Mon cher --,

Il me reste un sujet à vous présenter dans cette série de lettres. La dernière attirait votre attention sur l'importance de la Parole de Dieu. A présent, je désire vous entretenir de la prière et de ses rapports avec la vie spirituelle. La Parole et la prière vont toujours ensemble. Il en était ainsi dans les activités bénies de la vie de notre Seigneur Jésus Christ. Après une longue journée de service, nous trouvons une mention comme celle-ci: "Mais lui se tenait retiré dans les déserts et priait" (Luc 5:16). Et encore: "Or il arriva, en ces jours-là, qu'il s'en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu" (Luc 6:12). Lorsque des difficultés s'élevèrent dans l'assemblée de Jérusalem, concernant la distribution des offrandes, les apôtres dirent: "Il ne convient pas que, laissant la parole de Dieu, nous servions aux tables... Et, pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole" (Actes 6: 2, 4). Paul aussi unit les deux choses dans la description de l'armure complète de Dieu; après avoir dit: "Prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu", il ajoute: "priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints, et pour moi..." (Éph. 6:17 à 19).

Nous avons, en outre, de nombreuses exhortations à la prière. "Persévérants dans la prière" (Rom. 12:12). "Priez sans cesse" (1 Thes. 5:17). Voyez aussi Luc 18, et bien d'autres passages. Si vous lisez la partie introductive des épîtres de Paul, vous verrez comment il mettait en pratique ses propres exhortations. A lire le récit de sa marche telle qu'elle nous est retracée dans le livre des Actes, vous penserez peut-être qu'il ne faisait rien d'autre que prêcher; tandis que, dans ses épîtres, il semble ne faire rien d'autre que prier.

Suivant l'exemple du Seigneur au milieu de ses travaux incessants, il éprouvait, il apprenait le besoin d'une dépendance constante de Dieu. Comme pour Paul, la prière est une nécessité pour chaque enfant de Dieu. Car nous sommes en nous-mêmes faibles, sans ressources, entièrement dépendants; la prière est l'expression de notre dépendance de Celui auquel nous nous adressons. Nous attendant à Dieu pour toutes choses, nos vrais besoins nous amènent dans Sa présence, et ayant par Christ toute liberté d'accès auprès de Lui, en raison de la place que nous occupons et de la relation dont nous jouissons, nous nous "approchons avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun" (Héb. 4:16).

1. Le Seigneur nous enseigne comment présenter nos prières. Parlant à ses disciples en vue du moment où il s'en irait au Père, il dit: "Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai" (Jean 14:13, 14). Deux choses sont contenues dans ces promesses. Le nom de Christ est notre garant pour venir devant Dieu, devant le Père, nous souvenant que notre titre à le faire est en Christ seul. C'est ce qui nous donne toute confiance. Si nous pensions à nous-mêmes, à nos faiblesses, à notre indignité, nous n'oserions jamais venir dans la présence de Dieu. Mais quand nos yeux sont dirigés vers Christ, nous voyons ce qu'Il est en Lui-même, ce qu'Il est pour Dieu, et ce qu'Il est pour nous. Nous nous rappelons que nous paraissons devant Dieu, vus en Christ -- Celui qui Lui est infiniment agréable --, ainsi nous comprenons que Dieu trouve Ses délices en nous, qu'Il aime que nous nous approchions de Lui pour Lui présenter nos supplications et nos prières. Nous sommes ainsi encouragés à nous approcher de Dieu et à répandre nos coeurs devant lui en tout temps, dans nos besoins et nos épreuves.

Mais demander au nom de Christ c'est plus que d'avoir un titre à le faire par Son nom; c'est paraître devant Dieu dans toute la valeur et l'autorité de Son nom. Si, par exemple, je me rends à la banque et que je présente un chèque au guichet, je demande à recevoir le montant du chèque au nom de celui qui l'a tiré. Ainsi, lorsque je me présente devant Dieu au nom de Christ, j'adresse ma supplication selon toute la valeur que ce nom a pour Dieu. C'est pour cela que le Seigneur dit: "Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai" (Jean 14:14). La promesse est absolue, sans limitation, pour la simple raison qu'il est impossible de demander au nom de Christ quelque chose qui ne soit pas en harmonie avec la volonté ou la gloire de Dieu. Car nous ne pouvons pas user de ce nom pour quelque requête qui ne serait pas produite dans nos coeurs par le Saint Esprit.

2. Au chapitre suivant le Seigneur continue à nous enseigner sur le même sujet. "Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait" (Jean 15:7). Et dans un autre passage: "C'est ici la confiance que nous avons en lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute" (1 Jean 5:14). Ce verset introduit la condition "selon sa volonté", excluant toute demande qui ne revêtirait pas ce caractère. Le Seigneur dit "ce que vous voudrez", et ceci nous place devant un aspect très important de la prière. Le Seigneur pose une condition: "Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous". Demeurer en Christ, c'est se rappeler constamment que nous dépendons de Lui pour toute chose, que sans Lui nous ne pouvons rien faire. Sa parole demeurant en nous, c'est être modelé selon Sa propre pensée, formant Christ en nous, alors nous exprimons Sa volonté, Ses désirs, et par conséquent, ce que nous voulons c'est ce qu'Il veut Lui-même.

