Aux Pauvres


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 Pauvre! C'est à vous que je destine ces quelques lignes et, croyez-le, elles sont écrites par un ami qui s'intéresse d'une manière toute spéciale au sort des déshérités, des ignorés, des parias; en un mot, à tous ceux qui, pour une cause ou pour une autre, sont venus lamentablement échouer au rivage de la misère. Cette petite feuille jetée aux quatre vents des cieux, vous trouvera je ne sais où. Peut-être sera-ce sur le bord d'une route ou sur le trottoir d'une rue, dans quelque ville, tendant la main aux passants. Peut-être sera-ce dans une misérable mansarde, sous les combles d'une masure, dans un quartier populeux d'une grande cité. Cette feuille vous atteindra-t-elle dans l'humble chaumière de quelque hameau perdu? Qui sait si elle ne vous parviendra pas alors que vous êtes étendu sur un lit d'hôpital, sans ressources et, ce qui est infiniment plus triste, sans un ami qui jamais, jamais ne vient se pencher avec tendresse sur votre infortune? Aussi, je vous demanderai de prendre connaissance avec attention et sérieux, du message qu'aujourd'hui j'aimerais vous adresser. Si, je vous dis cela, cher ami, c'est parce que le sujet est important et vos plus chers intérêts sont en jeu.

Mais qu'est-ce tout d'abord qu'un pauvre? Pauvre veut dire: dépourvu ou mal pourvu du nécessaire. Un pauvre est à plaindre, il inspire la pitié. Étant pauvre, vous avez fait sans doute bien des fois, la douloureuse expérience de la dureté du coeur des hommes. Est-ce une raison pour se décourager? Pas du tout, et je vais vous entretenir un instant de Celui qui fut et qui demeure le grand Ami des pauvres. Il faut, pour comprendre le sort des humains et sympathiser avec eux dans leurs circonstances, avoir vécu ces circonstances. Celui dont je vous parle maintenant a vécu dans la pauvreté. Donc, Il comprend et prend part aux souffrances, car Il a été le vrai pauvre. Comment êtes-vous pauvre? L'avez-vous toujours été? Pourquoi l'êtes-vous devenu? Voilà autant de questions auxquelles je ne saurais répondre. La pauvreté est peut-être pour vous un héritage légué par vos parents, si l'on ose s'exprimer ainsi. Tous ceux qui naissent dans ce monde, n'ouvrent pas leurs yeux au jour, dans un somptueux palais. Qui sait? Vous avez connu un revers de fortune et après avoir vécu dans l'aisance, je dirai même dans l'opulence, à la suite d'une opération commerciale ou financière qui a mal tourné pour vous, vous portez maintenant ce titre auquel vous n'avez jamais aspiré: vous êtes pauvre.

Mais, pour l'Ami dont je vous ai parlé il y a un instant, tout est bien différent. Si vous êtes dépourvu du nécessaire, ce n'est pas de votre gré et je suis persuadé que s'il ne s'agissait que votre volonté, vous ne resteriez pas pauvre une heure de plus. Que de vains efforts n'avez-vous déjà pas tentés pour perdre ce titre que personne n'envie et dont vous êtes chargé comme d'un douloureux fardeau. Tel ne fut pas le cas du vrai Pauvre. Volontairement, par amour pour nous, Il s'est appauvri. Vous me dites: "Mais de quel personnage étrange voulez-vous donc m'entretenir?" Eh! bien, j'aime à vous dire son Nom si doux. C'est: Jésus. Personne n'a jamais été riche comme Lui. Il est le possesseur des cieux et de la terre. À son service, Il a le monde des anges et Il vit dans les délices du troisième ciel. Mais Il s'est appauvri. Il naquit à Bethléhem dans une étable, sans un berceau. Son père? Un pauvre charpentier de Nazareth. Sa mère? Une humble habitante des montagnes de Judée. Aussi, l'Écriture Sainte dit: "Il a vécu dans la pauvreté". Personne avant Lui ni personne après Lui n'a jamais été et ne sera pauvre comme Il le fut. Pour vous convaincre de ce que j'avance, lisez Son histoire dans les évangiles.

Jésus vint sur la terre porter aux hommes le glorieux message, du salut. Quand il s'agit du salut, je dois vous dire tout de suite que dans ce domaine vous êtes la classe privilégiée. Les propres paroles du Sauveur furent: "L'Évangile est annoncé aux pauvres". Dans votre existence, vous avez été peut-être souvent déçu dans votre attente quand vous espériez quelque secours d'une oeuvre philanthropique, d'un parent, d'un passant, d'un comité d'assistance. Avez-vous déjà dit votre peine à Jésus? Il a dit: "Quiconque demande, reçoit". Quiconque, c'est vous qui lisez ces lignes. Demander est l'acte requis; recevoir est le résultat. Jamais personne n'a tendu en vain la main, à ce grand Ami.

