Tournez-vous vers MOI!


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 Lire: ÉZÉCHIEL 1:26-28 et MATTHIEU 27:25-61

Après la lecture d'une portion aussi importante des Saintes Écritures, on ne devrait rien ajouter. On craint de ternir ces vérités par un misérable commentaire. Ce serait mieux d'imiter le prophète Ézéchiel qui tomba sur sa face pour adorer le grand Dieu qu'il a vu, dans cette glorieuse vision, présidant au gouvernement de l'univers et qui est ici, pour nous, dans Matthieu, l'Homme de douleurs.

Peut-être le ferons-nous ce soir, ensemble, étant réunis autour du trône pour le contempler Lui, l'Agneau qui a été immolé. Alors nous aurons le privilège de l'adorer durant toute l'éternité. Mais cet instant glorieux n'est pas encore arrivé, la dernière pierre n'est pas encore ajoutée à l'édifice. Quel grand privilège pour nous, que de pouvoir parler de Lui, ce soir. Certes les mots, les expressions nous manquent; mais aussi il nous est permis de compter sur sa grâce merveilleuse pour le faire.

Je vais tâcher de vous dire ce que le péché a fait. Il a fait de l'homme un transgresseur, du jugement une nécessité, de Satan un tyran, du monde un désert, de la terre un étang de larmes. Il a rempli l'univers de cimetières; il a fondé les Facultés de médecine; des nations, il a fait un front unique, où les hommes font la guerre à Dieu. Encore il a fait de l'homme un forçat dans sa galère. De la vie, il a fait un drame. Il a forgé des armes et rendu les lois nécessaires. Il a bâti les hôpitaux, érigé les échafauds, construit des prisons. Il a fait de ce monde une scène de douleur et de ruine. Quelle liste!!! Il a séparé l'enfant de sa mère, la femme de son époux... De la merveilleuse création de Dieu, il a fait une pauvre martyre qui soupire et est en travail. Le péché a donc apporté dans ce monde toutes ces terribles souffrances et cela dure depuis des milliers d'années. Le merveilleux paradis est devenu un désert où poussent les ronces et les épines. Mais arrêtons-nous. Le péché a fait... (passez-moi les mots, je vous prie) du "Dieu bienheureux" "un Homme de douleurs, sachant ce que c'est que la langueur et comme quelqu'un de qui on cache sa face" (1 Timothée 1:11; Ésaïe 53:3). Il est là entre le ciel et la terre, et l'homme, dans sa nuit profonde, passe.

Chers amis, si votre coeur reste insensible lorsque nous portons nos regards vers la croix, ce coeur restera toujours insensible, car Dieu n'a pas d'autre moyen pour vous sauver. Il a donné tout ce qu'il pouvait donner; l'Objet de Son coeur, pour avoir le vôtre.

Dans les versets qui précèdent ceux que nous avons lus dans le chapitre 27 de Matthieu, nous voyons ce que l'homme a fait pendant les veilles de la nuit. Ici, sur la terre, les hommes ne peuvent jamais tomber d'accord, même pas les enfants. On joue de la flûte sur les marchés, mais ils ne veulent pas danser; on leur chante des complaintes, et ils ne veulent pas pleurer (Matthieu 11:16-17).

Partout il y a des conférences pour bannir la guerre, mais il y a toujours quelqu'un qui arrête le char de la paix. Mais lorsqu'il s'agit du Fils de Dieu, à l'unanimité, ils s'écrient: "Crucifie, crucifie-Le". Élection sans ballottage, pas de bulletin blanc, pas de bulletin nul, pas d'abstention. Satan a obtenu tous les suffrages contre Celui qui avait passé de lieu en lieu faisant du bien, le seul homme sur lequel le ciel s'est ouvert deux fois, l'enfant de Bethléhem, le charpentier de Nazareth, l'homme qui avait séché les larmes de la veuve de Naïn, qui avait fait sauter de joie Jaïrus en lui rendant sa fille; l'homme qui avait rassasié les foules et bandé toutes les plaies de la fille de son peuple! (Jérémie 6:14; 8:11, 21).