Remarquons aussi que la puissance de nos prières dépend de notre état spirituel. C'est un principe invariable. Jean déclare: "si notre coeur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance envers Dieu; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous pratiquons les choses qui sont agréables devant lui" (1 Jean 3:21-22). Jacques dit aussi: "La fervente supplication du juste peut beaucoup" (Jac. 5:16). C'est de la plus haute importance. Si nous négligeons notre état spirituel et qu'ainsi nous perdions notre communion avec Dieu, nos prières deviennent froides et sans vie; elles dégénèrent en une répétition de vérités connues et de phrases toutes faites et ainsi, perdant toute signification, elles ne sont plus que des formes mortes. Les mots sont prononcés pour tranquilliser la conscience; ils n'expriment pas des besoins ressentis dans le coeur, ni des élans de l'âme vers Dieu. De telles prières ne peuvent recevoir de réponse, ni apporter de bénédiction. Prenons garde de ne pas tomber dans un tel état, qui est souvent le commencement d'une chute qui, si la grâce de Dieu n'intervient pas, entraînera l'âme dans la honte et le déshonneur du nom de Christ.

3. La prière s'exerce dans de nombreux domaines. En premier lieu, le Seigneur nous a associés à Lui dans tous Ses sentiments. "Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ" (1 Jean 1:3). Dieu compte sur notre amour pour que nous ayons communion avec tous ceux qui Lui sont chers. Le Seigneur a fait nôtres Ses intérêts; il désire donc que nous les prenions à coeur et en fassions le sujet de nos prières. Quel privilège! Il nous est permis d'entrer dans tous Ses desseins, tels qu'ils nous sont révélés dans la Parole; de les voir avec délice se déployer [devant nous]; de les considérer tous centré sur, et émanant de la personne de Son Christ, et de penser à la gloire qui en rejaillit sur Son nom! Si nous entrons réellement dans ces merveilleuses pensées par la puissance du Saint Esprit, nous ne manquerons pas de sujet de prière, ni de motif pour le faire.

Nous pouvons aussi exprimer en prières les besoins variés de nos âmes. "Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus" (Phil. 4:6-7). Ces versets nous donnent d'autant plus d'assurance qu'un peu plus loin nous lisons: "Mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus" (v. 19). Malgré cette confiance que nous pouvons avoir, Dieu voudrait que nous Lui adressions nos requêtes, avec toute la liberté d'enfants devant leur Père; et bien qu'Il ne promette pas ici d'exaucer ces prières dans tous les cas, Il nous assure que Sa paix gardera nos coeurs et nos pensées dans le Christ Jésus. C'est de cette manière que la confiance est établie dans nos relations avec Dieu, que se forme l'habitude précieuse d'aller à Lui sans réserve, et que l'intimité de la communion est cultivée. C'est en harmonie avec ces vérités que le psalmiste s'écrie: "Peuple -- confiez-vous en lui en tout temps, répandez votre coeur devant lui" (Ps. 62:8). Pierre aussi nous encourage: "Rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous" (1 Pierre 5:7).

4. Il faut ajouter que la Parole de Dieu attache une grande importance au lien entre la foi et la prière. Le Seigneur promet: "Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez, et il vous sera fait" (Marc 11:24). Jacques, après une exhortation à demander à Dieu de la sagesse, ajoute: "mais qu'il demande avec foi, ne doutant nullement" (Jacques 1:6). Puis il nous dit que "la prière de la foi sauvera le malade" (5:15). De même, nous lisons: "Or, sans la foi il est impossible de lui plaire; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu est, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le recherchent" (Héb. 11:6). Dieu a le droit d'attendre de nous de la confiance en Son amour, en Son caractère, en Sa parole, puisqu'Il S'est pleinement révélé à nous dans la personne de Son Fils. Douter en nous approchant de Lui serait déshonorer Son nom. Comme Il s'attend à notre confiance et à notre foi, Il veut que nous comptions sur Sa fidélité et Son amour. Comme le Seigneur l'a rappelé à Ses disciples: "Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez" (Matt. 6:8). Paul insiste: "Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui?" (Rom. 8:32). Le don de Son propre Fils, puisque c'était Son plus grand don et la preuve la plus parfaite de Son amour, est le fondement sur lequel nous pouvons nous reposer en pleine assurance que, non seulement Dieu veut nous combler de tous vrais biens, mais qu'Il se plaît aussi à nous bénir selon le désir de Son coeur et selon Sa parfaite connaissance de nos besoins.

5. J'ajouterai que toute prière véritable doit être formée et exprimée par le Saint Esprit. (Voyez Rom. 8:26-27; Éph. 6:18; Jude 20). Le Saint Esprit est la puissance de la prière comme Il l'est pour toute activité de la vie spirituelle. Ainsi, nous dépendons entièrement du Seigneur Jésus pour accéder auprès de Dieu, du Saint Esprit pour la puissance pour prier, et de Dieu pour les bénédictions que nous recherchons. A Son nom soit toute la gloire!

Je ne désire pas développer davantage le sujet. Permettez-moi cependant de vous engager à persévérer dans la prière. Nous n'avons pas le droit de faire ou d'imposer des règles sur la fréquence ou la durée des prières. Cependant, soyez assuré d'une chose: vous ne pouvez pas prier trop. Si vous demeurez dans la présence de Dieu, vous éprouverez le désir de prier, et vous en trouverez les occasions. Notre responsabilité est de prier sans cesse; de maintenir constamment le sentiment de notre dépendance et notre besoin de la grâce divine. Ainsi nous serons toujours rejetés sur Dieu, nous jouirons toujours de la liberté du coeur en Sa présence et, en conséquence recevant: grâce, miséricorde, bénédiction, en réponse à nos supplications, nous trouverons sans cesse de nouveaux motifs d'actions de grâces et de louanges.

Croyez-moi, mon cher-- affectueusement à vous en Christ.

E.D.