Le Chemin


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 NOMBREUX sont les souvenirs qui sont évoqués par une route. En considérant son histoire, nous voyons défiler devant nos yeux un interminable cortège de personnes. Ce cortège est composé de toutes les créatures humaines qui, de leurs pieds, ont foulé ce chemin. D'abord, il faut le dire, quelqu'un s'est avancé le premier dans une direction déterminée. Quand cela a-t-il eu lieu? Il y a déjà de longs siècles. Nos aïeux aussi ont marché sur la route. Que sont-ils devenus? Où sont partis nos ancêtres? Ils ont disparu de la scène de ce monde. Un jour on ne les a plus vus. On a remarqué leur absence. Mais le chemin, lui, est resté.

Oh! de combien de choses, dans la suite des âges ce chemin a été l'impassible témoin! Beaucoup de personnes se sont croisées sur la route. Il y a eu des riches, des gens fortunés; il y a eu des gens vivant dans le luxe et dans l'opulence et qui ne refusaient jamais rien à leur coeur. Il y a eu aussi des pauvres. Ce fut peut-être le plus grand nombre. Il y eut des déshérités, des nécessiteux, des miséreux, des affamés. Je vois aussi encore des individus louches s'avancer sur ce long ruban que constitue la route. Je vois des brigands, des malfaiteurs, des gens toujours en quête d'un mauvais coup. En fermant les yeux, je vois... des armées victorieuses. Elles ont passé martelant le sol d'un pas cadencé, au son de quelques marches militaires; j'entends le bruit du sabot des chevaux. Parfois aussi des armées vaincues, des armées en déroute ont emprunté cet itinéraire. Alors ce fut un lamentable spectacle d'hommes hâves, minés par la fièvre, fourbus, blessés, éclopés. Alors, en ces jours de tristesse, un homme tombait sur le bord de la route et ne se relevait pas.

Il y a eu aussi les convois funèbres qui ont passé par là. Pour les uns ce furent de grandioses funérailles. La foule était rangée des deux côtés de la route pour voir défiler le cortège, dans un recueillement profond. Il y a ceux dont le cercueil fut placé sur une prolonge d'artillerie... Mais je vois des mères qui ont marché... les yeux rougis derrière le corbillard des pauvres. Je vois des fronts inquiets, soucieux... des visages reflétant la détresse, des traits crispés, angoissés...

O chemin... si seulement tu pouvais nous livrer tes secrets! Combien de choses tu aurais à nous dire. Tu as été le témoin oculaire de tant de drames. Ta poussière fut arrosée de sueur. Ton sol fut baigné de larmes. Les générations ont succédé aux générations et combien légère fut la trace laissée par, chacune d'elles. Pourtant, ô chemin, tu connais tant de faits, ne voudrais-tu pas nous dire aujourd'hui quelque chose?

Le chemin nous a dit: " J'ai porté des milliers et des milliers d'hommes; jamais je n'ai porté UN HOMME JUSTE." Ceci vous surprend peut-être, mais en y réfléchissant, combien cela est vrai. Un homme juste, pratiquement juste, est un homme dans les voies de qui il n'y a point de mal. Ce que nous dit la route n'est qu'un faible écho d'une autre parole, d'un autre langage: celui des Saintes Écritures. Que disent-elles: " Il n'y a point de juste, non pas même un seul! " Le témoignage de la route concorde en tout point avec celui de l'Écriture. De plus, notre conscience, nos pensées doivent convenir que c'est hélas! bien vrai "IL N'Y A POINT DE JUSTE."

Combien souvent nous entendons dire: "Cet homme est loin d'être irréprochable; mais c'est un brave homme, il est bon. Il ne ferait pas de mal à qui ou à quoi que ce soit." Voulez-vous que nous interrogions encore le chemin? Qu'a-t-il, en l'occurrence à nous dire: "Jamais, parmi les foules qui ont suivi cette trace, je n'ai trouvé un homme qui fut bon." Or, l'Écriture aussi déclare: " Il n'y en a aucun qui exerce la bonté... NUL N'EST BON, sinon un seul, Dieu." Il faut donc accepter ces vérités et reconnaître que nous ne sommes pas justes et que nous ne sommes pas bons.

J'aimerais vous parler à présent, d'un autre chemin: celui de notre choix. C'est le chemin dans lequel nous sommes entrés de propos délibéré, volontairement, sous l'effet d'aucune contrainte. Le prophète inspiré déclare: " Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés CHACUN VERS SON PROPRE CHEMIN... " Le Seigneur Jésus Lui-même a appelé ce chemin: le chemin spacieux. Je vous dirai tout à l'heure où aboutit ce chemin large. Mais d'abord considérons-le en lui-même, un petit instant. Les enfants des hommes ne sont pas à l'étroit sur le chemin de leur propre volonté. Ils ont tout l'espace voulu pour marcher, courir, sauter, danser et cela tout à leur aise, sans que rien ne les gêne sinon leur mauvaise conscience.

Oh! considérez ces créatures humaines aussi nombreuses que les fourmis, s'acheminant sur cette voie spacieuse. Il est bien vrai qu'il y en a aussi qui sont tristes parce qu'elles sentent peser lourdement sur leurs épaules le fardeau intolérable du remords. Oui, quel est ce poids accablant que certaines portent lié entre leurs deux épaules? C'EST LE FARDEAU DU PÉCHÉ. Péché? N'oublions pas qu'il "n'y a point de juste... et il n'y en a aucun qui exerce la bonté."

