INSTRUMENTS ET NON MAÎTRES D'OEUVRE


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J'ai le sentiment que nous sommes en danger de chercher à être des maîtres d'oeuvre au lieu de nous contenter d'être simplement des instruments. Nous oublions facilement qu'il n'y a qu'un seul grand et glorieux Maître d'oeuvre: "Les choses qui se font sur la terre... tout est l'oeuvre de Dieu" (Ecc. 8:16-17). Nous devons toujours nous souvenir de cette vérité fondamentale. Dieu est Celui qui fait; nous ne sommes que des instruments. Si nous devenons des maîtres d'oeuvre, nous sommes sûrs de faire du mal, d'être des jouets dans les mains de l'ennemi au lieu de travailler pour la gloire et la louange du seul grand Ouvrier. Bien plus, nous tomberons dans le piège de l'ennemi, et nous ferons beaucoup de mal, tant à notre propre âme qu'aux intérêts de Christ. Le seul endroit où nous pouvons être dans une véritable sécurité morale, c'est aux pieds de notre précieux Maître, comme des instruments, prêts à faire Son travail, quel que soit ce travail -- des vases prêts à être utilisés par Lui, quelle que soit cette utilisation. Si, par la seule énergie de notre nature, et l'activité incessante d'une volonté qui n'est pas brisée, nous nous précipitons de çà et de là, comme de magnifiques maîtres d'oeuvre et des ouvriers très actifs, cela peut aller jusqu'à des conséquences extrêmement désastreuses.

Nous vivons dans une période particulièrement caractérisée par les actions de la volonté propre, et cela, aussi dans le domaine de l'oeuvre du Seigneur. C'est pourquoi il est nécessaire, pour tous les bien-aimés serviteurs du Seigneur, qu'ils soient humbles de coeur, que leur propre volonté soit brisée, et qu'ils soient soumis en toute sainteté. Notre séparation de tous les principes et de l'esprit du monde qui nous entoure ne pourra jamais être trop profonde; et la seule manière de réaliser cette séparation, c'est de demeurer aux pieds du Maître, dans une soumission absolue à Sa sainte autorité sur toutes choses. C'est là que nous sommes dans une heureuse sécurité, c'est aussi là que nous serons dans l'attitude de coeur et l'état d'âme convenables pour être choisis et utilisés comme des instruments du Maître et aussi pour Le louer.

Le langage humain n'est pas assez vaste pour exprimer la réalité de la béatitude que l'on éprouve à être dans la présence de Dieu, vraiment vidé de soi-même et dépendant. Il y a partout un danger d'utiliser même le service de Christ comme un piédestal pour se mettre en vedette. C'est affreux! Qui donc aurait l'idée, en admirant un objet artistement fabriqué, de féliciter l'outil avec lequel il a été fait? De même, si le Seigneur daigne nous utiliser à Son service, quelle folie, et quel péché, d'être occupés de nous-mêmes, comme si nous avions accompli quelque chose! C'est assurément une grâce merveilleuse, que celle qui peut condescendre à prendre les faibles petites choses que nous sommes pour les utiliser dans l'oeuvre bénie que notre Dieu poursuit, que ce soit en rassemblant ou en nourrissant le troupeau de Christ; mais c'est Son oeuvre, ce n'est pas la nôtre; nous sommes des instruments, pas des maîtres d'oeuvre. Lorsqu'un jardinier arrose ses plantes assoiffées pour qu'elles exhalent leur parfum, qui penserait à remercier l'arrosoir? Et pourtant l'arrosoir a sa place. C'est bien vrai; mais c'est un arrosoir, pas un jardinier, un instrument, pas un maître d'oeuvre.

C'est en cela qu'est le secret de toute joie dans nos coeurs, de tout service fructueux et de toute notre sûreté devant les séductions de l'ennemi. Sachons rester bien près de notre Seigneur, en sécurité et contents. Alors nous serons toujours prêts à porter Ses messages, et à faire Sa volonté. Nous serons Ses pieds, pour courir au chevet de quelque membre malade de Son Corps, et lui apporter quelque consolation. Nous serons Sa bouche, pour dire une parole à propos à quelqu'un qui est lassé. Nous serons Ses mains pour répondre aux besoins matériels de l'un de Ses bien-aimés. En un mot, nous serons Ses instruments, prêts pour Son travail; et lorsque le travail sera fait, au lieu de penser au travail ou à la manière dont nous l'avons accompli, nous trouverons place à Ses pieds, remplis d'hommage et d'adoration, éperdus d'admiration, d'amour et de louange pour la grâce souveraine qui a daigné prendre des êtres tels que nous et leur conférer le privilège d'être Ses instruments dans Son oeuvre.

Je me souviens, qu'il y a quelques années, un pasteur presbytérien me demanda: "Est-ce que vous êtes venu ici pour former une congrégation?" -- "Moi, former une congrégation?" ai-je répondu, "Dieu m'en préserve! ce serait une bien piètre congrégation que celle que j'organiserais! Je serais sûr de rassembler un ramassis qui serait dispersé à la première tempête. Non! non! Dieu merci, ce n'est pas du tout mon affaire d'organiser une congrégation. Ne savez-vous pas que Dieu le Saint Esprit est descendu sur la terre le jour de la Pentecôte, pour former le Corps de Christ? -- Voilà le seul corps, et c'est la seule organisation que je reconnaisse!" Et il en est ainsi de tout ce qui s'y rapporte; dans toutes les sphères de travail, dans tous les domaines du ministère, Dieu est le Maître d'oeuvre. C'est une vérité précieuse! Si seulement nous en restions convaincus, et que nous vivions dans la puissance de cette vérité, ce que nous aurions à dire serait bien différent! Nous témoignerions bien différemment des choses! Nous atteindrions des résultats autrement différents! Mais hélas! nous nous agitons, pleins de notre propre importance; nous sommes occupés de nous-mêmes et de notre travail, de notre don et de notre ministère. Ainsi le Saint Esprit est attristé et entravé, Christ est déshonoré et Dieu ne peut pas approuver le travail; et même Il doit mettre de côté les instruments et, par Sa fidèle et sage discipline, corriger leurs erreurs et leur enseigner qu'ils ne sont que des instruments. Quelle grâce merveilleuse de Sa part, de S'occuper Lui-même de nos défaillances et de nos erreurs pour nous en délivrer, et pour nous rendre capables d'accomplir Son saint service! Oh quelle ineffable bénédiction d'avoir à faire à notre Dieu, d'être dans Ses mains pour toutes choses! Qui est-ce qui ne voudrait pas Le louer, se confier en Lui, L'aimer et Le servir? "Car de Lui, et par Lui, et pour Lui, sont toutes choses! A Lui soit la gloire éternellement! Amen" (Rom. 11:36).

Que notre faiblesse s'appuie

Sur Ton éternel amour,

En oubliant les pensées

humaines;

Comme un enfant, attendons ce

que Tu vas dire,

Avançons pour Te servir tant

qu'il est jour,

Sans quitter le doux abri que

Tu nous offres.

C.H.M

 


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