Quel beau nom pour un petit garçon! Celui dont je vais vous raconter l'histoire était bien le plus précieux trésor de ses parents; il était leur fils unique et les deux petites soeurs qui l'avaient précédé à la maison s'en étaient allées bien vite dans une demeure meilleure, auprès du Seigneur Jésus. Les parents ne se rendaient pas compte de la part bénie réservée à leurs petites filles, car au moment de la mort des enfants ils étaient encore païens et ne savaient rien du bon Berger qui prend ses agneaux dans ses bras et les porte sur son coeur. La mère, Mme Zing, était idolâtre et passait son temps en pèlerinages, allant d'un temple à l'autre avec des offrandes de cierges et d'encens. Elle espérait que la déesse de la miséricorde lui donnerait un petit garçon, mais, comme bien vous pensez, tous ses efforts n'aboutirent à aucun résultat.
Enfin un soir, comme elle revenait à la maison, bien lasse, ses petits pieds comprimés, écorchés par la longue marche, elle trouva son mari et un de ses amis qui s'entretenaient d'une nouvelle religion. Ils avaient assisté à un service tenu par un prédicateur chinois dans la ville voisine où ils étaient allés pour vendre des pommes de terre. Ce fut là le début d'une vie nouvelle pour cette famille. Le premier, M. Zing fut converti; puis sa femme suivit et donna son coeur tout entier au Sauveur qui l'avait aimée et s'était livré lui-même pour elle. Une année plus tard Dieu leur envoya "Précieux Joyau", et quel trésor ne devint-il pas pour ses parents!
Après un certain temps M. Zing se voua à l'oeuvre du Seigneur. Il annonçait l'évangile dans les villages environnants et sa femme lui aidait en parlant à ses voisines. Vous pensez bien qu'elle ne négligea pas d'enseigner les choses de Dieu à son petit garçon et, tandis que "Précieux Joyau" écoutait l'histoire du Seigneur Jésus, il apprenait à aimer ce bon Sauveur et à mettre en Lui sa confiance. Tout jeune encore il remarquait combien sa demeure était différente de celles de leurs voisins. Pas d'idoles, pas de cierges, pas de bâton d'encens. Et l'enfant se mit à questionner son père et sa mère. En entendant leurs réponses, il se sentait de plus en plus reconnaissant envers Dieu pour la part qu'Il lui avait faite en lui donnant des parents chrétiens.
Le temps passa. "Précieux Joyau" fut envoyé à l'école de la Mission et, à l'âge de quatorze ans, il était bien connu parmi ses condisciples comme étant un disciple de Christ. Ses parents caressaient le secret espoir de voir leur fils devenir un serviteur actif à la suite du Maître, mais Dieu avait autre chose en réserve pour lui.
En 1900 éclata la terrible insurrection des Boxers pendant laquelle tant de missionnaires et de chrétiens chinois furent appelés à donner leur vie pour leur Seigneur et Sauveur. M. et Mme Zing et "Précieux Joyau" se rendaient compte du danger, mais ils refusèrent de chercher le salut dans la fuite. M. Zing ne pouvait se résoudre à abandonner les chrétiens indigènes qui avaient besoin de son aide et de ses conseils, et "Précieux Joyau" ne voulait pas quitter ses parents. Ils restèrent donc tous ensemble dans leur petite maison, se confiant en Dieu qui pouvait, soit les garder de tout mal, soit les retirer auprès de Lui s'Il le jugeait à propos.
C'était à la fin de juillet, un jour brûlant. Une troupe de Boxers entoura la paisible maisonnette et en força la porte. Quelles minutes plus tard, M. et Mme Zing étaient auprès du Seigneur. Mais les fanatiques se saisirent de "Précieux Joyau", lièrent ses mains et ses pieds, et le traînèrent dans la cour intérieure tandis que la chaumière était livrée aux flammes. Alors ils tracèrent une croix grossière sur la poussière, et ces hommes sans pitié entourèrent le petit prisonnier et lui ordonnèrent de cracher sur le signe sacré!
-- Si tu refuses, dirent-ils, nous te tuerons. Tu dois encore nous promettre de persécuter les chrétiens, de renoncer à Jésus et de reconnaître que le culte des idoles est le seul qui convienne aux Chinois.
On lui accorda quelques minutes pour se décider.
Alors, calmement, car son Sauveur était tout près de lui, l'enfant répondit:
-- Vous avez tué mes parents, vous avez détruit tout ce que je possédais au monde, et maintenant vous voudriez me faire renoncer à l'approbation de mon Père céleste. Mais je n'ose Le déshonorer. Quel que soit le sort que vous me réservez, vous ne pouvez que m'envoyer dans la présence du Sauveur que j'aime, là où mes bien-aimés parents m'ont devancé.
Encore quelques instants de souffrance, et l'âme rachetée de "Précieux Joyau" s'en était allée auprès du Seigneur. Plus de douleurs et plus de peines pour lui, mais la joie et le repos éternels dans la présence de son Sauveur bien-aimé. Vous voyez ce qu'il coûta à ce garçon de confesser Christ. L'avez-vous confessé vous-même? S'Il vous a sauvé, vos parents, vos frères et vos soeurs savent-ils que vous Lui appartenez? Souvenez-vous que la Bible dit: "Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé." (Rom. 10:9). Ne vous tranquillisez pas en pensant: "Mon maître et mes camarades d'école du dimanche savent que je suis un chrétien". Il faut que votre famille le sache aussi. Puissiez-vous dire en toute sincérité: "Je n'ai pas honte de l'évangile" (Rom. 1:16).