COMMENT LEANG CHOI FUNG SE COMPORTA AVEC LES BRIGANDS

La petite ville de Hop Shaan au sud de la Chine a souvent eu à souffrir de la part des brigands. Il faut dire que sa situation est spéciale. Elle se trouve dans une vallée au milieu d'une région montagneuse remplie de cavernes, de profonds ravins, de forêts, de villages à demi abandonnés et de vieilles tours qui offrent une quantité de refuges et de cachettes aux bandits.

En 1920 Hop Shaan était dans une situation désespérée. Les brigands attaquaient successivement chaque village et, après s'être emparés de tout ce qui avait quelque valeur, ils emmenaient comme otages hommes, femmes et enfants, et leurs parents étaient obligés d'hypothéquer leurs champs pour pouvoir payer la rançon demandée. Si on ne trouvait pas la somme requise, les brigands tuaient souvent leurs victimes. Finalement la campagne avait été presque complètement abandonnée, sauf par ceux qui étaient trop pauvres pour avoir encore quelque chose à perdre, tandis que les tours massives de Hop Shaan étaient pleines de réfugiés. Les soldats envoyés contre les brigands n'étaient pas de force à lutter avec eux dans cette contrée montagneuse que les bandits connaissaient si bien.

A la fin, quand chacun était désespéré, un marchand de Yeong Kong, la capitale du district, suggéra au gouverneur un plan qui, espérait-il, devait rendre la paix à Hop Shaan. Ce plan était très simple; il consistait à demander aux brigands de traiter avec eux. Cette "invitation à la paix" est un expédient bien connu en Chine pour se débarrasser des bandits, mais il est très difficile à mener à bien, parce qu'il dépend d'un intermédiaire dans lequel il faut à la fois que le gouverneur et les brigands aient une confiance implicite.

Leang Choi Fung s'offrit alors comme médiateur. Il était originaire de Hop Shaan où il avait plusieurs parents et amis, mais depuis bien des années il tenait un commerce de fers à Yeong Kong où sa figure ronde et joviale était bien connue. Il avait été converti au christianisme dès son jeune âge, et aucune ombre de soupçon ou de déshonneur n'avait jamais entaché son nom. Le gouverneur de Yeong Kong avait pleine confiance en lui et lui donna toute autorité pour traiter avec les brigands. Mais ceux-ci se fieraient-ils assez à lui pour accepter ses conditions? Il s'en alla à Hop Shaan, et se mit bientôt en communication avec les voleurs. Voudraient-ils se rencontrer avec lui pour discuter les conditions de paix?

Oui, ils décidèrent d'accepter. Ainsi donc Leang Choi Fung eut une entrevue avec le chef, dans laquelle il fit sa proposition. S'ils voulaient rendre leurs armes et entrer dans l'armée comme soldats de la République, leurs crimes passés seraient pardonnés et oubliés, et, au lieu de demeurer hors la loi et sous une sentence de mort, ils seraient de nouveau considérés comme citoyens chinois. Comme garantie, il donnait sa parole à laquelle il n'avait jamais manqué.

L'offre paraissait très généreuse, et Leang Choi Fung savait en présenter tous les avantages.

Qu'en pensez-vous? Seriez-vous, heureux si Dieu, de sa propre grâce, vous offrait la paix et la réconciliation? Écoutez ceci:

"Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation. Nous supplions pour Christ: Soyez réconciliés avec Dieu" (2 Cor. 5:19, 20).

Après avoir écouté la proposition de Leang Choi Fung, les brigands se retirèrent pour discuter. Il y avait quelque danger, parce qu'il était arrivé parfois qu'un gouverneur peu scrupuleux avait "invité les brigands à la paix", et aussitôt qu'ils avaient été en son pouvoir il les avait tous tués. Mais la troupe de Hop Shaan décida que le nom et la réputation de Leang étaient tels qu'on pouvait avoir confiance en lui. La vie aventureuse en marge de la loi a bien son charme, mais qu'est-ce que cela comparé au bonheur de mener une existence paisible avec femme et enfants? Le résultat de la discussion fut que toute la bande décida d'accepter la proposition de Leang. Au jour fixé, les brigands se présentèrent tous, rendirent leurs armes, et entrèrent dans l'armée chinoise comme soldats de la République.

La joie que cette nouvelle souleva dans la contrée peut à peine être imaginée. Riches et pauvres étaient également reconnaissants d'être délivrés de l'esclavage et de la terreur que les bandits répandaient autour d'eux. Tous s'unirent pour remercier Leang Choi Fung de la paix qu'il avait apportée au pays.

Leang Choi Fung lui-même était le plus heureux de tous. Il éprouvait les sentiments d'un père à l'égard des malfaiteurs qu'il avait sauvés, et fit de grands efforts pour les aider dans leur nouvelle vie. Il essaya de leur assurer une concession de terrain en sorte que chacun des brigands repentants pût posséder un petit domaine. La Chine n'est pas un pays où les beaux espoirs se réalisent toujours, mais, même si tout ne s'arrangea pas dès lors absolument comme on aurait pu le désirer, "l'invitation à la paix" eut pourtant de magnifiques résultats.

Mais avant tout, elle nous donne une belle image de ce que Dieu nous offre. Car de coeur nous sommes, ou nous étions, tous des rebelles contre Dieu, n'étant pas soumis à la loi de Dieu et ne le pouvant même pas. Mais Dieu, dans sa grâce, au lieu de nous détruire, nous offre la paix. Cette paix nous est garantie sur la parole du grand Médiateur entre Dieu et les hommes, l'Homme Christ Jésus.

De même que les brigands acceptèrent la proposition de Leang Choi Fung parce qu'ils avaient confiance en sa parole, de même puissiez-vous accepter l'offre de Christ quand Il vous demande d'être réconciliés avec Dieu.

 

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