Au pied de cette croix, qui sont ceux qui passent par là? Ceux qui, la nuit précédente, ont été tenus en éveil par les événements; les désoeuvrés, les curieux qui ont flâné dans les rues de la ville "qui tue les prophètes et qui lapide ceux que Dieu envoie" (Matthieu 23:37). Plusieurs fois le sanhédrin a été rassemblé et vers neuf heures du matin, le Saint Esprit nous dit que ceux qui passaient L'injuriaient. Pouvez-vous imaginer un spectacle semblable à celui-là? Pécheur, ce soir, tu passes par là; regarde Celui qui est élevé. Il meurt pour tes fautes, si tu l'acceptes pour ton Sauveur. Regarde donc Sa tête couronnée d'épines; Sa face porte encore les traces d'infâmes crachats. Je te supplie, contemple cette face, arrête-toi un instant et tu verras toute l'étendue de la gloire de Dieu. Elle brille dans cette face couverte de mépris. Sais-tu qui Il est? Si David eut été là avec sa harpe, il aurait pu entonner un de ses cantiques favoris: "les cieux annoncent Ta gloire, et l'étendue l'ouvrage de Tes mains" (Psaume 19:1). Il se trouvait là sur la croix, pendu entre le ciel et la terre. Écoute ce qui sort de Sa bouche. Oh! écoute, âme perdue, nous te sollicitons, fais-le.

"Je compterais tous Mes os. Ils Me contemplent ils me regardent; ils partagent entre eux Mes vêtements" (Psaume 22:17, 18).

Peut-être diras-tu: ce sont des ignorants et "ils tordent les Écritures à leur propre destruction" (2 Pierre 3:16), disant: "Toi, qui détruis le temple et qui le bâtis en trois jours"; (or il n'avait jamais dit cela, mais: "Détruisez ce temple et en trois jours Je le relèverai"). Voici la réponse de sa bouche: "N'est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin? Contemplez, et voyez s'il est une douleur comme ma douleur qui m'est survenue, à moi que l'Éternel a affligée" (Lamentations de Jérémie 1:12). C'est la détresse de Jérusalem, mais qui était celle de Christ dans cette heure-là.

Ce n'est donc pas pour toi qu'Il endure ces souffrances? Elles ne seraient donc rien pour toi qui passes? Pouvons-nous croire que le coeur de l'homme est tellement dur? Et pourtant c'est un tableau fidèle de l'éloignement de celui-ci.

Lorsqu'on L'outrage, Il ne rend pas l'outrage et souffrant, Il ne menace pas, mais au contraire, Il dit encore: "Tournez-vous vers Moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre" (Ésaïe 45:22).

Tournez-vous: voilà la condition; vers Moi: c'est la Personne; soyez sauvés: c'est le résultat; tous les bouts de la terre, d'un pôle à l'autre pôle; ceux qui ont vécu dans les égouts de ce monde, tous peuvent venir, tous sont invités, tous peuvent regarder.

Dans l'étable de Bethléhem, tous pouvaient poser les pieds: bergers, rois, esclaves, soldats; à Golgotha, tous peuvent le voir: le monarque sur son trône, comme l'esclave qui tourne la meule, toutes les classes de la société peuvent se tourner vers l'Homme de Golgotha, il y a pardon pour chacun. Et c'est Lui qui t'invite ce soir à le faire. Ne vous tournez pas vers Moïse, il vous condamne; ne vous tournez pas vers vous-même, c'est le désespoir; ne vous tournez pas vers les chrétiens, ils n'ont rien pour vous, ils ont tout juste pour eux; non vers la chrétienté, elle a fait faillite! Tous ceux qui ont peur à cause de leur culpabilité, pour tous et pour chacun il y a une invitation: "Tournez-vous vers Moi". Écoutez ces quelques mots: "et soyez sauvés". Pas d'incertitude, pas d'autre condition: un seul regard vers le fruit de l'arbre et l'homme fut perdu, un seul regard vers l'Homme de la croix et les perdus sont sauvés.

"Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix." Pas de réponse, mais des preuves qu'Il est véritablement Fils de Dieu. Il était venu pour la gloire de Dieu, Son oeuvre était commencée. Satan voulait l'empêcher de l'achever.

