PRÉFACE AU
RECUEIL DE CANTIQUE DE 1843
Chers frères en Jésus Christ!
Nous désirons vous dire en peu de mots le but que nous nous sommes proposé, et les principes que nous avons suivis dans le choix de ces hymnes. C'est un travail transitoire, du reste, un essai accompli dans la faiblesse, et qui se ressent, comme toute autre chose de l'état de misère spirituelle où se trouve réduite de nos jours l'Église du Seigneur.
Toutefois, nous croyons ce petit recueil utile jusqu'à ce que ceux de nos frères qui estimerait ces principes vrais, et qui seraient capables de nous doter d'un meilleur choix, se mettent à l'œuvre avec une plus grande mesure des dons du Seigneur.
Nous croyons que les chrétiens ne peuvent avoir pour objet de leurs chants, que le Père, le Fils et le St-Esprit, dans l'unité divine, comme Dieu, et le Père et le Fils seulement, considérés dans leur personne.
Le St-Esprit a été donné, il est dans l'Église, dans le cœur de chaque enfant de Dieu. Il rend témoignage de Christ; il nous enseigne, nous soulage dans nos faiblesses, et prie lui-même pour nous. Nous sommes appelés à marcher par l'Esprit, à prier par l'Esprit, mais jamais l'Écriture ne nous dit ou ne nous enseigne qu'il faille prier l'Esprit, ou nous adresser directement à l'Esprit dans nos chants. Nous pensons agir selon Dieu en demeurant dans ce qui est révélé.
Tout ce que Dieu a fait pour nous dans son immense amour; l'adoration qui lui appartient, et les bénédictions passées, présentes et à venir, qui sont la portion de l'Église, peuvent être le sujet de nos chants.
Nous avons tâché, autant que possible, d'ôter les erreurs de doctrines, les exagérations, et en général tout ce qui nous a paru le fruit de l'imagination de l'homme, et, par cela même, contraire au culte en esprit et en vérité.
Les cantiques qui ne renfermaient absolument que des prières ne se trouvent pas dans ce recueil. Nous ne pensons pas que les croyants, qui sont, sous cette économie, les temples du St-Esprit, et qui sont appelés à vivre, à marcher et à prier par l'Esprit, doivent écrire et chanter les prières qu'ils adressent au Seigneur. Nous pouvons, dans une hymne, exprimer ce qui se rapporte à l'œuvre de Dieu, pour nous et en nous, selon ce qui nous en est révélé, mais non pas formuler d'avance des prières. Nous avons cependant la liberté d'émettre des souhaits dans les cantiques d'adoration et de louanges.
Nous n'avons pas admis les cantiques qui confondaient dans leurs strophes les espérances de l'Église et celle des juifs, ni ceux qui traitaient plutôt de la gloire et des bénédictions terrestres d'Israël et des nations que de la gloire de l'Église.
Les titres donnés à Jésus, qui ne nous ont pas paru en rapport avec ce que la parole de Dieu nous de ses relations avec l'Église, ont été changés.
Les hymnes qui représentaient les enfants de Dieu dans une position antiscripturaire, et qu'il n'était pas possible de retoucher, ont aussi été mises de côté, de même que celles où le chrétien chante ses misère, ses infidélités ou ses expériences. Nous ne croyons pas que, dans le culte chrétien, il soit convenable d'agir de cette manière.
Enfin, nous ne pensons pas qu'un enfant de Dieu, dans une réunion, doive s'exprimer comme s'il parlait pour lui seul; mais plutôt en s'identifiant avec l'Église entière, puisque tous, nous ne formons qu'un seul corps en Christ, et que nos espérances sont les mêmes.
La première partie de ce recueil renferme les hymnes spécialement destinées aux assemblées; elles ont un forme collective. La seconde partie contient quelques cantiques où l'on n'aurait pas pu adapter cette forme, que nous préférons; ils serviront pour l'édification individuelle.
Apoc. 5:13
Apoc. 1:6
Col. 3:16