Ce que nous avons vu de nos yeux


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 "Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie" 1 Jean 1:1.

Dans le cours de sa brève existence, l'homme peut voir bien des choses. En tout premier lieu, l'homme peut contempler la Création. Celle-ci se présente comme une vaste et grandiose exposition, dans laquelle le Créateur permet à la créature d'admirer et l'infiniment petit et l'infiniment grand.

C'est incontestablement un magnifique spectacle que de voir un lever de soleil. N'est-il pas écrit: "Il sort comme un époux de sa chambre nuptiale; comme un homme vaillant, il se réjouit de courir sa carrière. Sa sortie est à un bout des cieux, et son tour jusqu'à l'autre bout, et rien n'est caché à sa chaleur". Quel flambeau! Quel astre de feu!

Mais, lecteur, n'y a-t-il pas une immense différence entre le lever et le coucher du soleil? Entre le moment où il paraît et le moment où il disparaît? Entre le matin et le soir? L'aurore et le crépuscule? Oh! oui... Dans l'histoire d'un jour, que de péchés! que de tristesses! que de chagrins! On fait des expériences amères. On rencontre des déceptions. Et, quand l'astre descend rapidement à l'horizon, alors, oui alors, une grande brèche a été faite dans notre courte existence. Le soleil dispense partout la prospérité, du moins sous nos latitudes. Mais il est aussi un grand meurtrier. Ses victimes? Oh! je ne parle pas de ceux qui sont morts sous l'équateur, atrocement brûlés par les rayons torrides du soleil. Je ne parle pas de ceux qui ont succombé d'une insolation pendant la canicule. Les victimes? Lecteur, c'est vous et c'est moi. Tous, nous sommes de pauvres victimes. Car le soleil est le grand régisseur du temps. Il est l'aiguille de la grande horloge. Le soleil nous annonce chaque jour combien notre passage sur la terre est de courte durée.

Je trouve absolument paradoxal que l'on fête l'anniversaire de sa naissance. Quand on sait où l'on va, cela se conçoit. Mais lorsqu'on ne sait pas le lieu vers lequel on porte ses pas, ne croyez-vous pas que c'est pour le moins bizarre? Réfléchissons à cela. On se réjouit parce que l'on est un peu plus loin de son point de départ. On se congratule parce que l'on est un peu plus près de son point d'arrivée. En un mot un peu plus près du monde invisible et de l'éternité.

Tous les hommes redoutent l'Au-delà, qu'ils l'avouent ou qu'ils ne l'avouent pas. Eh, quoi? La terre a bien ses misères et ses souffrances. L'existence n'est pas gaie, sans doute... Mais qu'est-ce que l'autre monde nous réserve? Le pays sombre de la mort est un sujet d'effroi pour tous les humains. Aussi, on lutte, on combat contre la mort. On l'évite, cela va sans dire. Et, si on la trouve sur son chemin, par tous les moyens, on essaye de lui résister, d'esquiver ses assauts.

Que pouvons-nous voir encore de nos yeux? Nous voyons le minuscule grain de sable et les montagnes imposantes, les cimes majestueuses. Nous voyons le brin d'herbe, la fleur aux tons si tendres, le chêne immense... Nous pouvons franchir les mers et visiter tous les continents et admirer toutes les merveilles du monde, flore, faune, minéraux et tout ce que cette terre renferme de beau et de précieux. Toutefois, il faut dire que nous n'emporterons rien de tout ce que nos yeux ont vu, lorsque nous passerons par la sombre et morne vallée... de la mort. Peut-être emporterons-nous plus de regrets, plus de chagrin... et c'est tout.

Le sage Salomon a dit: "L'oeil ne se rassasie pas de voir..." Et après le travail du Créateur, nous pouvons considérer le travail de la créature. Ici lecteur, permettez-moi une petite digression. Ce qui sort des mains de Dieu est propre à être porté sous le microscope. Je m'en vais même beaucoup plus loin: augmentez autant que vous le voudrez la puissance de vos lentilles. Augmentez l'éclairage autant que cela sera possible. Que verrez-vous? Que contemplerez-vous? Une minutie, une perfection dans les détails... qu'il s'agisse de l'aile du papillon ou de la patte d'une araignée.

Il faut procéder tout autrement avec les productions du génie humain. Il est banal de dire qu'il faut un certain recul pour admirer un monument ou un tableau. Enfin, quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse d'une chose ou d'une autre, rien ne nous sera d'aucun secours lorsque nos yeux seront obscurcis par le voile épais de la mort. Car voyez-vous, lecteur, il nous faut absolument compter avec elle.

Dans son propre travail, l'homme trouve aussi une satisfaction. Achevé, il se complaît à le considérer. Les uns ont fait édifier une maison ou une ville. D'autres ont planté un jardin. Parfois, un parc magnifique a surgi, là où précédemment il n'y avait rien... Ces choses ont été faites dans la pensée qu'elles allaient nous survivre. Nous sentons que nous sommes passagers, éphémères et nous voudrions perpétuer la mémoire de notre nom. Nous aimerions que notre nom soit cité en rapport avec un monument, une oeuvre d'art, peinture ou sculpture, mobilier ou quoi que ce soit. On s'estime très heureux quand, de son vivant, il y a une rue ou une avenue, un square, une place qui porte notre nom. Mais, lecteur, j'en reviens toujours à ce que je disais: Quel profit aurons-nous de ces choses quand nous arriverons à la frontière du pays où l'on ne travaille plus?