La preuve la plus puissante et la plus merveilleuse c'est qu'Il est resté entre les cieux et la terre. Il croyait à Son oeuvre, Dieu aussi. Les lits de morts sont respectés, les exécutions capitales inspirent une certaine pitié-pour Lui, l'outrage! Cher Sauveur, en amour, Tu pris la dernière place! Quel spectacle pour le monde des anges! Mais continuons, les grands de la terre sont là, les anciens, les docteurs de la loi, les principaux sacrificateurs, certainement tous hommes lettrés, et qu'entendons-nous? "Il a sauvé les autres, et Il ne peut se sauver Lui-même". J'écoute et je suis obligé de dire: c'est vrai, Amen. -Oh! ne leur confiez pas le sort de votre âme... les sages ne L'ont pas connu et ils sont appelés les "taureaux de Basan" (Psaume 22:12); ils ont crucifié le Seigneur de gloire. Oh! puissions-nous trouver les mots pour en parler. Mais là-haut, le ciel nous passera son dictionnaire et son vocabulaire et dans la langue du Pays nous le pourrons.

Il me sera donné un jour de parler de mon Sauveur et d'une manière digne de Lui et du ciel.

Qu'était-ce donc qui Le retenait sur la croix? La puissance de l'empire romain en ce jour-là était grande, le monde habité était soumis aux lois de César. Le marteau romain avait servi à forger les armes pour soumettre les nations et des idoles pour les égarer. Ce même marteau a servi à forger les clous qui furent enfoncés dans les mains du Créateur du ciel et de la terre. Le bruit est difficilement entendu à une grande distance, mais lorsque les clous furent enfoncés dans les mains du Fils de Dieu, le bruit en arriva jusqu'au coeur du troisième ciel et celui-ci en frémit. Que se passait-il dans le coeur de Dieu? Qui le dira, qui le comprendra? Mystère d'amour et de justice, un jour il me sera donné de te sonder!...

Oh! quel privilège pour nous de pouvoir en parler déjà sur la terre en attendant de comprendre! Pensez-vous, peut-être, que les clous romains qui ont laissé dans ses mains une plaie assez grande pour y mettre le doigt, pensez-vous que ces clous l'on retenu à la croix?

Non, mais c'est Son amour pour moi et Son amour pour toi. Pour me sauver il fallait qu'Il y restât. Ils ont dit: "Il a sauvé les autres", et c'est vrai.

Dans son service ici-bas, Il a sauvé les autres. Il avait dit: "Tes péchés sont pardonnés" (Luc 7:48), mais il faut ajouter: pas expiés. Quatre mille ans s'étaient écoulés et l'Écriture appelle ce temps: "le support des péchés précédents" (Romains 3:25).

Considérons le catalogue des fautes de tous les saints de l'Ancien Testament: d'Adam, d'Ève et de tant d'autres! Le fleuve du temps avait tout charrié jusqu'au Calvaire et tout Lui était mis en compte et Il devait les expier. Énoch était dans le ciel, Élie l'avait suivi, et leurs fautes, là, Lui étaient mises en compte. Et les enfants? quelle multitude était passée de ce monde dans l'autre! Non, les clous ne le retenaient pas, mais Son amour. Il ne pouvait pas descendre de la croix, ma dette et celle de beaucoup de milliers d'autres devait être payée jusqu'à la dernière pite.

Une pauvre femme était entrée une fois à la dérobée dans une somptueuse maison; son casier judiciaire était des plus chargé, ce n'était pas une femme qui avait péché en secret, sa vie était comme affichée sur les murs de la ville; et quand elle entre, Simon s'exclame: "C'est une pécheresse!" (Luc 7:39).

En présence de témoins, Jésus lui dit: "Femme, va-t'en en paix" (Luc 7:50). Et se tournant vers les accusateurs Il leur dit: "Ses nombreux péchés sont pardonnés" (Luc 7: 47). Pardonnés, oui, mais pas expiés. Maintenant, l'heure avait sonné pour cela. Il en avait sauvé d'autres. Nous ne pouvons trouver les mots pour parler plus longuement de telles choses; et que dirai-je de la Samaritaine, des douze apôtres, du démoniaque! Il était entré dans la maison de l'homme fort (Matthieu 12:39; Marc 3:27; Luc 11:21,22) et avait délié les prisonniers; il fallait expier leurs forfaits. On ne va pas en prison lorsqu'on est innocent; et ils étaient tous des coupables.

