QUE VEUT DIRE L'EXPRESSION

LA "TABLE DU SEIGNEUR."


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Les deux sens du mot "table".

Dans la vie journalière, nous employons le mot "table" dans deux sens différents et le contexte nous permet de savoir s'il ne s'agit que du meuble ou s'il s'agit de relations humaines autour d'une table.

Notre table, est-ce uniquement le meuble?

Qui de nous prétendrait que quand il parle de sa table, il s'agit toujours du meuble? Si j'invite quelqu'un à ma table, est-ce que je l'invite uniquement à s'approcher du meuble pendant un moment puis ensuite à s'en aller? Évidemment non, tout le monde sait que le meuble n'est qu'un accessoire et que je l'invite à partager mon repas en jouissant réciproquement des liens d'amitié qui nous lient.

Il en est de même dans l'Écriture où nous trouvons des passages où ce mot désigne le meuble, par exemple Juges 1:7, (et même là, il n'y a pas que le meuble en vue) et d'autres versets où il indique une part, une communion avec le propriétaire de la table. C'est le cas de Mephibosheth à la table de David (2 Sam. 9:7 & 11-13), ou des prophètes de Baal à la table de Jézabel (1 Rois 18:19).

Dans la Parole, que désigne le mot "table"?

Dans les Saintes Écritures le mot "table" ("shoulkhane" en hébreu et "trapédza" en grec) se rencontre, sauf erreur, 86 fois. Signifie-t-il 86 fois "meuble" ou y a-t-il une signification morale?

La première table qu'on rencontre dans la Parole c'est la table du tabernacle, mentionnée 18 fois dans l'Exode, 1 fois dans le Lévitique, 2 fois dans les Nombres, sans parler des autres livres. On ne pas plus nier la signification morale de la table du tabernacle que celle des autres objets du tabernacle ou du tabernacle lui-même. Dieu ne nous écrit pas là un traité sur le mobilier. Tous ces versets ne sont donc pas de pures descriptions sans instruction morale, bien au contraire. Il en est de même pour une partie des chapitres 8 et 9 de l'épître aux Hébreux et bien d'autres passages.

Et, quant aux tables que les hommes dressent, n'est-il pas écrit: "Que leur table devienne pour eux un filet, et un piège, et une occasion de chute, et une rétribution" (Ps. 69:22; Rom. 11:9). Comment cette table-là pourrait-elle devenir un piège si elle n'avait aucune signification morale?

Mais remarquons bien que, quand c'est Dieu qui ordonne de dresser une table en Sa présence (par exemple la table du tabernacle), ou qu'elle est en Sa présence (Ézé. 41:21), ou quand Il la dresse (Ps. 23:5; 78:19), ou quand Il y prend place (Cant. 1:12), ou quand Il y met les Siens (Luc 12:37) ou encore quand Il la revendique comme Sienne (Ézé. 39:30; 44:16; Mal. 1:7; 1:12; Luc 22:30), le sens moral est toujours primordial. Dans plusieurs cas même on est obligé de reconnaître qu'il n'y a que cela, par exemple quand le Seigneur Jésus parle de Sa Table dans Son royaume (Luc 22:30) ou de la Table où Il fera mettre les Siens (Luc 12:37), à moins d'imaginer le ciel comme un lieu matériel avec du mobilier.

Où trouvons-nous la Table du Seigneur?

Si nous considérions les choses superficiellement, nous pourrions être portés à penser que la suite de mots "Table du Seigneur" ne se trouve qu'une fois dans le Nouveau Testament, en 1 Corinthiens 10:21.

Mais ce n'est pas parce qu'une suite de mots ne se rencontre qu'une fois dans la Parole de Dieu que la pensée ne s'y trouve qu'une fois. Une même pensée peut être exprimée avec des mots différents. Par exemple, il n'est dit qu'une fois que "Dieu a tant aimé" le monde (Jean 3:16), mais cette pensée ne brille-t-elle pas à travers toute les Écritures?