Hélas! Il est un lieu où, les yeux étant ouverts, on ne voit plus. C'est le pays de la nuit. Et quelle nuit! Sur cette terre, il est très rare que la nuit soit sans un rayon de lune ou sans la clarté blafarde d'une étoile. Mais, dans le pays vers lequel tous les humains se dirigent, il n'y a aucune clarté. Le soleil est absent. La lune est absente. Les étoiles sont absentes. Le matin ne vient jamais. Oh! les horreurs indescriptibles de cette nuit.

J'ai dit que tous les humains portaient leurs pas vers ce sombre lieu. Oui, tous ceux qui ont aimé le péché et qui aiment le péché, et qui ont refusé de régler une fois pour toutes, devant Dieu, cette terrible question du péché. Cette petite feuille est lancée comme la feuille d'un arbre qui est emportée par le vent. Nous les avons tous vues ces feuilles d'automne tourbillonnant au vent... Et cet écrit atteindra peut-être une personne qui aime le péché et qui se complaît dans le péché. Attention! Je suis placé sur votre route uniquement pour vous dire, que le péché n'est plus... au pays dont je vous ai entretenu, mais les épouvantables conséquences du péché demeurent... et pour l'éternité.

Quelqu'un dira: "Je traîne en effet, une bien lourde chaîne... Oh! Si vous pouviez lire dans mon coeur. J'ai une lassitude poignante. J'en ai assez. Le péché m'a abominablement trompé. Il m'avait beaucoup promis dans les jours de ma jeunesse..." Lecteur, je vois de grosses larmes couler sur des joues flétries. Je vois des vies ruinées, perdues, gaspillées... Des coeurs ulcérés, meurtris.

Vaincus! Désespérés! Prenez courage! La CROIX DE GOLGOTHA est pour les vaincus. Regardez le Christ de Dieu, mourant dans la honte et le mépris. Il est sur le bois Celui que le ciel adore. Regardez-Le! Détournez résolument vos regards de vous-mêmes! Son coeur? Jésus avait dit: "Je suis débonnaire et humble de coeur". Sur la Croix du Calvaire, l'Homme de douleurs dit: "L'opprobre m'a brisé le coeur..." Ah! Le coeur du Sauveur fut brisé. Son corps? Il y aurait beaucoup à dire sur le corps de Jésus. Sachez, ami lecteur, que l'offrande du corps de Jésus fut faite une fois pour toutes.

Pouvez-vous dire, que Christ a porté vos péchés en Son corps sur le bois? Écoutez cette merveilleuse déclaration de l'apôtre saint Jean: "Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie..." Cet apôtre insiste tout particulièrement sur le fait qu'il a vu. Il dit encore: "Nous avons vu... ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons..."

Oh! Lecteur, avez-vous vu ce que l'apôtre avait vu? La vie éternelle manifestée dans la personne de Christ ici-bas? Vous êtes-vous arrêté devant la Croix? Ou n'avez-vous jamais eu une pensée pour le divin Crucifié? Il faut que je vous dise encore trois choses.

J'ai vu Jésus, là-bas, au sombre Calvaire. Je L'ai vu élevé entre le ciel et la terre sur une potence sinistre au lieu appelé Crâne. Ses mains et ses pieds étaient percés. Sa tête était couronnée d'épines. Son cri douloureux était: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" Il mourait pour moi. Il était mon remplaçant dans ce solennel isolement... Il cherche des consolateurs et Il n'en trouve point, et au-dessus de Sa tête, le ciel est d'airain... Dieu étant sourd à Sa plainte.

Je vois maintenant Jésus ressuscité et monté au ciel. Le Sauveur n'est plus couché dans une froide tombe. Il est assis à la droite de la Majesté dans les splendeurs ineffables de la maison du Père. Je sais bien que l'on continue à représenter Jésus sur la croix. Grâce à Dieu, Il a été sur la croix. Mais Il n'y est plus. L'Écriture Sainte déclare que Dieu l'a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom. Ah! Lecteur, combien le Sauveur est grand et magnifique. Il est "dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme..." L'exaltation du Fils de Dieu ressuscité et vainqueur de la mort est incomparable.

Bientôt, je verrai Jésus dans toute Sa divine beauté. Il est bien dit que "tout oeil le verra". Mais quand Il viendra avec les nuées, les tribus de la terre se lamenteront. Christ, l'Humilié de la croix, va, revendiquer Ses droits à l'égard de la terre... Et toutes les tribus se lamenteront à cause de Lui. Oui, amen. Mais le croyant - et par grâce je fais partie de cette heureuse compagnie - le croyant verra le Sauveur avec ravissement. Point de terreur. Point de crainte, point d'angoisse. Il vient d'abord pour chercher les Siens. Fait merveilleux: "Quand Il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme Il est".

C'est par un regard que l'homme tomba dans le péché. N'est-il pas écrit: "Et la femme vit que l'arbre était bon à manger..." Il s'agit d'Ève dans le jardin d'Éden. Ce qui la perdit, en tout premier lieu, ce fut la convoitise des yeux. Un regard... et le péché est entré dans le monde. Vous savez, lecteur, qu'il n'y est pas entré seul. Il a amené avec lui l'esclavage du péché, la mort et le jugement. C'est par le regard de la foi que vous pouvez à l'instant même être sauvé. Il faut regarder à Jésus qui mourut pour votre délivrance. Si vous n'avez pas vu le Sauveur expiant vos forfaits, laissez-moi vous le dire, vous n'avez rien vu. Écoutez la voix douce et tendre qui s'adresse encore à vous: "Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre".

M.C.

 


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