AIMEZ VOS ENNEMIS

"Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car en faisant cela tu entasseras des charbons de feu sur sa tête". (Rom. 12:20)

Il y a deux ans environ, un fermier chrétien nommé Tung, habitant la Mandchourie, fut attaqué une nuit dans sa maison par une bande de brigands. Ceux-ci le lièrent avec des cordes, lui prirent tout ce qu'il possédait et mirent le feu à sa demeure. Quoiqu'il souffrît intensément, il supporta toutes les tortures morales et physiques dans un esprit de douceur chrétienne et n'adressa aucune plainte aux autorités.

L'année passée, se trouvant en ville, il rencontra un homme malade qu'il reconnut aussitôt pour un des chefs de la bande de bandits qui l'avaient assailli. Celui-ci l'avait reconnu aussi, et il se couvrit précipitamment la figure de son manteau, espérant échapper à l'attention de sa victime.

-- Ne faites pas cela, dit M. Tung, je ne suis pas votre ennemi.

En entendant ces paroles, le brigand tomba à genoux et implora la pitié de celui qu'il avait maltraité.

-- Que vous est-il arrivé? répliqua Tung. Je vous ai dit que je ne suis pas votre ennemi. Racontez-moi ce qui s'est passé.

-- L'hiver dernier, répondit le brigand, notre bande a été chassée par les soldats du gouvernement dans le désert de Mandchourie. Nous avons perdu notre route. Il faisait excessivement froid: nous avons marché toute la nuit et mes pieds étaient gelés quand nous sommes arrivés ici à l'auberge. Voilà deux mois que j'y suis, le montant de ma note est très élevé, je n'ai pas d'autres vêtements que ceux que je porte et je suis sur le point de périr.

Tung tira sa bourse et lui tendit 5000 cash (monnaie chinoise) en disant:

-- Allez payer votre dette et vous procurer quelque chose à manger. Demain je viendrai vous chercher pour vous faire soigner à l'hôpital.

Le brigand supposa aussitôt que M. Tung lui tendait un piège pour le livrer à la police. Il retourna à l'auberge et passa une nuit sans sommeil à réfléchir à toute l'affaire. Il arriva à la conclusion qu'il devait s'enfuir, mais hélas! ses pieds enflés ne le lui permettaient pas.

Le jour suivant, fidèle à sa promesse, Tung arriva avec une voiture et persuada au bandit de se laisser emmener à l'hôpital où il paya lui-même toute la dépense. Dans son coeur il, pensait: "Il y entendra l'évangile et peut-être sera-t-il converti".

Tant de bontés touchèrent le pauvre malade qui fondit en larmes en s'écriant:

-- Je n'ai jamais vu un homme agir ainsi; la religion de Jésus Christ seule peut inspirer de tels sentiments de compassion. Pareille chose ne s'est jamais vue en Chine auparavant. Je ne veux pas mourir. Je veux me confier en JÉSUS.

Et le bandit repentant ne mourut pas en effet. Il sortit de l'hôpital guéri dans son corps et dans son âme. Tung dut dépenser plus de vingt dollars pour couvrir ses frais, mais il y a aujourd'hui un serviteur de Dieu de plus en Mandchourie.

"Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent." (Matthieu 5:44).

 

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