Si nous sommes un peu attentifs à la Parole de Dieu, nous voyons:

-- le Seigneur dresser Sa Table avec autorité, d'une manière particulièrement solennelle, avant la croix. N'était-ce pas la Table du Seigneur? Et, pour en souligner l'importance à Ses yeux, cela nous est présenté trois fois: en Matthieu 26:17-29, en Marc 14:12-26 et en Luc 22:7-20.

-- les instructions données quant à la Table du Seigneur pour la période de l'Église en 1 Cor. 10:14-22.

-- le Seigneur dire Lui-même "MA TABLE" en Luc 22:30 pour le futur. Ce que le Seigneur appelle Sa Table n'est-elle pas la Table du Seigneur?

Ce qu'est la Table du Seigneur.

Si l'on considère les trois passages des évangiles, on voit que c'est un lieu que le Seigneur choisit Lui-même et non l'homme. Les disciples Lui demandent: "où veux-tu...?" (Matt. 26:17; Marc 14:12; Luc 22:9). Il vient s'y asseoir à l'heure qui convient à Ses yeux: "quand l'heure fut venue, Il se mit à table" (Luc 22:14).

C'est un lieu où Il groupe les Siens autour de Lui; ce ne sont pas les disciples qui ont décidé de se trouver là, c'est Lui qui les y amène et qui les y introduit; et Il désire avoir Ses rachetés autour de Lui (Luc 22:15).

C'est un lieu où Il est Seigneur et Maître, où Lui, et uniquement Lui, conduit TOUT, dirige TOUT. Ce qu'Il place devant eux, là, le mémorial de Ses souffrances et de Sa mort, les dépasse complètement. Aussi les disciples n'y prennent aucune initiative pour conduire ce qui s'y passe: ils s'attendent à Lui, regardent à Lui, L'interrogent, écoutent ce qu'Il leur dit et contemplent ce qu'Il leur montre (Matt. 26:26-29; Marc 14:22-25; Luc 22:14-22).

C'est un lieu où Il est le Centre et où ils sont avec Lui: "avec les douze", "les douze apôtres avec Lui", "à Mon Nom" (Matt. 26:20; Marc 14:17; Luc 22:14; Matt. 18:20).

C'est un lieu où ils Le voient, où ils L'entendent, où ils ont une part avec Lui; en un mot où ils ont communion avec Lui. Une fois l'Église formée, et l'Esprit de Dieu habitant en elle, Il ajoutera à cette part des enfants de Dieu: "la communion du sang du Christ... la communion du corps du Christ" et leur enseignera qu'ils sont "un seul corps" (1 Cor. 10:16-17).

C'est un lieu où l'état moral des Siens doit être convenable à Sa présence: Il est saint. Aussi, il est indispensable non seulement d'avoir le corps lavé, d'être net, mais en plus d'avoir les pieds lavés (Jean 13:10), faute de quoi il est impossible d'avoir une part avec Lui (Jean 13:8). Avant la croix, Il l'a fait Lui-même, maintenant qu'Il est mort et ressuscité, c'est aux Siens d'y veiller (Jean 13:14-15). L'Esprit de Dieu nous exhorte personnellement: "que chacun s'éprouve soi-même," (1 Cor. 11:28) et collectivement: "Ôtez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée: c'est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité" (1 Cor. 5:7-8).

Les prétentions et l'inconscience humaines.

A l'opposé de ce que la Parole enseigne si simplement, des voix prétendent que, partout où les hommes ont organisé des rassemblements en choisissant l'endroit à leur convenance, en groupant autant de gens qu'ils le peuvent après eux, en organisant et en dirigeant tout ce qui s'y passe, selon leurs idées, sans tenir compte de tout ce que le Sauveur et le Seigneur indique et réclame dans Sa Parole, il y aurait la Table du Seigneur.

