Méditation sur le Psaume 23


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Il n'y a peut-être pas de portions de l'Écriture que chacun d'entre nous n'ait lue plus souvent, il n'y a pas de passage que nous ne connaissions mieux pour l'avoir médité, mais je suis assuré que par la puissance du Saint Esprit l'appliquant à nous-mêmes, ce Psaume nous fera du bien à vous et à moi.

Ce Psaume de la brebis vient à la suite du Psaume 22, où nous sont présentées les souffrances du Seigneur pour nous, non pas celles que nous lui avons infligées, mais celles qu'Il a subies de la part de Dieu.

Le Psaume 22 commence par ce cri d'angoisse, poussé sur la croix: "Mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné". Il connaît la mort dans son âme, étant là la Sainte Victime, répondant au Dieu saint et juste pour nos péchés.

Il est bien important de savoir que si nous ne sommes pas une brebis, nous ne pouvons pas nous appliquer le Psaume 23.

Dans Jean 10, où nous entendons la voix du Bon Berger, il est dit: "Le Bon Berger met sa vie pour les brebis" (v. 11); c'est le Psaume 22. J'espère que tous ici, même un enfant peut le savoir, nous savons que le Seigneur a mis Sa vie pour nous et pour cela il faut être venu à Lui comme des brebis perdues. C'est par là qu'il faut commencer. "Moi je suis la porte" (Jean 10:9). Je me souviens d'un malade sur son lit de mort; j'étais conduit à lui lire ce Psaume, en insistant d'abord sur les conditions nécessaires pour être brebis. Il me dit avec larmes: "Je suis une brebis". Une brebis peut connaître les dangers, les épreuves, la vallée de l'ombre de la mort, mais elle sait qu'elle est une brebis.

Au Psaume 24, c'est la gloire. Qui est ce Roi de gloire? L'Éternel des armées, Lui est le Roi de gloire, l'Éternel fort et puissant, l'Éternel puissant dans la bataille Celui qui a détruit tous Ses ennemis, Lui a été le vainqueur dans la bataille pour Son Dieu et pour nous, voilà ce Roi de gloire.

Revenons au Psaume 23. Que le Seigneur veuille nous donner exactement selon nos besoins du moment. En ouvrant la Parole, nous avons toujours l'impression d'être devant un infini, mais quand Dieu y puise pour nous, Il sait en tirer ce qu'il nous faut.

Au verset premier, la brebis affirme par la foi, ce qu'elle a dans le Seigneur. David en avait fait l'expérience, il avait été berger lui-même; il s'était occupé du bétail, ayant vaincu le lion et l'ours et étant en cela un beau type du Seigneur. Il avait connu tout cela avec l'Éternel. Du côté de la brebis tout est faiblesse, du côté de Dieu tout est bien. La brebis, on l'a dit, est en quelque sorte un animal stupide qui aime le troupeau.

Le Seigneur connaît ses brebis "Moi je suis le Bon Berger et je connais les miens et je suis connu des miens" (Jean 10:14).

La brebis dit "Je ne manquerai de rien". Quelle foi! Dieu nous donne dans Sa Parole ce qu'il nous faut pour vivre. On dit parfois qu'il nous faut la Parole pour mourir, c'est vrai: sans elle c'est l'enfer et le jugement, mais nous avons besoin de la Parole pour vivre.

Le brigand a eu la Parole pour mourir: "Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le Paradis". Il s'est tourné vers le Messie attendu avec foi; le Christ se révèle comme Celui qui lui accorde une place avec Lui dans le Paradis. Notre Bible est épaisse et elle contient des paroles pour vivre. Les jeunes pensent souvent: "C'est long une vie". Oh! chers enfants de Dieu. La vie c'est quelque chose de très court; la Parole la compare à une vapeur. Vingt, trente, quarante ans passent vite, mais pour toute une vie, nous avons des promesses et tout au long de cette vie, le Seigneur nous place à Son école pour nous éprouver. Toutes les circonstances sont faites pour que nous y introduisions Celui qui nous connaît. On se confie à quelqu'un qu'on aime. Quand une brebis revient à la Croix et qu'elle peut dire: "C'est là que tu as souffert, là Seigneur", elle peut aussi croire qu'Il ne la laissera pas à jamais.

 

"Je ne manquerai de rien" cela n'englobe pas seulement la nourriture, les choses matérielles, ou une bonne santé. Quand nous allons visiter un malade, seul, dépendant de Dieu et que nous le trouvons heureux dans le Seigneur ou que nous rencontrons une personne qui n'a rien ou un affligé à qui tout est retiré, mais qui le vit, ce ne sont pas des théories, cela, et il faut alors la foi pour pouvoir dire: "Seigneur, tu restes, je ne manquerai de rien".

