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Le temps actuel est un temps d'épreuve pour les bien-aimés frères qui se sont rassemblés au nom et pour le nom du Seigneur Jésus, parce que les prétentions et l'énergie de l'homme se manifestent avec beaucoup d'ampleur. Ce n'est pas facile de se contenter d'être simplement ce que nous sommes en réalité devant Dieu. Les temps des "réveils" découvrent les pensées de beaucoup de coeurs; mais apprendre à se tenir tranquille, dans un jour de grâce, et reconnaître que Dieu est Dieu, est complètement au-dessus de l'éducation de la chair.
L'esprit du siècle influence beaucoup de chrétiens, qui travaillent à restaurer de vieilles choses pour le service de Dieu, au lieu d'être brisés devant Lui par le sentiment de leur propre chute. Je ne doute nullement de leur sincérité; mais je crains qu'ils ne se soient pas jugés eux-mêmes et qu'ils ne connaissent pas le véritable état de ruine qui les environne; ainsi, au milieu de cette scène où l'homme a manqué à tout ce qui lui a été confié, ils ne peuvent avoir la confiance qui convient: une confiance dans le Dieu vivant et Lui seul, comme le Dieu de toutes ressources. Nous ne devons jamais avoir peur de la vérité tout entière. Confesser ouvertement ce que nous sommes en présence de ce que Dieu est, c'est toujours là le chemin de la paix et de la bénédiction. Même si deux ou trois seulement se trouvent devant Dieu, s'ils se tiennent ainsi, il n'y aura ni désappointements ni espérances déçues. Si les puits creusés aux jours d'Abraham sont bouchés et remplis de terre (Gen. 26:15), nous avons néanmoins affaire à un Dieu qui peut faire sortir l'eau du rocher frappé, et la faire couler dans le désert aride pour rafraîchir Son peuple altéré et fatigué. Je n'envie pas le travail de ceux qui creusent des canaux dans le sable pour établir des ruisseaux qui, malgré tout, peuvent prendre un autre cours.
Les manières d'agir de Dieu, à chaque époque de bénédiction, consistent à mettre en évidence les gloires et l'oeuvre du Seigneur Jésus. Plus la longue nuit de l'apostasie devient obscure, plus la Lumière de la Vie se fait voir distinctement. La parole pour le résidu est toujours: "sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos coeurs" (1 Pie. 3:15). Il est le seul centre de rassemblement. Les hommes peuvent s'associer entre eux en ayant beaucoup de pensées et de buts communs; mais on ne peut connaître la communion des saints à moins que chaque pensée ne converge vers ce Centre vivant. Le Saint Esprit ne rassemble pas les saints autour de simples opinions -- aussi justes qu'elles puissent être -- sur ce qu'est l'Assemblée, ce qu'elle a été et ce qu'elle peut être sur la terre; mais Il les rassemble toujours autour de cette Personne bénie, qui est la même hier, aujourd'hui et éternellement. "Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux" (Matt. 18:20). On peut être certain que Satan et la chair chercheront à résister à ce travail du Seigneur et au sentier qu'Il nous trace, ou à les ruiner.
Nous avons besoin d'être gardés de nous vanter, comme on le fait de nos jours, et de nous tenir tranquilles dans la présence de Dieu. Il y a tant d'indépendance et de volonté propre presque partout! "Nous ferons de grandes choses", est le cri le plus inconvenant qu'on puisse entendre dans ce temps où la lumière a manifesté combien peu on l'a fait. Dieu voudrait que nous connaissions Sa vérité, comme celle qui nous délivre. "Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira." Cette liberté n'est pas celle de la chair, parce qu'elle pénètre nos coeurs de toute la réalité d'une séparation conforme au caractère de Dieu, lequel est saint. On ne peut se trouver dans cette position qu'avec des coeurs brisés et humiliés. Si quelqu'un parle de séparation du mal sans en être humilié, qu'il prenne garde que sa position ne devienne seulement ce qui, dans toutes les époques, a constitué les sectes, et aussi produit l'hérésie en fait de doctrine.