J'ai dit que les hommes ne sont pas à l'étroit sur le chemin large. S'il y en a quelques-uns qui sentent profondément leur misère morale, par contre le plus grand nombre se livre à de joyeux ébats. Les divertissements ne manquent certes pas! Quand les plaisirs? les distractions, les joies sont périmés, voici que surgissent tout de suite de nouveaux amusements.

Il est une chose qui ne s'est encore jamais vue sur la route. C'est un voyageur arrêté et se reposant. Pourquoi les hommes ne peuvent-ils donc pas faire halte et se reposer. Parce que le Tempe, avec une force irrésistible pousse tous les humains. On entend dire parfois pour se justifier de ses paroles ou de sa conduite: Nous tuons le temps. Quelle folie de s'exprimer de cette manière. Dites-moi, lecteur: Est-ce nous qui tuons le temps ou bien est-ce le temps qui nous tue? Poser la question, c'est aussi y répondre. Le temps fuit et nous entraîne. Nous ne pouvons nous soustraire à ses effets. La route qui nous conduit vers l'éternité, s'abrège de seconde en seconde. Que pouvons-nous changer à cela? Rien!

Le Temps est donc le grand meurtrier, puisque c'est lui qui nous tue. Combien de générations n'a-t-il pas supprimées les unes après les autres sur la route spacieuse? Mais, grâce à Dieu, j'ai entendu parler avec une voix infiniment douce, D'UN AUTRE CHEMIN. Aussi, je voudrais vous dire ce que je sais à ce sujet. Il s'agit du chemin étroit. Où mène-t-il, ce chemin-là? Il mène à la vie. Qui ne voudrait avoir la vie? Qui ne voudrait posséder la vie éternelle? Écoutez ce que dit le Seigneur Jésus: " Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie; nul ne vient au Père que par moi."

Un jour, en effet, le Fils de Dieu est venu dans ce monde. Il était saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs. Jésus a, Lui aussi, foulé les sentiers de cette terre. Il fut un étranger sur la terre. Il était un Homme du ciel sur la terre. Il demeura inconnu du genre humain. Alors qu'Il était rejeté de tous, Il gravit un jour les pentes de la colline de Golgotha. Oh! quel amour que son amour! Arrivé au lieu appelé Crâne, Jésus fut crucifié. Une des conséquences de la mort de Christ, c'est que le voile du Temple se déchira en deux depuis le haut jusqu'en bas. Il y avait un temple à Jérusalem. Dans ce temple un voile séparait le lieu saint où se tenaient les sacrificateurs du lieu très saint où seul, le souverain sacrificateur entrait une fois l'an. Quel était la signification de ce voile? Il faisait séparation entre Dieu et l'homme. Il faut que vous sachiez qu'il y a une distance immense entre le Dieu saint et votre âme coupable. Le péché a fait séparation entre Dieu et l'homme. L'homme ne pouvait pas s'approcher de Dieu. Le voile demeurait, subsistait, indiquant que le chemin des lieux saints n'était pas manifesté. Mais maintenant le voile est déchiré. C'est Dieu Lui-même qui a déchiré le voile pour nous dire que le croyant en Jésus a une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints, par le sang qui a été répandu, PAR LE CHEMIN NOUVEAU ET VIVANT... Le chemin des lieux saints est aujourd'hui manifesté. Lecteur, ne voudriez-vous pas passer par ce chemin-là? Oh! faites-le. Vous ne vous en repentirez jamais. CE CHEMIN MÈNE A DIEU. Il mène vers le ciel. Il conduit vers la gloire. C'est un chemin qui monte. C'est un chemin qui va au-delà des plus purs sommets et des astres d'or. Vous êtes fatigué sur le chemin large et où vous conduit-il? Hélas! il faut que je vous le dise...

La route spacieuse mène à la perdition. Je ne puis mieux faire que de citer textuellement ce que disent les Saintes Écritures sur ce très important sujet, "Entrez par la porte étroite; car large est la porte, et spacieux LE CHEMIN QUI MÈNE A LA PERDITION, et nombreux sont ceux qui entrent par elle." Voyez-vous lecteur où conduit le chemin large? Il ne conduit pas à Dieu. Il mène à l'éternel malheur, à l'éternelle angoisse, à l'éternelle nuit! C'est un chemin non pas de bénédiction, mais de malédiction; non pas de vie, mais de mort; non pas de félicité, mais de tourments.

Il se peut que vous soyez encore sur le chemin large. C'est la route favorite de la plupart des hommes. Pourtant les avertissements abondent. Il y a des poteaux indicateurs, des bornes kilométriques. La signalisation est parfaite. Partout je vois écrit: DANGER. Ne brûlez pas les signaux. Tenez compte des feux rouges la nuit et des drapeaux rouges le jour. Votre route vous mène tout droit à l'étang de feu. Vous êtes sur un mauvais chemin. Oh! prenez garde, CE CHEMIN, votre chemin, PEUT SE TERMINER d'un instant à l'autre.

Encore un mot sur la route bénie. C'est le chemin de la VIE. C'est le chemin de la paix.C'est un chemin excellent; c'est le chemin de la sainteté. C'est le vrai chemin. C'est le droit chemin. Je pourrais vous citer encore d'autres titres en rapport avec ce chemin qui mène aux cieux.

Quelle route parcourez-vous? Quel chemin foulez-vous? Oh! réfléchissez à ces choses; il en vaut bien la peine puisque c'est votre âme immortelle qui est en jeu... Si vous êtes persuadé, convaincu que vous êtes encore sur la route spacieuse, quittez cette pente fatale. Venez à Jésus. Lecteur, quel chemin foulez-vous?... Quelle route parcourez-vous?

M. C.

 


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