Dans ce "Je ne manquerai de rien", il y a le côté spirituel qu'il ne faut pas négliger. Ce que Dieu donne d'abord, c'est ce dont nos âmes ont besoin. Buvons premièrement à la source des eaux vives, demeurons premièrement dans la compagnie du Seigneur, nourrissons nous premièrement de Lui et tout le reste nous sera donné par-dessus. La première chose qu'Il nous donne, c'est du repos.

 

Repos, divin repos! Nous l'avons sur la terre

En suivant le sentier, tout brillant de clarté

Qui vers Toi nous conduit, là-haut dans la lumière

Au repos éternel de tous les rachetés.

Pas de repos pour la brebis: si elle court à droite, à gauche, si elle passe à travers la clôture; pas de repos si elle va plus vite que le Berger ou si elle reste en arrière. Il nous donne le repos de la conscience, puis celui du coeur. Regardons le chemin du Seigneur, en lisant, en suivant les quatre Évangiles et voyons quel était Son repos.

Le Ps. 23 s'applique à Jésus Lui-même, Lui la divine brebis qui a connu le Père Lui-même, comme Son Berger.

"Il me fait reposer dans de verts pâturages." Que de fois une maman est obligée de dire à son enfant: "Assieds- toi, repose-toi un moment". Jésus nous dit: "Venez à l'écart et reposez-vous un peu" nous n'aimons pas tellement le repos, nous préférons l'activité, mais le Seigneur nous dit: "Repose-toi à mes pieds" alors Il peut nous parler. Les disciples avaient beaucoup de choses à dire au Seigneur et ils Lui racontèrent tout, mais la pensée du Seigneur à leur égard, c'était le repos. Venez à l'écart vous-mêmes, comme Moi-même, Je suis dans ce repos. Et nous avons dans cette scène une belle image du rassemblement. Nous y avons aussi l'image de ces moments où humainement tout est sombre, mais où Il illumine tout de Sa lumière, car il y a des choses qu'on n'apprend pas à la réunion, ce qui ne veut pas dire de ne pas y aller, mais qu'on apprend seul à seul aux pieds du Seigneur. Au début c'est peut-être un chemin difficile que cette mise à l'écart, mais Il nous parle là dans le secret.

Dans le chapitre 10 de Luc, Marie trouvait ce repos-là. Il nous mène à ces eaux paisibles avec douceur et bonté. Il nous attire, non pas vers les troubles de ce monde, mais vers les eaux de la grâce. La grâce de Dieu dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu. Les eaux de Siloé coulent doucement. "Demeure avec moi, dit David à Abiathar, ne crains point, car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie et près de moi, tu seras bien gardé". (1 Samuel 22:22-23)

Ici-bas, nos coeurs sont souvent le lieu de bien des agitations. On peut être un apôtre comme Paul et connaître cela. Il était tourmenté au sujet de l'écharde qu'il portait. "A ce sujet j'ai supplié trois fois le Seigneur afin qu'elle se retirât de moi, et Il m'a dit: (voilà le langage de la brebis): Ma grâce te suffit car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité" (2 Cor. 12:9). "Grâce et paix à vous", "Que la grâce et la paix" sont des voeux dans les épîtres et les dernières lignes de l'Écriture.

La grâce c'est quelque chose qu'on goûte et qui agit dans les coeurs. "Je te conseillerai, ayant mon oeil sur toi" (Ps. 32:8). Jacob était une brebis indocile, quand il voulait la bénédiction par des moyens humains. Quand nous nous éloignons du Seigneur, et qu'Il doit nous ramener, ce n'est pas alors pour nous les verts pâturages, c'est la disette, ce sont les eaux amères et la famine, telle que Naomi l'a rencontrée sur son chemin.

L'âme se fatigue, quelquefois chancelle et perd ses forces, en perdant sa séparation pour Dieu, son nazaréat pour Dieu. Samson a perdu sa force, mais il a été restauré. David a été restauré, et même dans une impasse terrible, à Tsiklag il est dans une grande détresse, mais l'Éternel intervient. Il nous est dit que David se fortifia en l'Éternel, son Dieu (1 Sam. 30:6).

 

"Il restaure mon âme". Avons-nous déjà connu de telles restaurations dans nos âmes? Avons-nous connu de tels moments, où nous avons perdu la communion avec le Seigneur, à cause de nos inconséquences et de nos écarts, de notre légèreté? N'avons-nous jamais pris tel chemin, où par la suite s'est établie une distance entre Lui et nous? "Il restaure mon âme" C'est un travail qu'Il poursuit et nous pouvons dire que nous avons tous besoin de cette grâce qui restaure.