"S'il est le roi d'Israël, qu'Il descende maintenant de la croix, et nous croirons en Lui". Mais il ne Le pouvait pas. Ce que Zacharie avait dit devait s'accomplir: "Ils regarderont vers moi, celui qu'ils auront percé" (Zacharie 12:10). Il ne pouvait pas régner sur l'homme en Adam. Ceux-là, sur lesquels régnera, auront un coeur nouveau. Satan doit être lié et pour que la tête du serpent fût brisée, il fallait que le talon du Sauveur fût brisé (Genèse 3:15); il fallait sa mort pour "la confirmation des promesses faites aux pères" (Romains 15:8). Il était un roi sans peuple et il fallait sauver les sujets de son futur empire; il avait dit aux douze: "Vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël" (Matthieu 19:28). Quelle oeuvre et quels résultats!

Oh ! un instant et la scène change...

S'Il ne descend pas de la croix, les hommes vont s'en prendre à Dieu. On a l'impression que ceux-ci disent: "Nous L'avons maintenant entre nos mains, arrache-Le, si Tu peux le faire! Quel défi, et il faut que Dieu l'accepte. "Il s'est confié en Dieu, qu'Il le délivre maintenant".

"Arrache-Le donc de nos mains"! Savez-vous ce que Dieu doit répondre? "Je ne puis pas Le délivrer, je vous Le laisse, vous avez commencé vous avez continué, il faut terminer, et si Je Le délivre de vos mains, Mon ciel restera fermé à tout jamais. Vous L'avez placé là. Il va mourir pour vous".

Oh ne me demandez pas de parler de ces choses, ce serait trop me demander vous attendez trop d'un homme. Bientôt nous en parlerons là-haut! Nous chantons dans un cantique: "Bientôt ayant fini notre pèlerinage, nous comprendrons tout ton amour". -Seigneur, hâte ce jour !

II y a encore d'autres témoins, malfaiteurs, iniques, brigands. C'est ainsi que l'Écriture les appelle. Ceux-ci ont blasphémé de la même manière.

A la croix toutes les classes de la société humaine étaient représentées. Nous ne pouvons entrer dans tous les détails, mais qu'Il est grand pour nos âmes. L'homme a enseveli Sa gloire sous un monceau d'infamies, mais, plus magnifique que tous les météores au sein de la nuit, au travers de ce voile d'ignominie, la figure du Céleste est reconnue par un brigand.

Regardez le Pauvre, Il lègue en héritage quatre choses:

1°) à ses bourreaux son intercession, car quelques jours plus tard des milliers d'âmes furent sauvées sur la place de Jérusalem par la prédication de l'Apôtre Pierre (peut-être y en avait-il de ceux qui étaient passés par là).

2°) à un pauvre brigand malfaiteur, repoussé par les hommes, Il a laisse en héritage le Paradis de Dieu.

3°) dans la foule se trouvait aussi un ami qui avait été couché dans son sein; Il lui laisse Sa mère: "Voilà ta mère". Il est possible que nous ayons lu ce passage superficiellement. Qui était cette femme? La femme de l'étable de Bethléhem; elle avait élevé l'Enfant. Connaissant toute sa vie, Dieu avait parlé d'elle en Éden, et dans le royaume de Juda par la bouche d'Ésaïe.

Voyez-vous ces deux êtres? De quoi parle-t-on quand on revient d'un ensevelissement, si ce n'est de celui que l'on vient de quitter?

On rappelle les anciens souvenirs, on parle du disparu, de sa bonté, de ce qu'il a été. Les voyez-vous tous deux, Marie et Jean, parlant de Celui qui les avait quittés pour s'en aller au ciel! Ah! comme on aurait aimé les écouter! Trente-trois ans elle avait vécu avec Lui, et Jean, trois ans.

Quel héritage que cette mère!

4°) à sa mère Il dit: "Voilà ton fils". Quel soutien pour elle, quelle compagnie pour finir sa vie, car elle était veuve!

Mais c'est midi. Tout à coup le soleil, plus sage que les hommes, voile sa face comme quelqu'un qui ne peut plus regarder une scène aussi horrible, parce que les hommes sont devenus les meurtriers de leur Créateur. Le soleil qui a été leur flambeau pour les éclairer, étend maintenant un voile sur la création. Arrêtez-vous, vous ne pouvez continuer votre chemin! Ici nous sommes obligés de nous arrêter.

