Le Soir


*Retour à la page d'accueil *Retour à la page précédente

 "L'homme sort à son ouvrage et à son travail, jusqu'au soir."

Psaume 104, verset 23.

Ces paroles ont été prononcées il y a bien des siècles déjà, et elles sont tout aussi vraies maintenant que lorsqu'elles sortirent de la bouche du psalmiste. Le matin éveille les humains et il les conduit sur le chemin du devoir. L'un va à son bureau; un autre se rend à l'usine; un troisième porte ses pas aux champs. Ainsi chacun s'achemine vers le lieu de ses occupations. Parfois l'oiseau chante sur la branche, quand l'homme se dirige là où l'appelle son travail. Parfois la bise d'hiver souffle, et la route blanchie par la neige conserve soigneusement l'empreinte des pas. Chaque matin les humains vont de cette manière vers "le connu" et "l'inconnu", vers ce qui est "prévu" et ce qui ne l'est pas. L'homme s'en va conduit par l'aube bienfaisante. Il sort, dit l'Écriture, à son ouvrage et à son travail.

Maintenant demandons-nous, ami lecteur, ce que cet homme rapportera le soir quand l'ombre s'étendra sur la terre silencieuse? L'homme l'ignore complètement. Il ne sait ce que la route mystérieuse qu'il suit, lui réserve: accidents, chagrins, peines, difficultés, déceptions. Il y a aussi ceux que l'on a laissés à la maison et à qui on a dit hâtivement: "Adieu". Que de choses peuvent survenir aussi à ces êtres chers que l'on a laissés au foyer. On guettera le soir, le retour de l'absent pour annoncer une fâcheuse nouvelle. Oh! combien souvent il y a des retours à la maison, pénibles et douloureux. Combien tout est incertain.

Pauvre pèlerin, toutes les choses mentionnées plus haut, t'épient sur la route d'un jour. Il y a aussi la fatigue qui t'attend et qui t'atteindra sûrement, nos forces étant si limitées. D'autre part, nous vivons dans des temps, à tous points de vue, difficiles. Ce n'est donc pas étonnant si le soir, quand on te rencontre sur le chemin, revenant au foyer, tu es pensif et parfois même inquiet. Ton fardeau ne s'est pas allégé. Loin de là;~ il s'est au contraire accru par les incidents d'une nouvelle journée achevée. Cette histoire est-elle peu commune? Hélas non! c'est l'histoire de tous les humains quel que soit le rang qu'ils occupent dans l'échelle sociale.

Mais, je voudrais vous parler d'un autre soir, le grand et solennel soir de la vie. Alors le soleil de l'existence baisse rapidement à l'horizon. Encore un instant et il aura disparu. Ce soir, est-il pour vous, lecteur, un beau soir, plein d'heureuses et douces perspectives, ou est-il chargé des sombres nuages de l'inquiétude? L'avenir, le futur est-il pour vous incertain? Avez-vous une espérance? Ou bien, lecteur, êtes-vous sans Dieu, sans Christ, sans espérance? Ah! si vous n'avez pas le pardon de vos péchés il n'est pas étonnant que dans votre ciel roulent les épais nuages de la terreur et de l'anxiété. Pourtant, il faut le dire, le cacher ne servirait à rien: le voile épais du mystérieux Au-delà va s'ouvrir. Le rideau va se lever comme dans un théâtre. Bientôt vous allez contempler, saisi de ravissement ou glacé d'effroi, les réalités du monde invisible. Lecteur, une fosse béante est sous vos pas. Est-ce pour vous un gouffre d'ombre? Ou, la mort est-elle pour vous le chemin qui vous introduira dans les ineffables douceurs du paradis en attendant les incomparables splendeurs de la gloire? De toute façon le temps où chacun se trouvera en présence de vérités, approche à pas rapides. Les illusions trompeuses, les mensonges, les mirages, les vaines apparences vont cesser.

Je vous transmets le message de l'Écriture sainte. AVANT LE SOIR, VOUS AVEZ DES CHOSES CAPITALES A FAIRE. Vous devez même vous acquitter tout de suite de certains devoirs pressants, car il arrive aussi fréquemment que le soleil se couche pendant qu'il fait encore jour. Que de colonnes brisées s'offrent à nos regards attristés quand nous franchissons la porte d'un cimetière! Oui, que de vies fauchées à la fleur de l'âge! Aussi le sage Salomon dans ses écrits divinement inspirés dit à chaque enfant des hommes: " Et souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse, AVANT que soient venus les jours mauvais... " Voilà ce qui caractérise les premières ombres du soir: jours mauvais, infirmités, soucis de la fin d'une carrière, endurcissement, indifférence à l'égard des choses de Dieu. L'âme dit alors: " je n'y prends point de plaisir." Dieu exhorte et conjure l'homme à se souvenir de Lui "avant" ces mauvais jours. Le diable dit: "Après". L'ennemi veut vous amener dans le gouffre. Dieu veut vous faire éviter ce gouffre. Mais qui est encore Celui dont vous devez vous souvenir? C'est Jésus, Celui qui fut cloué à la croix et qui est mort entre deux brigands. Est-Il votre Sauveur? Êtes-vous délivré du fardeau de vos péchés? Oh! n'attendez pas les ombres du soir de la vie pour être déchargé de ce poids accablant. Allez sans tarder à Jésus. Il ne repousse personne, je puis même vous dire que Jésus vous attend.

