TU AS MENTI

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Sur le chemin là-bas, qui traverse la campagne, un homme galope sur son cheval.

Déjà vers les collines, les ombres s'allongent, car la nuit ne va pas tarder à tomber.

Le cavalier s'inquiète. Il aurait tant voulu arriver à la ville avant la nuit car les routes ne sont pas sûres. Il doit traverser une forêt qui a mauvaise réputation. Il sait aussi que sa bourse est bien garnie. Aussi, tout en galopant, prie-t-il instamment le Seigneur Jésus qu'il connaît comme son Sauveur.

Oh, j'ai bien fait, se dit-il à lui-même de coudre mes plus beaux écus dans la doublure de mon manteau. C'est plus sûr. Et pour la centième fois, il passe sa main sur l'étoffe de son manteau pour s'assurer que les pièces sont bien là. Lorsque son cheval pénètre dans la forêt, la nuit est tombée complètement. Il distingue vaguement le contour du chemin et la silhouette sombre des grands arbres qui se détachent sur un ciel rempli d'étoiles. Non, il n'est pas très rassuré. Tout à coup, dans le silence de la nuit:

-- HALTE!

Çà y est, les brigands! Mort de peur, il distingue des hommes armés qui l'entourent bientôt. Celui qui semble être le chef le saisit et l'oblige à descendre. Puis il distingue dans le reflet que projette la lune un grand poignard qu'on lui met sous la gorge:

-- La bourse ou la vie?

Il n'hésite pas, fouillant sa poche, il tend d'une main tremblante sa bourse que le bandit saisit;

-- Tu n'as plus d'autre argent?

-- Non, non je vous ai tout donné.

-- N'essaye pas de nous tromper si tu tiens à ta peau.

-- Je vous assure que c'est là toute ma fortune.

-- Eh bien... dans ce cas, si tu ne veux pas tâter de cela... déguerpis!

Et, remontant à cheval, le voyageur n'a qu'un souci, mettre le plus de distance possible entre ces voleurs et les sabots de son cheval. Oh la bonne idée d'avoir cousu mes plus beaux écus dans la doublure de mon manteaux! Avec sa main, il sent ses pièces sous son manteau. Le clame est retombé sur la forêt. Il n'entend plus que le galop de son cheval, et là-haut le vent qui chante dans les feuilles des grands arbres. Mais alors qu'il se remet lentement de sa frayeur, il entend une voix: Tu as menti! Mais qui donc me parle? Pensant qu'il a mal entendu, il continue sa route. Tu as menti! Oh, qu'importe, à des brigands! Il continue toujours, intrigué et pas très tranquille. Tu as menti! Non ce n'est pas le vent dans les branches, ni non plus les pierres sous le sabot de son cheval. Il se rend compte que la voix qui lui crie: "Tu as menti" vient de l'intérieur... Sa conscience. Sa conscience qui le rend malheureux. Il sent qu'il n'aura pas de répit tant qu'il n'aura pas réglé ce problème. Oui, il a menti et il sait que son Sauveur ne peut pas l'approuver. Il essaye d'oublier tout ce qui s'est passé lorsqu'il a été détroussé par les brigands. Et pourtant, plus il essaye d'oublier, et plus la voix se fait insistante: Tu as menti! Tu as menti!

Il arrête son cheval. Et, chose étrange, le voilà qui fait demi-tour. Il refait en sens inverse le chemin qu'il vient de parcourir au galop. Il arrive à l'endroit de l'attaque, ce lieu qu'il avait été si pressé de quitter. Non, les brigands ne sont plus là. Mais là-bas, dans la forêt, il aperçoit une lueur qui brille dans la nuit. Attachant son cheval, il s'approche, guidé par la lumière. Maintenant, il voit mieux. C'est un grand feu, les brigands sont assis autour. Il reconnaît le chef qui lui tourne le dos. Il avance encore.

-- Hum...

Les brigands sursautent. Le chef se lève.

--Qui va là?

Le voyageur s'approche assez près pour entrer dans le cercle lumineux que projette le feu.

--Mais qu'est-ce que tu fais là? Tu veux donc mourir?

-- Je suis venu vous dire que... je vous ai menti.

-- Quoi?

-- Oui je vous ai dit que je n'avais qu'une bourse, or j'ai aussi des écus cousus dans la doublure de mon manteau.

-- Et c'est pour cela que tu es revenu?

-- Oui, parce que je connais Jésus. Il m'a sauvé et je désire Lui obéir, alors... je ne veux pas mentir. Le feu crépite, les brigands se taisent. Ils regardent d'un air étrange cet homme qui vient pour leur dire qu'il a menti. Si lui a menti, et nous alors! Tous les brigands se sont levés. Leur conscience atteinte leur reproche tous leurs brigandages. Ils s'approchent. Un grand désir s'est emparé en même temps de chacun que l'étranger parle, qu'il parle encore de ce Seigneur Jésus dont ils ont tous tant besoin. La lune s'est levée dans le ciel rempli de millions d'étoiles et autour de ce feu sur lequel personne ne pense à jeter du bois, les brigands se sont agenouillés devant ce Jésus qu'ils ne voient pas. Ils Lui ont dit qu'ils étaient de très grands pécheurs, mais ils ont appris aussi qu'Il est un très grand Sauveur prêt à pardonner même à des brigands qui se repentent.

 


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