Vous serez peut-être surpris d'apprendre que votre histoire se trouve racontée dans les pages des saints évangiles. Aussi, je me hâte de vous la dire. Dans le voisinage d'une ville appelée Jéricho, un pauvre aveugle mendiait. Entendant le bruit d'une grande foule qui passait, il demanda ce dont il s'agissait. On lui répondit: "C'est Jésus le Nazaréen". Alors, sa prière plaintive fut: "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi". Les foules lui enjoignent de se taire. "Le grand prophète, semblent-elles dire, ne peut s'occuper de toi. Tu n'as pas un grand nom sous le soleil, ni de maison à Jéricho. Tu ne pourrais citer le nom de ta rue, et encore moins celui de ta demeure." Mais Jésus, ému au cri de ce pauvre ignoré, s'est arrêté. Le voyez-vous? Celui qui commande au soir et au matin, aux flots de la mer, Celui qui est le Dieu de toute chair, ordonnant qu'on Lui amène l'aveugle? Et, quand cet homme approche, Jésus l'interroge. Que va-t-Il lui demander? Es-tu pauvre? Pourquoi et depuis quand l'es-tu? Non, mais "Que veux-tu que je te fasse?" L'aveugle aurait pu dire: "Seigneur, que tu m'enrichisses". Et le Seigneur aurait pu enrichir ce déshérité. Mais le cri du coeur de cet infirme est: "Que je recouvre la vue". À l'instant son voeu le plus cher fut exaucé. Et il suivit Jésus.

Nous sommes obligés de parler d'une misère: la misère morale. Savez-vous que tout homme est dans la nuit? Aveugle et ruiné, l'homme a besoin d'un Sauveur. Ensuite chaque homme a une dette envers Dieu. Cette dette est impayée tant que nous ne nous sommes pas tournés vers le Fils de Dieu. Quand on est pauvre, on ne peut s'acquitter de ses dettes et les créanciers vous accablent. Quelle est cette dette? Votre conscience ne vous reproche donc rien? N'avez-vous jamais foulé aux pieds la loi de Dieu? Cette loi sainte et rigide, fait entendre sa voix; elle réclame la sentence contre la violation de ses droits outragés. Connaissez-vous l'article premier du code sacré: "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur". Voici l'article dernier: "Tu ne convoiteras pas". Avez-vous toujours aimé Dieu de tout votre coeur? Non, soyons sincères. Moi non plus, je ne l'ai pas fait. Par contre, nous nous sommes rendus coupables, de ce que la loi défend. Nous sommes donc passibles du jugement. Aussi, il vous faut quelqu'un qui prenne votre cause en main. Et c'est ce que Jésus a fait. Il est allé à la croix et sur ce sombre gibet, Il a expié les péchés de tous ceux qui croient en son oeuvre bénie. La dette étant payée, la rançon étant versée, nous avons La paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ. Nous apprenons aussi, ô mystère, que Dieu nous a bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, en Christ. Salomon a dit: "La bénédiction de l'Éternel enrichit". Aussi, nous pouvons lire ainsi la déclaration de l'apôtre Saint Paul: "Il nous a enrichis de toute richesse dans les lieux célestes en Jésus".

Pauvres, nous l'étions; misérables, nous l'étions aussi. Le croyant est maintenant riche d'une richesse dont l'inventaire est impossible. Et tout est en sûreté dans les lieux célestes.

Laissez-moi vous adresser encore cette supplication: "Demandez... demandez". Adressez-vous à Celui qui donne et qui pardonne. Ne voulez-vous pas le faire après la lecture de ces lignes? Votre sort sera changé. Votre coeur débordera de joie. Vous connaîtrez pour vous-même cette vérité bénie: "Étant riche, Il a vécu dans la pauvreté", c'est-à-dire: "Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur des pécheurs", "afin que par sa pauvreté, vous fussiez enrichis". Puissiez-vous, ami lecteur, savoir pour vous-même ce que l'Écriture appelle, "les richesses de sa grâce", "les richesses de la gloire", et "les richesses insondables du Christ". Souvenez-vous que "Dieu est riche en miséricorde". Or, c'est précisément de miséricorde dont nous avons besoin. La miséricorde de Dieu vous épargnera le châtiment que vous avez justement mérité à cause de vos péchés et la grâce vous donnera ce que vous n'avez pas mérité. Ne jetez pas cette petite feuille que vous venez de lire mais à cause de la valeur infinie de votre âme venez aujourd'hui même au Sauveur.

M.C.

Ton douloureux trépas abolit nos crimes;

Sous nos pieds tu fermas les affreux abîmes.

Gloire au Fils du Très-Haut!

Gloire à toi, saint Agneau!

Nous te louons, Seigneur, Toi dont la souffrance

Nous acquit paix, bonheur, pleine délivrance!

 

Oui, pour nous enrichir du ciel, de Toi-même,

Tu daignas t'appauvrir, Toi, le Dieu suprême.

Gloire au Fils du Très-Haut.

Gloire à Toi, saint Agneau.

Reçois de notre coeur l'amour et l'hommage;

Qu'il soit, divin Seigneur, à toi sans partage.

 

"Tel fait le riche et n'a rien du tout; et TEL SE FAIT PAUVRE ET A DE GRANDS BIENS."

Proverbes, chap. 13, verset 7.

"Or il s'y trouva UN HOMME PAUVRE et sage, qui délivra la ville par sa sagesse; mais PERSONNE NE SE SOUVINT DE CET HOMME PAUVRE."

Ecclésiaste, chap. 9, verset 15.

"Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment ÉTANT RICHE, il a vécu DANS LA PAUVRETÉ POUR VOUS, afin que par SA PAUVRETÉ vous fussiez ENRICHIS."

Deuxième Épître aux Corinthiens, chap. 8, verset 9.

"Digne est l'Agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance, ET RICHESSE, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction."

Apocalypse, chap. 5, verset 12.


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