La voix du Prédicateur se fait plus pressante, car il dit "... avant que s'obscurcisse le soleil, et la lumière... au jour où tremblent les gardiens de la maison, et où se courbent les hommes forts." Langage d'une beauté saisissante. Quand les gardiens d'une maison tremblent, celle-ci est fortement menacée. Les bras autrefois vigoureux, s'affaiblissent de plus en plus. Lecteur, c'est la décrépitude qui caractérise le soir de la journée. Quelle description frappante des misères de la vieillesse: " ... où se courbent les hommes forts." Dans les jours de sa jeunesse l'homme marchait le front haut, ses yeux interrogeant un horizon lointain. Avec le soir le front se penche vers la terre. Il semble que les yeux se rivent sur la tombe. Pourquoi se courber? Ah! la main du temps a déposé sur vous un fardeau. L'homme se courbe sous le poids écrasant des années. Bientôt il s'affaissera complètement. En attendant il emprunte le bâton de la vieillesse pour l'aider à porter son fardeau. Mais au bord de la tombe, ce bâton ne rencontre plus la terre ferme. Le vieillard va tomber dans la fosse béante. Lecteur! écoutez cette voix qui se fait toujours plus suppliante. N'attendez pas le moment où tout s'efface et disparaît pour vous occuper de votre âme. Pour vous, la nuit, la longue nuit s'approche. Il faut vous mettre en règle avec Dieu. Dans des pays froids j'ai vu des maisons qui s'étaient écroulées à cause de la neige. Ce n'était pas les premiers flocons qui avaient occasionné ce désastre. Mais la neige continuant à tomber, le fardeau si léger au début, est devenu d'un poids considérable. Il en est ainsi du poids des années. Aussi, c'est comme si Dieu disait à l'habitant de cette maison menacée: " Sors AVANT que la ruine complète soit là." Que penseriez-vous d'un homme qui dirait: " Non, je ne crois pas que ces flocons si légers puissent causer ma perte." Que diriez-vous d'un semblable langage? Ne serait-il pas celui d'un insensé? Lecteur, avant qu'il ne soit trop tard, il faut vous tourner vers Dieu. Confessant votre misère morale, il vous faut recevoir Jésus comme Sauveur.

Le sage Salomon ajoute encore: " car l'homme s'en va dans sa demeure des siècles, et ceux qui mènent deuil parcourent les rues; - avant que le câble d'argent se détache, que le vase d'or se rompe, que le seau se brise à la source, et que la roue se casse à la citerne." N'écouterez-vous pas la voix du Prédicateur? Oh! venez à Jésus. Venez avec vos péchés. Venez tel que vous êtes. Alors le soir n'aura plus de terreurs, ses ombres ne vous inspireront plus de frayeur. Savez-vous ce qu'est le câble d'argent? N'est-ce pas la moelle épinière? Mais, dites-moi, votre vie n'est-elle pas suspendue comme par un fil au-dessus de la tombe? Ce fil fragile, s'il en fut, peut se détacher d'un instant à l'autre. Alors lecteur, que deviendra votre âme? Dites-moi: Êtes-vous sauvé? Votre coeur cessera aussi bientôt de battre. Les contractions de cet organe se feront de plus en plus faibles, puis s'arrêteront complètement. Le torrent sanguin ne sera plus chassé dans toutes les ramifications du système circulatoire. Le coeur d'Adam a cessé de battre. Votre coeur cessera aussi de faire entendre ce tic-tac auquel vous êtes tellement habitué que vous n'y prenez plus garde. Oh! avant les ombres épaisses du soir, venez à Christ. La tête aussi, ce vase d'or, se rompra. Maintenant vous pensez, vous réfléchissez, votre tête travaille sans cesse. Bientôt comme un vase brisé la boîte crânienne laissera échapper son contenu. Mais votre âme, où sera-t-elle? Serez-vous dans les tourments ou avec Jésus? Lecteur, occupez-vous aujourd'hui de votre âme. Plus tard, sera sans doute TROP TARD!

M. C.

 


*Retour à la page d'accueil *Retour à la page précédente