Lorsqu'Abraham s'en fut avec ses serviteurs à Morija, il leur dit: "Restez ici, moi et l'enfant nous irons" (Genèse 22:5). Nous avons ici devant nous une scène émouvante par son silence; écoute, mon âme, quelle déclaration: "il est fait péché pour toi" (2 Corinthiens 5:21), entends-tu? Les "vagues et les flots" (Psaume 42:7) de la colère divine passent sur Sa tête. Écoute ce qu'Il dit: "Mes iniquités m'ont atteint" (Psaume 40:12)... Mon Sauveur adorable, ce ne sont pas les tiennes, mais les miennes! Écoute encore dans le lointain ces mots solennels: "Épée, réveille-toi, (tu sommeilles depuis quarante siècles), frappe donc le Berger" (Zacharie 13: 7). Trois heures cette épée fouille Son être saint, mais elles ne rencontre que perfection. Oh ! cher Sauveur, combien de temps devons-nous encore attendre pour Te voir? Là, nous comprendrons pleinement Ton amour. Les trois heures sont passées. On entend un cri: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M'as-Tu abandonné?" Beaucoup de serviteurs de Dieu ont demandé: pourquoi? Jacob, Job, au moins quatorze fois, David, Asaph et tant d'autres ont posé cette question, ne comprenant pas le pourquoi de leurs alarmes. Connaissant la sagesse de Dieu et Son amour, cela ne fait que ressortir la faiblesse de ceux qui ont posé cette question. Nous faisons souvent comme Joseph, qui, lorsque son père voulait bénir ses fils, disait: "Pas ainsi, mon père" (Genèse 48:18). C'était grave pour le révélateur des secrets, mais cette chose arrive si souvent. Le Fils de Dieu veut-Il prendre place parmi ceux qui ont passé avant Lui sur la terre? Non, Son pourquoi est le pourquoi de la perfection. "Mon Dieu, mon Dieu, pendant trois heures ton épée a fouillé mon âme, qu'a-t-elle rencontré"? Oh! si Dieu avait pu répondre verbalement, il aurait dit: "Mon Fils, Tu as pris leur place, Tu as voulu les avoir avec Toi dans la gloire; c'est à cause d'eux que j'ai dû T'abandonner, car ils sont tous pécheurs".

Mais il y a une autre réponse: le voile du temple se déchire depuis le haut jusqu'en bas; nous entrons au Saint Lieu. Le ciel est ouvert et tous peuvent venir à la Maison. Il y avait sur cette porte: "DÉFENSE D'ENTRER", mais il y a aujourd'hui ces mots si précieux: "UNE PLEINE LIBERTÉ POUR ENTRER" et tous les pécheurs peuvent venir.

Voilà le chemin nouveau et vivant consacré à travers le voile: c'est-à-dire sa chair (Hébreux 10:19). Des multitudes sont passées par ce chemin, béni soit Son Saint Nom.

Sur la porte de la mort il y avait: "SORTIE INTERDITE" et lorsque Lui, le Prince de la vie y entre, la mort ouvre ses portes, elle fait l'aveu: "je suis vaincue, je ne puis plus Le retenir".

Après Sa résurrection, plusieurs corps des saints endormis ressuscitèrent. Mais qui pourrait ouvrir la porte du hadès (Mot grec désignant le lieu invisible, où les âmes des hommes vont après la mort, distinct de géhenne, le lieu des tourments infernaux.) car nous ne savons pas où elle est? Luc 16 nous parle de ce milieu, mais où se trouve la porte? Pour que les corps des saints endormis puissent ressusciter et apparaître à plusieurs, cette porte inconnue a dû s'ouvrir et Il en tient les clefs (Apocalypse 1:18): ainsi on trouve trois portes ouvertes: celle du CIEL du HADÈS et de la MORT.

Il est maintenant 3 heures de l'après-midi, c'est l'heure où l'on offre l'agneau pascal dans le temple et que les lévites chantent le Psaume 22. Représentez-vous cette scène; il y avait des hommes dans le temple et voici que tout à coup le voile se déchire et l'homme est dans la présence de Dieu et ne meurt pas! L'accès à Dieu nous est ouvert.