Une table appartient à celui qui en est le propriétaire. Dans la vie courante on ne s'y trompe pas: à votre table, c'est vous qui dirigez, ce ne sont pas vos hôtes. Si un de vos invités se mettait à le faire à son idée et à tout régenter dans votre maison, l'accepteriez-vous? Certainement pas, et lui ne le ferait pas, de peur que vous ne lui disiez avec raison: "ici, vous n'êtes pas chez vous, mais chez moi, et vous empiétez sur mon autorité de maître de maison".

De même, une table où l'homme dirige et organise est une table de l'homme, elle ne peut pas être la Table du Seigneur. Peut-être dira-t-on: "Oui, bien sûr, les chrétiens de X. ont organisé leur rassemblement à leur idée, sans tenir compte de plusieurs enseignements de l'Écriture, mais ce sont des enfants de Dieu, ils l'ont fait avec sincérité, et puis ils demandent au Seigneur Sa bénédiction: alors il y a la Table du Seigneur chez eux". Qu'à X. ils soient des enfants de Dieu, on ne peut que s'en réjouir; qu'ils soient sincères, c'est bien possible, mais on peut "sincèrement" être inconscient de la gravité de ce qu'on fait. Ce qui est primordial c'est: le Seigneur y est-Il le Maître? Y est-Il le Maître quand, pour l'ordre et ce qui convient dans le rassemblement, ils ne jugent pas utile de Le consulter, quand ils ne cherchent pas dans Sa Parole ce que Lui désire sur telle chose parce qu'ils ont une idée qui leur semble très bonne, quand ils rejettent ce qu'Il demande pour telle autre parce qu'elle ne leur convient pas? Ils L'appellent Seigneur, mais dans les faits ils ne Le reconnaissent pas comme Seigneur chaque fois qu'ils ont suivi leurs pensées et non la Sienne; ils Lui demandent de bénir, or une partie de ce qu'ils Lui demandent de bénir est contraire à Sa pensée.

Et nous?

Désirons-nous avec ardeur et avec amour être des enfants de Dieu obéissants à leur Seigneur, afin que le Seigneur soit réellement "Chef sur toutes choses" (Éph. 1:22)? Avons-nous le désir de plaire au Seigneur, de Lui rester soumis dans chaque chose afin qu'Il soit en pratique le "Chef", la "Tête", dans notre vie personnelle et dans nos rassemblements.

Le rassemblement autour du Seigneur seul, dans la soumission, n'existe que s'il est réalisé pratiquement. Le Seigneur ne reconnaît jamais une apparence extérieure sans réalité; ne reprochait-Il pas à Israël: "Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur coeur est fort éloigné de moi; mais ils m'honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d'hommes" (Matt. 15:8-9). Si nous nous contentons de formes extérieures, sans cultiver une réelle soumission de coeur, alors notre coeur s'élèvera, il sera de moins en moins soumis, l'homme supplantera le Seigneur et montrera son aveuglement et les tristes fruits de son imagination perverse. On ne verra plus la signification morale non seulement de la Table du Seigneur mais de bien d'autres choses, et même on niera des enseignements qui sont selon le Seigneur, que Sa Parole enseigne, qui ont du prix pour Son coeur et qu'on ne sait plus voir.

Il nous est enjoint: "Étudie-toi à te présenter approuvé à Dieu" (2 Tim. 2:15). N'est-ce pas une chose que le Seigneur approuve quand nos coeurs désirent se trouver humblement autour de Lui? N'est-ce pas une chose qu'Il désire: avoir les Siens autour de Lui? Sommes-nous comme Jérusalem dont le Seigneur pouvait dire avec tristesse: "Jérusalem, Jérusalem,... que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et VOUS NE L'AVEZ PAS VOULU!" (Matt. 23:37), préférant faire notre propre volonté et suivre "des commandements d'hommes"? Ou bien sommes-nous des frères et des soeurs qui désirent répondre à Sa sainte volonté: "Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi" (Jean 17:24), qui recherchent Sa présence réalisée, goûtée par la foi, là où Il a promis d'être sur la terre: "là où deux ou trois sont assemblés en (ou: à) mon Nom, je suis là au milieu d'eux" (Matt. 18:20)?

S. L.


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