 

"Il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de Son Nom". Que sont ces sentiers de justice? C'est le chemin même qu'a suivi le Seigneur. Quelles perfections! Ces sentiers ne sont pas les nôtres, en tout cas, pas les miens, mais Il restaure notre âme pour que nous goûtions des forces, que nous réalisions Sa communion, un témoignage Lui étant rendu. Il le fait, à cause de Lui, à cause de Son nom. Bien souvent, les prophètes de l'Ancien Testament ont fait appel au nom de l'Éternel pour implorer Sa miséricorde.

Il est amour, mais Il est aussi le Saint et le Véritable. Il n'y en a pas d'autre. "Tu es Dieu, Toi seul". Le Seigneur marche avec nous mais pas dans des sentiers qui vont vers le monde ou alors Il nous suit pour nous en ramener.

L'autel et la tente d'Abraham sont restés dans le pays de Canaan, quand il est descendu en Égypte et il a dû en remonter. "Et il s'en alla, en ses traites du midi jusqu'à Béthel et Aï, au lieu où était l'autel qu'il y avait fait auparavant et Abraham invoqua là le nom de l'Éternel." On descend quatre à quatre les marches qui vous éloignent du Christ mais on les remonte une à une et par paliers, et, à chacun de ces paliers, Dieu nous parle. Élie lui-même a du être restauré (1 Rois 19): Dieu est venu auprès de lui, sous son genêt. Un ange le touche et lui dit "Lève-toi et mange", c'est le premier palier. Il y a l'eau, la cruche et un gâteau cuit sur les pierres chaudes pour qu'il reprenne des forces. L'ange revient une seconde fois (v.7) et la parole de l'Éternel à Horeb, une troisième fois: "Que fais-tu ici, Élie?" La restauration ne se fait pas en un seul jour, mais avec les forces que Dieu donne, on va un peu plus loin et peu à peu la communion est retrouvée.

Que nous soyons soucieux d'aller là où nous pouvons nous associer à Son Nom: ce "beau Nom qui a été invoqué sur nous".

Le fidèle avant d'aller quelque part, doit se tourner vers le Seigneur et Lui dire "Seigneur, iras-tu avec moi, pour que j'aille aussi?" Qu'il s'agisse du choix d'un travail, d'une union, dans toutes les circonstances, demandons-nous: "Est-ce le chemin que je puis suivre avec toi?"

 

"Même quand je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort". Nous avons tous connu cette vallée, peut-être pas au sens littéral, mais moralement où seul, malade peut-être, isolé ayant peu ou pas de visite et portant des fardeaux inconnus de nos frères car "le coeur connaît sa propre amertume" nous avons connu cette vallée de l'ombre et de la mort.

Remarquons que le verbe "marcherais" est au conditionnel et non au futur. Le chemin pour l'enfant de Dieu se rétrécit. Les haies qui le bordent se rapprochent et on réalise quelque chose de ce qui est dit au Ps. 139:5: "Tu me tiens serré par derrière et par devant, et tu as mis ta main sur moi!"

Voilà quelqu'un qui est freiné et qui passe par un moment difficile, sérieux, ressemblant à cette vallée de l'ombre de la mort. Cette vallée correspond à toute notre vie. Le Seigneur par excellence a connu l'ombre de la mort sur tout Son chemin. Quand Il a pris place au Jourdain, Il avait devant Lui la croix, quand la voix du Père s'est fait entendre: "Celui-ci est mon Fils Bien Aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir", Jésus voyait la croix et les heures d'abandon! Quand Il a connu la contradiction de la part des pécheurs, quand on disait de Lui "Tu as un démon" la mort était devant Lui, de même qu'au moment de Gethsémané, où Il recevait la coupe de la main de Son Père.

C'est pour cela qu'on peut dire que le Seigneur n'a jamais ri. Il s'est réjoui en esprit, est-il dit, mais Il n'a rien trouvé pour s'égayer ici-bas. La croix a mis son ombre sur Son chemin, non pas pour assombrir mais Le garder dans ce chemin qu'Il avait accepté pour Dieu. Croyez-vous, chers jeunes gens, qu'on peut rire ou s'amuser dans ce monde, s'y distraire de l'amour du Seigneur, c'est-à-dire en l'oubliant? Si nous goûtons à ses joies, nous nous détournons du Seigneur.