Ce soir tu peux entrer et tu seras bien reçu.

Mais voilà que la terre tremble et pourtant ses fondements sont solides, la mort s'émeut, elle est pourtant insensible; les rochers si durs se fendent. Le ciel exprime sa pleine satisfaction.

Une porte reste fermée... C'est la porte du coeur humain.

Et la vôtre? Ne voulez-vous pas l'ouvrir ce soir? Ah ! si tu ne le fais pas, chère âme, il arrivera un jour que tu te trouveras devant la Sienne fermée! Depuis combien de temps le Seigneur de gloire frappe-t-Il à ta porte? Oh! laisse-moi t'avertir. Après avoir vainement frappé et attendu à la porte de ton coeur, Il fermera la sienne et quand Il ferme, personne ne peut ouvrir; en vain tu frapperas.

Lorsque je parle de cette chose, les feuillets de ma Bible tremblent entre mes doigts! Veux-tu commettre un péché que les démons n'auront pas commis? Il y en a, dit l'Apôtre Pierre, qui sont liés "dans des chaînes d'obscurité" (2 Pierre 2:4) pour le jugement du grand jour. Ah! si on allait leur prêcher qu'il y a un Rédempteur pour eux, quel cri de joie sortirait de ce lieu de tourments; ceux qui sont en liberté demandaient jadis au Seigneur Jésus: "Es-tu venu avant le temps pour nous tourmenter" (Matthieu 8:29) ? Si on leur avait dit: il y a pour vous un Sauveur, pensez-vous qu'ils l'eussent méprisé? Pour moi, je ne le crois pas. J'ai peine à le croire. Voulez-vous vous rendre coupable de ce crime affreux, qui ne pourra être mis en compte aux démons?

Réfléchis, pécheur, c'est solennel...

Le diable te dit: "Demain", mais demain est une île flottante sur laquelle tu pourrais ne jamais poser les pieds. "Demain" est une route qui conduit à la ville "JAMAIS". Félix a dit: "Demain" dans le livre des Actes. "Demain" n'a pas de frère, il naît seul, c'est une chose fragile et glissante. Demain tu pourrais être dans un lieu où les demains et les lendemains sont terribles.

"Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix n'endurcissez pas votre coeur" (Psaume 95:7-8; Hébreux 3:7). En face de la croix se trouvait un centurion romain. Je me le représente avec sa cuirasse, sa lance à la main, son casque d'acier sur la tête. Ses soldats avaient tressé la couronne d'épines; lui, avait vu tant de choses: la flagellation et la douceur de l'Agneau; il avait entendu ce que les passants disaient de Lui: "Si tu es Fils de Dieu..." etc.; lorsqu'on Le clouait, il était resté là. Lorsqu'une exécution capitale a lieu, la police en a la responsabilité, ses soldats avaient frappé la tête du Sauveur avec un roseau, L'avaient injurié et Lui avaient craché au visage. Il les avait laissé faire, digne représentant de l'empire de fer, annoncé par Daniel le prophète (ch. 2 et 7). Il n'avait pas été à l'école du dimanche, il était un soldat, il avait combattu pour son pays et avait obtenu ce grade, s'étant sans doute distingué sur les champs de batailles.

Marc nous dit qu'il était vis-à-vis de la croix. O pécheur, regarde cet homme et écoute ce qu'il dit: "En vérité, celui-ci était Fils de Dieu", Il chantera avec nous le cantique du Ciel et vous qui, depuis l'enfance, avez appris à connaître les Saintes Lettres qui peuvent vous rendre sages à salut, le chanterez-vous?...

Il en viendra d'Orient et d'Occident, du Nord et du Midi (Luc 13:29), d'où vient celui-ci? Du Nord, peut-être. Et vous qui avez une mère pieuse, ne serez-vous pas jeté dehors? Voyez ce pauvre païen, soldat romain, la porte de son coeur s'ouvre; écoutez bien ce qu'il semble ajouter: "j'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé" (Psaume 116:10).

Nous arrivons à Joseph d'Arimathée, homme riche, possédant un jardin dans la capitale et un sépulcre (un caveau); les hommes sont tellement sûrs de mourir qu'ils s'occupent à l'avance de leur sépulture. C'est la seule certitude que l'homme possède.

