécusable que celui qui a été l'heureux bénéficiaire de la grâce, a rendu à Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur des pécheurs.

De plus le Seigneur Jésus est accusé de se faire égal à Dieu. C'est ce que nous lisons au verset 18: "A cause de cela donc, les Juifs cherchaient d'autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais aussi parce qu'Il disait que Dieu était Son propre Père, se faisant égal à Dieu". Le Seigneur Jésus a dit il y a un instant: "Mais Jésus leur répondit: Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi je travaille". Le travail de l'homme est vain. Seul le travail du Père et du Fils subsistera à toujours. Mais à présent Jésus ajoute: "Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait". Dans le ciel et sur la terre l'accord est parfait entre le Père et le Fils. Que c'est grand! Que c'est beau! Quel spectacle que celui-là, lecteur! Tout ce qui se fait dans le ciel est reproduit sur la terre. De plus, "comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu'Il veut". Mais je vous demanderai: "Jésus veut-Il vraiment vivifier"? Son désir, Son désir intense, Son suprême désir est que "la vie" soit le partage non pas de quelques-uns, mais de tous les pécheurs. Y a-t-il de l'indifférence ou de la dureté de coeur chez le Sauveur? Certainement non! Écoutez plutôt: "En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui m'a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie". Ce verset nous montre que celui qui met sa confiance dans le Seigneur Jésus possède trois choses. D'abord, entendre et croire mettent en possession de la vie éternelle. C'est bien plus que notre vie brève, fragile, précaire et périssable. Ensuite, le croyant ne vient pas en jugement, Jésus ayant pris sa place sous le jugement de Dieu. Enfin, en dernier lieu, le croyant est passé de la mort à la vie. Ainsi la vie éternelle est offerte à tous sans exception. Combien tout ceci est propre à remplir nos coeurs de louanges. Quel amour chez le Seigneur qui est venu annoncer et accomplir, dire et faire des choses semblables, avec l'approbation de Son Père. N'est-ce pas merveilleux? Oui, nous pouvons bien être dans l'admiration. Si Jésus déclare d'une part que l'homme naturel est mort quant à Dieu, Il affirme d'autre part, que celui qui vient à Lui, le Fils Bien-Aimé du Père, trouve la vie. Voilà ce qu'obtient la foi.

Mais comment ces choses peuvent-elles avoir lieu? Voici la réponse: "L'heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront". Cette heure dont il est question ici est actuelle. C'est l'heure de la grâce. Elle dure encore mais elle peut prendre fin d'un instant à l'autre.

Au verset 28 il est question d'une autre heure: "Ne vous étonnez pas de cela: car l'heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront Sa voix; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement". Ainsi, après l'heure de la grâce qui est l'heure du salut, l'heure du pardon, l'heure de la conversion, vient une autre heure: c'est celle de la résurrection. La résurrection divisera les hommes en deux classes. Jésus dit: "tous ceux qui sont dans les sépulcres". Dans l'heure de la grâce, il s'agit des hommes morts dans leurs fautes et dans leurs péchés mais qui reçoivent la Parole de Dieu. A la résurrection, les hommes sont dans les sépulcres. Premièrement il y aura une résurrection de vie. Ceux qui auront fait le bien, pratiqué le bien auront part à cette résurrection. C'est la première résurrection dont Christ Lui-même est les prémices: "Mais maintenant Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis" (1 Corinthiens 15:20). La résurrection de Christ est le premier acte de la première résurrection. Le second acte aura lieu lorsqu'à la venue de Christ "les morts seront ressuscités incorruptibles", "les morts en Christ ressusciteront premièrement". Le livre de l'Apocalypse nous parle de personnes qui auront aussi part à la première résurrection: "et ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans... c'est ici la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection: sur eux la seconde mort n'a point de pouvoir" (Apocalypse 20:4-6). Mais n'oublions pas, cher lecteur, que pratiquer le bien est autre chose que les supposées bonnes oeuvres des hommes. Il faut la vie de Dieu, il faut la conversion, il faut la nouvelle naissance. D'autre part ceux qui auront fait le mal sortiront "en résurrection de jugement". Le jugement atteindra tous ceux qui ont résisté aux appels du Sauveur. Pour échapper à ce jugement, dont le chapitre 20 du livre de l'Apocalypse nous entretient, il faut aller à Jésus. Le croyant reçoit, comme nous l'avons vu, la vie éternelle. Il recevra aussi un corps glorieux, car il est dit que Christ "transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l'opération de ce pouvoir qu'il a de s'assujettir même toutes choses" (Philippiens 3:21). L'enfant de Dieu aura une double conformité avec Christ. Une conformité morale: "car ceux qu'Il a préconnus, Il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de Son Fils, pour qu'Il soit premier-né entre plusieurs frères" (Romains 8:29). Une conformité corporelle: "nous savons que quand Il sera manifesté, nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est."

Ceux qui n'ont pas cru n'ont pas de part à la première résurrection. Ils restent dans les sépulcres jusqu'au moment du grand Trône blanc, après le règne millénaire. "Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le Trône" (Apocalypse 20:12). Quel moment solennel ! Comment échapper? Il n'y aura aucun moyen d'échapper. Pour une âme simple, il n'y a toutefois dans le salut qui abrite, qui délivre, rien d'obscur et de difficile. La Parole de Dieu est précieuse pour les coeurs fatigués et chargés, faibles et sans ressources: Dieu offre la vie à tous.

Au verset 31 le Seigneur dit encore: "Si moi je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai". Sous la loi, "un seul témoin" ne devait pas rendre témoignage. "Sur la déposition de deux ou trois témoins..." lisons-nous au chapitre 17 du livre du Deutéronome. D'ailleurs au chapitre 8 de ce même évangile selon Jean le Seigneur dit: "Et il écrit aussi dans votre loi, que le témoignage de deux hommes est vrai". Jésus invoque non pas deux mais quatre témoignages rendus à Sa Personne: celui de Jean le Baptiseur, celui de Ses oeuvres, celui du Père, celui des Écritures. Et puis le Seigneur de dire: "Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie". Les Juifs estimaient avoir dans les Écritures la vie éternelle. Estimer avoir, n'est-ce pas, croyez-le bien, cher lecteur: avoir. De plus Jésus dit: "Il y en a un qui vous accuse, Moïse en qui vous espérez". Le fait d'espérer en Moïse, comme le fait d'estimer avoir la vie éternelle, ne sauve pas. Nous avons tous une espérance quelconque et tous nous estimons avoir droit à quelque chose. Cela n'est pas la foi. Il faut la foi avant l'espérance. Le croyant a: "une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce" (2 Thessaloniciens 2:16). Toute espérance qui ne repose pas sur l'oeuvre de Christ est une fausse espérance, une dangereuse espérance.

Lecteur, la foi nous fait un avec Christ. Jamais nous n'aurions eu de place dans le ciel si Christ ne nous y avait introduits. Comme le paralytique était voué à l'inaction la plus complète, ainsi tous nos efforts auraient été vains sur le chemin de la gloire. Christ seul pouvait nous prendre sur Ses épaules et, bien joyeux, nous introduire dans les demeures d'En Haut. Que Dieu veuille que nous fassions tous l'expérience de notre misère, pour jouir de la miséricorde.

"Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de Son grand amour dont Il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, afin qu'Il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de Sa grâce, dans Sa bonté envers nous dans le christ Jésus." (Éphésiens 2:4-7.)

M.C.

 


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