Quant à notre service, nous avons vu notre précieux Maître et Seigneur, dans un profond abaissement, laver les pieds de Ses disciples et Se présentant à nous comme un exemple. Pour qui? Pour nous sans aucun doute. Or je ne connais présentement aucun service qui soit digne de Lui et qui Lui soit agréable, s'il n'est pas fait dans l'humiliation. Ce n'est pas le moment de parler d'une place pour nous-mêmes. Si l'Église de Dieu, si chère à Christ, est déshonorée dans ce monde; si elle est dispersée, ignorante, affligée, celui qui a la pensée de Christ prendra toujours la place la plus basse. Le vrai service d'amour cherchera à donner selon les besoins, et à cause de ces besoins, ne pensera jamais à faire peu de cas des objets de l'amour du Maître à cause de leur pauvreté. Les hommes enseignés de Dieu, pour Son service, partent servir à partir de la base de la force, là où ils ont appris leur propre faiblesse et leur propre néant. Ils trouvent que Jésus est tout dans la présence de Dieu; et que Jésus est tout pour eux, en toutes choses et partout.. De tels hommes, dans les mains du Saint Esprit, sont des aides réelles pour les enfants de Dieu, ils ne se battront pas pour une place, pour une distinction, ou pour de l'autorité dans le troupeau dispersé. La communion d'un homme avec Dieu, au sujet de l'Assemblée, se montrera par un profond désir de n'être rien en lui-même, et un tel homme se réjouira de tout coeur de dépenser et d'être dépensé (2 Cor. 12:15).
Dans nos souvenirs personnels, nous avons des leçons à apprendre, avec crainte et tremblement. Que la pensée de la puissance n'occupe jamais trop nos coeurs. "La puissance appartient à Dieu". Il y a près de vingt ans, il y a eu un temps de grande excitation; les gens cherchaient partout la puissance, et ils auraient traversé les mers pour la trouver. Beaucoup pensaient à l'Église, mais plutôt à l'Église en puissance. Sentant que la puissance était perdue, ils disaient: Comment la regagner? De ce fait, ils s'occupaient de nouveau de choses terrestres, comme s'ils pouvaient opérer la délivrance sur la terre. Beaucoup se rappellent comment, dans ces temps-là, Satan avait réussi à mettre l'homme en relief, et le résultat fut le même partout..
Quelle que fût la forme que prirent de tels efforts, ces efforts n'aboutirent qu'à des déceptions, et on y renonça car tous manquèrent leur but, et il n'en résulta que des sectes. Il y eut des marques d'hostilité funeste contre le Seigneur Jésus; et si dans d'autres cas Son Nom était laissé sans tache, la voie était préparée pour un autre résultat terrible: annuler la présence du Saint Esprit qui seul peut glorifier Jésus.
Le Souverain Pasteur n'oubliera pas le travail fait en Son nom, avec un coeur résolu, pour Ses chères brebis si démunies et ayant tant de besoins. Une louange abondante et une couronne inflétrissable de gloire seront, au jour de Son apparition, la part de ceux qui agissent ainsi. Dieu se souviendra de tout ce qu'Il peut reconnaître, et rien ne perdra sa récompense. Je ne suis pas surpris des désappointements qui ont suivi tous les efforts qu'on a faits dans l'Église pour introduire quelque système organisé de ministère, d'autorité ou de gouvernement. Dieu ne peut pas nous permettre d'élargir le terrain sur lequel, actuellement, Il s'est plu à grouper et à bénir Ses saints. Nous savons fort bien quel est le chemin de la chair qui, en méconnaissant la chute de l'Église, cherche à occuper une place parmi les hommes, une place que Dieu ne lui a jamais donnée.
Il y a une grande instruction dans la conduite de Zorobabel, rapportée dans le livre d'Esdras. Fils et héritier de David, il prend sa place avec le résidu de retour de la captivité, et il se satisfait de travailler à Jérusalem, sans trône et sans couronne. En bâtissant l'autel de l'Éternel et la maison de Dieu; il servait simplement Dieu et sa génération. Héritier de la place que Salomon avait occupée autrefois dans les jours de prospérité et de gloire, il ne parle ni de sa naissance ni de ses propres droits. Cependant il est fidèle dans tout le chemin de séparation, de douleur et de luttes qu'il est obligé de traverser.