Ici nous n'avons que l'ombre de la mort, parce que la mort est vaincue. "Mon âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort". Pour le Seigneur il ne s'agissait pas de l'ombre, mais de la mort même.

Tu fus seul sur la Croix

Buvant la coupe amère

Sans qu'un coeur vint répondre

A ton cri douloureux

Ton regard infini sonda l'immense abîme

Et ton coeur infini, sous ce poids d'un moment

Porta l'éternité de notre châtiment.

Vers le chemin de la mort, "Il goûtât la mort pour tout". Pour la brebis, il n'y a que l'ombre. Arrivée au terme de la vie, ce n'est pas pour elle une épouvante, il n'y a point de crainte. La brebis voit cette vallée; elle est resserrée. On y passe seul on ne peut y passer à deux, mais Lui est là. "Tu es avec moi". Le Seigneur a été seul sur la croix. Personne n'a percé et ne percera le mystère des ténèbres de midi à trois heures, mais la foi y discerne le sacrifice entier du Berger de nos âmes, de notre Souverain Pasteur.

Tout au long du Psaume, la personne a changé de nom; c'était d'abord l'Éternel, puis, "il", "il", "il", mais au v. 4 quand il s'agit de la vallée de l'ombre de la mort, c'est "tu". Plus nous lisons la Parole, plus nous voyons que Dieu y met le mot qu'il faut, à sa place.

 

"Ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent..." Dans les verts pâturages et dans les eaux paisibles, je n'avais pas besoin de la houlette et du bâton comme consolation, mais aujourd'hui je sais qu'ils sont là pour me garder et me consoler. L'ennemi voudrait me faire broncher et me dit: "Es-tu bien sûr d'être une brebis?" Nourriture, rafraîchissement, marche avec Lui dans Sa communion, consolation et sympathie et présence avec elle, voilà ce que la brebis a trouvé.

Une brebis peut être fatiguée et lassée. Nombreux sont les ennemis en dehors et au-dedans, la chair en nous étant notre plus grande ennemie. Le lion rugit, le Seigneur aide. L'Ennemi séduit et travaille pour nous faire perdre de vue ce que la brebis a dans le Seigneur.

Il est là. "Tu dresses devant moi une table, en la présence de mes ennemis". La table dans la Parole nous parle toujours de communion en bien ou en mal. C'est le lieu où l'on s'assied tous ensemble (table du Seigneur -- table des démons). Malgré la présence des ennemis tu veux que je m'arrête, que je goûte Ta communion.

En Esdras, le résidu a établi l'autel sur son emplacement. Peut-être aurions-nous fait l'inverse, pensant d'abord aux murailles et aux portes, au temple et ensuite à l'autel. Ce n'est pas l'ordre de Dieu: "La table en la présence de mes ennemis." En Jean 19, les disciples ont pu goûter cela et ils se réjouissent.

Ta présence est le bien suprême

Ton amour ne tarit jamais.

Et le Seigneur leur dit: "Paix vous soit".

Au milieu de nos soucis, réalisons-nous qu'il y a pour nous une table dressée? De même le dimanche, où à la Table du Seigneur, nos coeurs se réjouissent de répondre à Son désir: "jusqu'à ce qu'Il vienne".

N'y a-t-il pas une profonde et parfaite joie en la présence du Seigneur? "Tu as oint ma tête d'huile" c'est l'Esprit Saint qui nous a été donné. "Vous avez l'onction de la part du Saint" (1 Jean 2:20). C'est cette onction qui nous réjouit: "Ma coupe est comble". Tes pâturages, Tes eaux paisibles, Ta présence dans l'épreuve, Ta Table, Seigneur, il ne me manque rien.

Auprès du Bon Berger, l'on ne craint plus l'orage.

On entend dire "Des afflictions sont en nombre pour nous et ma coupe déborde". Pour Jacob, la coupe des douleurs a débordé, (Genèse 37:35). Mais c'est celle de Sa grâce. Il manque quelque chose, cependant... la fin.

"Oui, (Oh! comme on aime ce oui) la bonté et la gratuité me suivront tous les jours de ma vie et mon habitation sera dans la maison de l'Éternel pour de longs jours". Nous sommes des habitants de Sa maison. Comme nous le chantons dans un cantique "Ta gloire et Ton amour sont miens".

Que nous manque-t-il quand nous L'avons pour aujourd'hui et pour demain? Demain, ce sera avec Lui dans la maison du Père.

Le service d'un frère, ce n'est pas de dire des choses nouvelles, mais de chercher avec le secours de l'Esprit les choses qui nous font du bien.

Que nous soyons fortifiés, à travers tout, en attendant le Seigneur.

Ph. R.

 


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