La parole nous dit qu'il avait taillé ce sépulcre lui-même (je pense qu'il y avait employé quelques ouvriers, mais c'est à dessein que Dieu dit les choses ainsi dans Son livre), car c'est l'homme qui a creusé sa fosse par le péché. Jamais on ne cède ce lieu à un autre, surtout quand on est haut placé; "de mes mains", aurait dit Joseph d'Arimathée, "j'ai préparé ce sépulcre et il m'est réservé". Mais voilà qu'un autre y entre, Jésus, et après avoir déposé Son corps et roulé la pierre, Joseph s'en va. Il y sera couché plus tard, mais après que son sépulcre aura été témoin de la résurrection du Seigneur Jésus. O mort! où sont tes terreurs? Le temps nous manque pour parler de ce sépulcre.

C'est le Seigneur Jésus qui ferme les paupières des siens. C'est aussi Lui qui les réveille et plusieurs iront à Sa rencontre sans passer par la mort.

Les Saints de l'Ancien Testament avaient peur de la mort: Ézéchias et Job, par exemple; ce dernier dit: "je suis forcé de marcher vers le roi des terreurs" (Job 18:14), tandis que l'Apôtre peut dire: "j'ai le désir de déloger" (Philippiens 1:23).

Je me souviens de ma mère; je m'endormais le soir sous son ombre et, me réveillant le matin, ce visage connu apparaissait dans la chambre pour remplir mon coeur de joie et de mes lèvres sortait ce mot: "mère".

Un mot sera sur nos lèvres quand Il viendra: "Seigneur"! "Si je me réveille, je suis encore avec Toi" (Psaume 139:18).

Vous avez peut-être beaucoup d'amis dans le monde. Quand quelqu'un débute dans sa carrière mondaine, il arrive sur la scène avec tout ce que la jeunesse met à sa disposition. Les païens adorent le soleil levant, mais tournent le dos au soleil couchant. Chère âme, si tu n'a pas Jésus, tu seras seule pour mourir. Là, il faut que tous te laissent, mais tes péchés te resteront: tristes compagnons! Tu seras dans la vallée de l'ombre de la mort avec tes péchés.

Oh je t'en supplie, ouvre ton coeur à Jésus et, sur le Sien, sache que ta place est prête, pour toi qui t'es attardé jusqu'à cette heure si avancée du jour de la grâce. Car il se fait tard, le soleil descend à l'horizon, les ombres de la nuit s'avancent dans la plaine.

Regarde vers Lui avant l'éternelle nuit! Il est ton meilleur ami, le seul qui t'aime. David était le meilleur ami de Saul; Élie, d'Achab; Jésus, du pécheur. Satan ne t'aime pas, tes compagnons ne t'aiment pas.

Sans la connaissance de Jésus, point d'amour dans le coeur et toi-même, tu ne t'aimes pas. Tu laisses périr ton âme, elle t'est donc si peu précieuse?

Encore un mot sur cette tombe. Elle a été le témoin oculaire de la victoire remportée sur la mort. Dans ses sombres parois, regarde quel champ de bataille, tout est en ordre: suaire plié dans un lieu à part, les linges à terre, et non pas comme Lazare qui sortit avec toutes ses bandes. Des anges dans ce lieu, car il y a là les trophées de la victoire et c'est là que va le chrétien si Christ ne vient pas pour le prendre.

Je te souhaite ce bonheur. Encore une fois chanteras-tu: "A Celui qui nous aime" (Apocalypse 1:5)? En enfer tu diras: "Je suis l'artisan de mon malheur". Tu forges toi-même tes chaînes qui pèseront lourdement pendant toute l'éternité. Il me semble te voir attaché au roc de ce lieu, le vautour du remords dévorant ton âme. Tu désireras une goutte d'eau et elle te sera refusée par Celui qui a eu soif à la Croix. "Dehors seront les chiens" (Apocalypse 22:15), et il y en avait au pied de la croix et le Seigneur en a rencontré dans son ministère. Tu désireras les miettes qui tombent de la table du Maître et elles te seront refusées. Que Dieu ait pitié de toi, c'est le cri de mon coeur. Aie pitié de toi-même, je t'en conjure et tu n'en auras jamais de regret, ni dans ce monde, et encore moins dans l'autre.

M.C.

 


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