Que le Seigneur nous rende de plus en plus confiants en Lui-même, dans ces jours d'épreuve! "Quand je suis faible, alors je suis fort", c'est une leçon que Paul a dû apprendre par un procédé bien humiliant. Si nous parlons de notre témoignage sur la terre, il sera bientôt évident que tout n'est que faiblesse, et comme la semence qui se perd le long du chemin, le témoignage finira de même à notre honte. Mais si le Dieu vivant a, par nous, sur la terre un témoignage à Sa propre gloire, alors le sentiment de notre faiblesse ne fera que nous amener plus directement là où est Sa puissance. Un apôtre avec une écharde dans la chair, a appris la suffisance de la grâce de Christ. Un petit résidu est réuni et assemblé, n'ayant rien en quoi il puisse se glorifier dans la chair; mais c'est ainsi qu'il est rendu capable de demeurer fidèle au nom de Jésus, quand ce qui semblait être quelque chose devant les hommes a totalement manqué.
Ni la colère, ni la prudence, ni les prétentions de l'homme ne peuvent rien dans l'état de confusion où l'Église est maintenant. Je déclare hautement que je n'ai aucun espoir dans les efforts que beaucoup font pour s'assurer une position ecclésiastique. Lorsque, dans un tremblement de terre, la maison est sapée dans ses fondements, on ne s'occupe guère à chercher à en faire une demeure agréable. Nous ferons mieux de rester là où la première découverte de la ruine des choses qui ont été confiées à l'homme nous a placés, avec nos fronts dans la poussière. Voilà la place qui nous appartient de droit, et après tout, c'est la place de la bénédiction. Dans l'Apocalypse, c'est en tombant aux pieds de Christ que Jean apprend le véritable état des Églises. Il a été ensuite amené au ciel, afin que, de là, il puisse voir les jugements qui devaient venir par la suite sur la terre; mais le mal dans l'Église ne peut jamais être bien connu, à moins qu'on ne soit humilié aux pieds de Jésus.
J'ai lu qu'à une époque plusieurs se réunirent dans une telle affliction que pendant un long moment ils ne purent prononcer un seul mot; mais le sol de la salle de réunion était mouillé de leurs larmes. Si le Seigneur nous accordait encore de telles réunions, nous serions sages de fréquenter ces maisons de larmes. "Ceux qui sèment avec larmes, moissonneront avec chant de joie." (Ps. 126:5.) Ce n'est pas seulement pour le résidu terrestre que cela est vrai, mais c'est aussi écrit pour nous. Je ferais volontiers un long voyage pour rejoindre ces personnes affligées, mais je ne ferais pas un seul pas dans le but de recevoir des mains des hommes les plus excellents, de la puissance pour tout renverser aujourd'hui et réédifier demain.
Tout ce que nous pouvons faire, c'est de marcher avec vigilance, mais en pensant tranquillement aux intérêts du Seigneur Jésus, n'ayant rien pour nous-mêmes, rien à gagner et rien à perdre. Le sentier de la paix, la place du témoignage, c'est de chercher à plaire à Dieu. Nous avons besoin d'être bien vigilants sur nous-mêmes, de peur que, après avoir été préservés de la corruption du siècle par les très précieuses vérités qui nous ont été révélées dans notre faiblesse, nous ne soyons pris dans le filet de la présomption, ou lancés dans l'insubordination:, choses que Dieu ne peut jamais reconnaître ni tolérer, puisque nous sommes appelés à "garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix".
La Parole de Dieu reste la même aujourd'hui comme toujours. Rien de ce qui est arrivé n'a changé le dessein de Dieu, qui est de glorifier le Seigneur Jésus. Si nous sommes humbles devant Lui, tout ce qui est de la gloire de Christ nous sera d'une grande importance. Que voulons-nous de plus?
J. N. D
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