"HEUREUX"

Un de nos cantiques chinois favoris commence ainsi:

ou: "Le coeur de tout homme cherche le bonheur", ce qui est bien vrai.

Je crois que Fu est le caractère le plus commun et le mieux connu en Chine. Vous le trouvez écrit sur les murs, en briques de différentes couleurs, en inscriptions de près de deux mètres de haut. Au moment du Nouvel An, les Chinois peignent ce mot sur de grandes feuilles de papier rouge qu'ils collent sur leurs portes. On en fait aussi des garnitures de broches et d'épingles; et de fait, où que vous alliez, dans toutes les contrées de la Chine, vous rencontrerez ce mot "Fu".

Pourquoi cela? Parce que le coeur de chaque homme, femme ou enfant en Chine cherche ce dont parle ce caractère, le bonheur. Et, quant à cela, la Chine ne diffère pas des autres pays. En France ou en Suisse il en est exactement de même; et, si nous sommes honnêtes, nous reconnaîtrons tous que nous désirons être heureux.

Mais les uns cherchent le bonheur d'une manière, les autres d'une autre. Quelques-uns essayent de l'atteindre en prenant de la drogue ou en jouant pour de l'argent; d'autres, en allant au cinéma ou au théâtre. Certains poursuivent la fortune ou le pouvoir; mais le coeur reste toujours le même: où qu'on aille et quels que soient les moyens mis en oeuvre "le bonheur est ce que les hommes recherchent".

Mais l'atteignent-ils? S'ils sont honnêtes, ils doivent reconnaître qu'ils ne trouvent pas dans ces choses le véritable bonheur. Il y a eu un homme qui possédait tout ce que le monde peut donner et qui a dû s'écrier: "Vanité des vanités! Tout est vanité!"

Mais DIEU désire-t-il que nous soyons malheureux? Non, certainement non, et Il dit: "Bienheureux l'homme dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert". Tel est le moyen, et le seul moyen, par lequel un homme peut être réellement heureux ici-bas.

Le Seigneur Jésus a dit: "Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos".

Le mot Évangile en chinois signifie "Heureux son". Dieu désire nous donner le Repos et le Bonheur, mais -- c'est triste à dire -- bien peu de gens croient en Lui, et les autres cherchent à atteindre ces choses par leurs propres moyens, non pas par celui que Dieu leur offre, et ainsi ils ne trouvent jamais à satisfaire leur coeur.

Mais je crois entendre certains de mes lecteurs dire: "Oui, tout cela est vrai. Je sais qu'il n'y a pas de vrai bonheur en dehors de Jésus Christ; je suis venu à Lui, Il a pardonné ma transgression, Il a couvert mes péchés, Il m'a donné du repos, et cependant, -- cependant je n'ai pas trouvé tout ce que j'espérais. Ce n'est pas le bonheur complet que j'attendais, ni le repos absolu dont j'avais besoin".

C'est à ceux-là que je voudrais m'adresser maintenant. C'est pour eux que notre caractère chinois a un secret à dévoiler, car, quelque étrange que cela puisse paraître, bien loin, dans ce sombre pays de Chine, et caché dans le mot le plus commun de tous, se trouve le vrai secret du Bonheur pour le chrétien. Si vous n'êtes pas un vrai croyant, si vos péchés ne sont pas couverts, fermez ce livre et allez au Sauveur sans attendre un instant de plus. Ne lisez pas même la page suivante, car si cette première grande question de vos péchés n'est pas réglée, vous ne pourrez jamais comprendre ni croire le secret que renferme le mot Fu.

Et maintenant qu'il est bien entendu que je ne m'adresse qu'à des croyants, voulez-vous examiner attentivement avec moi le caractère qui est en tête de notre chapitre. Si vous vous souvenez des leçons précédentes, vous pourrez lire seul presque entièrement: les différentes parties de Fu. A gauche est représenté un autel sur lequel se trouve un sacrifice. A droite on voit une bouche, ou, comme nous dirions un homme. Sous la bouche est dessiné un champ. Maintenant pouvez-vous deviner le secret? Eh bien, ce caractère me fait penser à un verset de la Parole de Dieu: "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent" (Rom. 12:1).

Ce n'est qu'en tant que je présente sur l'autel mon corps, moi-même, et tout ce que je possède, mes champs, ma maison, mon argent, mon tout, à Celui qui m'a racheté, que je puis être vraiment "Heureux". Après avoir dit: "Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos", le Seigneur Jésus ajoute: "Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur; et vous trouverez le repos de vos âmes". Voilà, cher lecteur, le repos auquel vous aspirez, mais le seul moyen de l'atteindre est de prendre "Son joug" sur vous, comme l'a dit le Sauveur. Qui porte un joug? Le boeuf. Et que possède un boeuf? Rien, pas même son propre corps qui appartient complètement à son maître. Un boeuf ne possède pas les champs dans lesquels il travaille; ils sont la propriété de son maître. L'apôtre Paul pouvait parler de lui-même comme d'un "esclave de Jésus Christ".

Que possède en propre un esclave? Rien, pas même son corps, sur lequel son maître a tous les droits. La maison, les champs, tout appartient au maître, et la seule chose que l'esclave ait à faire, c'est d'obéir.

Voilà le secret, cher lecteur. Vous semble-t-il pénible? Pour le chrétien, il n'y a de bonheur nulle part ailleurs. Et c'est un heureux, heureux chemin. Paul le suivait. Était-il malheureux? Lisez l'épître aux Philippiens. Elle parle de joie d'un bout à l'autre. Je pense qu'il n'y a jamais eu un homme plus heureux que l'apôtre Paul; et voyez comment, inspiré par l'Esprit de Dieu, il commente le verset 1 de Rom. 12:

"Et ne vous conformez pas à ce siècle; mais soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite." (Rom. 12:2.) Oui, quand nous présentons nos corps en sacrifice vivant, il est saint, agréable à Dieu. Mais, après l'avoir fait, nous discernons quelle est la volonté de Dieu, bonne, et agréable, et parfaite. Alors nous éprouvons que présenter nos corps en sacrifice vivant n'est pas seulement agréable à Dieu, mais nous est agréable à nous aussi. Nous voyons alors que Sa volonté est parfaite, et qu'elle est bonne.

Cher lecteur croyant, il n'existe pas d'autre chemin heureux pour vous et moi, c'est notre service intelligent. Pourrions-nous faire moins? Il nous a achetés au prix de son précieux sang. "Vous n'êtes pas à vous-mêmes; car vous avez été achetés à prix".


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